Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.
- enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
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Lécuillier GuillaumeLécuillier Guillaume
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Côtes-d'Armor - Belle-Isle-en-Terre
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Hydrographies
Le Léguer
Le Guic
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Commune
Belle-Isle-en-Terre
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Lieu-dit
Ar vouden
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Adresse
Rue Saint-Jacques
,
Rue Guerveur
,
Rue Eudon
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Cadastre
OB
1504
;
OB
721-723
;
OB
1009
;
OB
1501
-
Dénominationschâteau fort, demeure
Le château de Belle-Isle-en-Terre témoigne de l’importance qu’avait cette ville au cours du Moyen-âge et de l’époque moderne. Ses premières mentions, au même titre que Lannion et Guingamp, en faisaient une ville d’importance pour les comtes de Penthièvre.
Sa situation géographique, sur le tracé du grand chemin liant Brest à Paris, relève de son importance économique et stratégique dans la défense du comté de Penthièvre et dans la dynamique locale.
Aujourd’hui, le château ne subsiste que par sa plate-forme et les traces d’une enceinte urbaine dans le cadastre parcellaire.
Le château de Belle-Isle est probablement édifié à l’initiative des comtes de Bretagne dans le courant du 12e siècle. Issu des comtes de Rennes par l’intermédiaire d’Eude de Bretagne, les comtes de Bretagne s’implantent vers 1030 sur la côte nord de la Bretagne avec comme capitale Guingamp et plus tard Lamballe. Ils sont à l'origine du lignage des comtes de Penthièvre. L’apanage des comtes de Penthièvre s’étend d’est en ouest, de Lamballe à Lannion. La limite sud de leur apanage est - historiquement et de manière simplifiée - matérialisée par les villes et châteaux de Moncontour, Quintin, Avaugour, Bourbriac, Belle-Isle et Plougras.
La première mention de la seigneurie de Belle-Isle est attestée en 1212. Henri d’Avaugour, descendant en ligne direct d’Eudes, hérite à la mort de son père Alain, des droits sur les terres de Lannion, Guingamp et Belle-Isle. Henri est un prince qui peut prétendre à la couronne ducale, c’est pourquoi Pierre Mauclerc, nouveau duc installé par le roi de France, tente de défaire Henri de toute prétention. En 1214, il profite de la minorité d’Henri, le fait déposséder de ses biens et fait entrer dans le domaine ducal les châteaux de Jugon, Lamballe, Moncontour, Minibriac, Guingamp, Lannion et Belle-Isle.
En 1313, le duc Jean III reconstitue le comté de Penthièvre au profit de son frère Guy de Bretagne et à qui il fait don du comté de Tréguier avec les châteaux associés, dont Belle-Isle. Guy aura une fille Jeanne de Penthièvre qui à la mort du duc se retrouve comme héritière du duc en compétition à Jean de Montfort ce qui entamera la guerre de succession de Bretagne jusqu’en 1364.
En 1420, intervient l’attentat de Champtoceaux, Margueritte de Penthièvre fait enlever le duc Jean V et l’enferme dans son château. La duchesse fait lever une armée et libère le duc. En conséquence le duc fait saisir toutes les possessions des Penthièvre en Bretagne dont Belle-Isle et fait don de la seigneurie de Belle-Isle à Jehan de Kermellec, l’un des seigneurs emprisonnés avec lui.
Pierre de Bretagne, le frère du duc François Ier et seigneur de Guingamp acquiert en 1444 "tout le droit lui appartenant en la seigneurie de Belleisle et de Beaufort (Beffou à Plougras) tant en propriété que possession quelles terres furent autrefois à feu Olivier de Blois et ses complices, lequel feu duc en avait don et transport aud de Kermellec".
Suite à sa montée sur le trône ducal, Pierre fait donation de la seigneurie à son neveu Jean de Laval en 1453, mais la seigneurie reste entre ses mains jusqu’en 1586.
La seigneurie est ensuite vendue à Claude de Kerguezay, seigneur de Kergomar.
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Période(s)
- Principale : Moyen Age
Le château occupe un promontoire rocheux au centre du bourg de Belle-Isle-en-Terre. Le bourg de Belle-Isle à la particularité d’être cerné par la rivière du Léguer et du Guic : il forme une bande de terre isolée, propice à la défense, inaccessible au nord, à l’est et à l’ouest, seulement accessible à pied par le sud ainsi que par deux ponts traversant les deux rivières. Le bourg est traversé par un Grand chemin figuré sur la carte de Cassini comme liant Brest à Paris.
L’emplacement du château occupe une parcelle nommée "Ar Vouden" (la motte) et est matérialisé par une plateforme ovoïde mesurant 40 m sur 30 m. Le site du château est divisé entre plusieurs propriétés privées et sert de jardin. L’escarpement du promontoire laisse apparaître des traces de déroctage ; des fouilles au 19e siècle ont mis à jour des portions de murs et des meules.
Si la description du site reste limitée sur la matérialité du château, l’étude du cadastre parcellaire ancien offre une nouvelle vision du bourg de Belle-Isle. L’uniformité du parcellaire autour de la plate-forme du château laisse apparaître les traces d’une enceinte ovoïde.
Cette observation à l’échelle du bourg permet également de mettre en avant la présence d’une enceinte urbaine dont les seules traces sont celles laissées par l’implantation des bâtiments et du parcellaire dont les limites transmettent l’ancien tracé du rempart.
La patte d’oie située au sud du bourg permet d’imaginer la présence d’une porte. Le tracé de l’enceinte est particulièrement bien marqué à l’ouest et au nord, la rue dite du "chemin de toul amoch" matérialise ce qui devait être un ancien fossé, cette limite se prolonge dans l’implantation des bâtiments au nord et suit un revirement vers l’est en suivant en partie la rue du Léguer et enferme l’emplacement de l’ancienne église Saint-Jacques et des halles.
Les limites orientales de l’enceinte urbaine sont cependant plus difficiles à interpréter, elles pourraient à la fois longer le Léguer ou couper les parcelles en travers les parcelles comme illustrées sur le plan.
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État de conservationvestiges
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
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Intérêt de l'œuvresite archéologique, à signaler
Parmi les éléments remarquables du château de Belle-Isle se trouvent le promontoire rocheux (formant une masse rocheuse élevée), la plate-forme et l'enceinte urbaine.
- (c) Archives départementales des Côtes-d'Armor
- (c) Région Bretagne
- (c) Archives départementales des Côtes-d'Armor
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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TOURNIER, Fanny. Fortifications de terre médiévales du Trégor (Côtes-d'Armor), Prospection Thématique. Rennes : service régional de l'archéologie de Bretagne, 1994.
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CHARTIER, Erwan. "Prospection thématique. Châteaux forts et habitat seigneurial fortifié en pierre dans la région du Trégor Goëlo". Tome 1-4, 1996.
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AMIOT, Christophe. Lignages et châteaux en Bretagne avant 1350. Rennes, thèse de doctorat d’histoire, dactyl., 4 vol., 1999.
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DUDORET, Louis. Seigneurs et seigneuries au pays de Beffou (15e-18e siècles). Guingamp : éditions de la Plomée, 2000, 403 p.
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MORIN, Stéphane. Trégor, Goëlo, Penthièvre. Le pouvoir des Comtes de Bretagne du 11e au 13e siècle. Rennes : Presses universitaires de Rennes, Société d’émulation des Côtes-d’Armor, 2010, 408 p.
https://books.openedition.org/pur/127983?lang=fr
Périodiques
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BIGNE DE VILLENEUVE, Paul (de la). "Monuments de l'architecture militaire dans les Côtes-du-Nord (châteaux et maisons fortes). Dissertation sur l'origine des évêchés de Saint-Brieuc et de Tréguier. Renseignements sur les artistes bretons, peintres-verriers de Rennes, architectes des 11e et 13e siècles". Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Rennes, vol. 4, 1852.
p. 149-150.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine - stagiaire - à la Région Bretagne.
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