Le four à boulets du Portrieux a été construit à la Priauté en 1794.
Sur l'espace de l'ancien bastion (aujourd'hui privé), à l'intérieur d'une villa dénommée "La Priauté", se trouvaient autrefois les canons d'une batterie, installée en 1755), un corps de garde, une guérite, un magasin à poudre (détruit) et un four à boulets (plan fig. 1). L'ensemble de ces ouvrage est aujourd'hui détruit.
Les canons de cette batterie servirent en 1795 lors d'une tentative anglaise de débarquement avorté sur la côte du Goëlo. Ils furent enlevés en 1838 lorsque le déclassement du Portrieux comme place forte fut décrété.
Jusqu'en 1940, deux de ces "bombardes" se trouvaient encore au sémaphore, avant de partir dans les fonderies allemandes, pendant la guerre.
Si la tourelle de vigie était encore debout à la fin du siècle dernier, elle a disparu lors des aménagements urbains. La batterie fut remise aux Domaines en 1898 et vendue au sieur Danguy en 1892.
Le général Meusnier a établi vers 1785 le plan d'un four à réverbération, capable de chauffer en continu les boulets à 800-900° ; il est agréé par le Comité Central des Fortifications qui chapeaute les diverses directions régionales. Les fours à rougir les boulets ont été construits en France entre 1793 et 1820. L'usage premier des fours à boulets semble dater des environs de 1600, selon l'étude parue en 1911 dans "Le Fureteur breton". Le four à boulets du Fort-La-Latte est daté de 1689. Le four à boulets du Roselier serait plus tardif. Cependant, les études plus récentes de Guy Sallier Dupin contredisent cette première version. Les fours ont connu un très grand développement à partir de 1803 après la dénonciation par l'Angleterre du traité d'Amiens. Cette position anglaise contraint la France à renforcer de toute urgence les dispositifs de défense de ses côtes. Les tensions s'accroissents en 1806 par la déclaration par Napoléon du blocus continental fermant les marchés du continent à l'Angleterre. Il est donc décidé d'installer des batteries sur tous les points exposés aux attaques anglaises et, corrélativement, de munir ces batteries de fours à boulets. Il subsiste encore trois de ces fours dans la baie de Saint-Brieuc : à Portrieux, au Roselier et à Erquy, réalisés selon un plan-type, conçu par les services de l'artillerie royale.