Par délibération du 12 mars 1966, le conseil municipal décide la remise en état du parvis de l’église. Le 14 décembre 1967, une note du service des Ponts & Chaussées détaille les travaux à effectuer et précise que « le puits actuel sera détruit et remplacé par un nouveau puits (à rechercher) restant dans le style de l’ensemble ». Il est également décidé de réaliser un branchement d’eau dans l’église et, dans un souci esthétique, d’enfouir les réseaux, ce qui repousse les travaux de repavage que devra réaliser l’entreprise Jean Charpentier à 1969.

La municipalité se met donc à la recherche d’un puits, ce qui lui prend une bonne année. C’est par l’entremise des éditions d’art Jos Le Doaré que le nouveau puits est trouvé et sélectionné. C’est ainsi que, le 3 février 1969, les éditions Jos expédient au maire de Pont-Croix la photographie d’un puits datant probablement du XVIIe ou XVIIIe siècle situé à Kervigen en Plomodiern (Finistère), ainsi que d’autres documents présentant des ouvrages similaires. Sur les photographies, le soubassement est dissimulé à la vue, mais la qualité de la margelle et sa décoration laissent supposer qu’il existe un cordon décoratif, tel qu’il peut apparaître sur les autres clichés joints. Surtout, argument de poids au regard de la qualité du monument proposé, « Monsieur Chevalier, de Plonevez-Porzay, proposait pour un puits moins sculpté que celui-ci, une somme de 3 000 000 AF, [30 000 F.] ce qui paraissait un peu exagéré », mais permet d’apprécier d’autant plus la proposition faite pour le puits de Kervigen. La prestation des éditions Jos est facturée 8 F. à la mairie.

Le bureau municipal valide le choix puisque, le 4 avril 1969, l’acte de vente du puits est signé. Les frères Thomas et Jean Briand, domiciliés à Kervigen, vendent leur puits pour la somme de 7 000 F. à Henri Bonthonneau, maire, à charge pour la commune de l’enlever à ses frais et de procéder à son obturation.

Si la date de l’enlèvement du monument n’apparaît pas dans les archives, on sait en revanche que le règlement de l’acquisition est exécuté le 12 avril 1969 et celui de la mise en place le 31 octobre suivant. C’est Pierre Jolivet qui réalise la pose du puits pour 2 019 F. et Monsieur Hénaff qui fournit une grille à sceller sur la margelle pour 304,15 F. L’ancien puits a dû être démoli autour du mois de septembre et remplacé alors par le nouveau. Bouché dans les années 1980, il est doté d’une arche, remplacée depuis lors par celle qu’on voit en 2024.

Nathalie Calvez-Duigou