Les bassins de Laninon (article de Wikipédia, L'encyclopédie libre au 19 août 2008).
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"Les bassins 8 et 9 entre 1910 et 1945
La construction des deux bassins de Laninon, actuellement dénommés bassin 8 (le plus à l'est) et bassin 9 (le plus à l'ouest) a commencé en 1910, pour s'achever en 1916, au cours de la Première Guerre mondiale. La dimensions de ces bassins, à l'origine, était de 250m de longueur utile, de 36m de largeur à l'entrée pour un cote au seuil de -8m (rapportée au zéro des plus basses mers). Ces deux bassins possédaient une station de pompage commune, à l'extrémité du môle inter-bassins, et chacun une porte coulissante se repliant vers l'intérieur du môle. De ce fait, les deux bassins étaient légèrement "décalés" l'un par rapport à l'autre.
Pendant tout l'entre-deux-guerres, ces bassins ont satisfait a tous les besoins de la Marine nationale. Y furent achevés en particulier le Dunkerque et le Richelieu. L'utilisation des deux bassins n'a pas cessé pendant la Seconde Guerre mondiale. L'Occupant les utilisa pour entretenir par exemple le Scharnhorst et le Gneisenau. De ce fait, ils furent une cible privilégiée pour les bombardements de la Royal Air Force, qui ne réussirent cependant pas à endommager irrémédiablement les ouvrages. Le seul point particulièrement vulnérable était la station de pompage commune aux deux bassins. Pour y remédier, l'Occupant décida la construction de deux stations de pompage protégée sous béton à l'extrémité de chacun des bassins.
Ce que les bombardements alliés n'avaient pas réussi, l'Occupant le fit à merveille. À la fin de l'été 1944, il détruisit d'une façon pointilleuse les servitudes du bassin, leurs bajoyers, et les encombra d'épaves savamment disloquées. Avec le chantier abandonné du bassin 10 mitoyen (cf. infra), la zone de Laninon était alors dans un état lamentable.
Les bassins 8 et 9 entre 1945 et 1953
Même si la ville de Brest était elle aussi considérablement détruite suite aux combats ayant précédé la Libération en 1944, la reconstruction des bassins de radoub de Laninon était une nécessité vitale tant pour l'Arsenal que pour la Marine. À l'époque, seule la forme du Homet, à Cherbourg, était encore en état de recevoir des navires pour réparation. Les autres bassins, du Havre ou de Saint-Nazaire, étaient eux aussi inutilisables. Aussi leur reconstruction fut-elle entreprise dès 1945.
Les dégâts infligés par l'Occupant étaient tels qu'il était nécessaire de reconstruire complètement les entrées des deux bassins, et donc de les assécher de manière durable au moyen d'un batardeau. Et, quitte à réaliser des travaux qui immobiliseraient longuement les bassins, il fut décidé d'en profiter pour les rallonger par l'avant (l'arrière des bassins se trouvant à quelques dizaines de mètres à peine de la falaise de Laninon, il était très difficile de les allonger par l'arrière). Par ailleurs, l'Occupant ayant détruit les bajoyers, il fut décidé de les reconstruire plus écartés, de manière à augmenter la largeur utile des bassins.
Le choix d'une solution technique de fermeture des bassins par un bateau-porte (en lieu et place d'une porte coulissante) permit d'aligner les deux têtes de bassin. Les deux bassins d'origine étant, comme dit plus haut, « décalés » l'un par rapport à l'autre, cette nouvelle configuration détruisit la gémellité des deux bassins : le bassin 8 vit sa longueur portée à 303m, le bassin 9 à 315m. Par ailleurs, la largeur était portée de 36m à 39m au fond du bassin par suppression de deux gradins intermédiaires sur les bajoyers, pour une largeur au niveau du terre-plein (cote +9m) de 47m environ.
Enfin, la vulnérabilité de la station de pompage ayant été prouvée pendant la guerre, et la politique en vigueur alors qui voulait que soient enterrées la majeure partie des installations (afin de pouvoir résister aux conséquences d'un bombardement atomique comme celui d'Hiroshima) ont entraîné la construction d'une station de pompage souterraine commune, enfouie à 150m dans la falaise de Laninon, comportant l'ensemble des pompes et des vannes nécessaires à son fonctionnement.
Le batardeau nécessaire au travaux fut construit entre juin 1946 et novembre 1947. Il disposait d'une passe ouvrante, qui a permis de faire entrer le Jean Bart au bassin 9 en mars 1948. Les travaux sur les bassins se sont terminés en 1953, ceux de la station de pompage fin 1951.
Le bassin 10 de Laninon
A la fin de l'entre-deux-guerres, les 248m du Richelieu montrèrent que les 250m des deux bassins 8 et 9 devenaient une limitation pour la Marine. Aussi, fin 1938, la construction d'un nouveau grand bassin était-elle entreprise à Laninon, à l'est du bassin 8. Ce bassin, alors dénommé bassin 10, devait avoir lui aussi une cote au seuil de -8m, mais ses dimensions étaient plus généreuses : 300m de longueur pour 46m de largeur à l'entrée. Cependant, l'entrée en guerre stoppa les travaux, qui ne furent pas repris ultérieurement".
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.