Dossier de présentation du mobilier IM29005771 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
La décoration au titre du 1% artistique du Lycée Yves Thépot (Quimper), Lycée Yves Thépot, 28, avenue Yves Thépot (Quimper)
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  • Aire d'étude et canton Bretagne

Le programme de décoration proposé par l'architecte Yves Moignet (1920-2co7) comportait trois sculptures de style et de nature différentes, confiées à Émile Gilioli (1911-1977), Olivier Descamps (1920-2003) et Guy-Charles Revol (1912-1991).

Seule celle en granite de ce dernier existe encore.

En novembre 1966, l’architecte Yves Moignet adresse à la direction de l'équipement scolaire, universitaire et sportif le programme de décoration qu'il envisage pour le lycée technique et collège d'enseignement technique d'Ergué-Armel en Quimper.

Il bénéficie d'un budget d'une enveloppe de 85 000 francs lui permettant de proposer la création de trois sculptures : une première en acier inoxydable confiée à Olivier Descamps et portant l'inscription du nom du lycée ; une deuxième et granite qui serait réalisée par Guy-Charles Revol et une dernière en tôle inoxydable peinte que réaliserait Émile Gilioli. Ces trois artistes ont reçu de nombreuses commandes au titre du 1% artistique. Ils bénéficient d'une notoriété certaine. Émile Gilioli bénéficie même, depuis les années 1950, d'une reconnaissance nationale et internationale.

La commission nationale de la création artistique réunie le 14 mars 1967 approuve ce programme, sous réserve d'une mise au point pour Gilioli et de la prise en compte petite remarque pour Descamps.

Contrairement aux usages, les avis des différentes "autorités" administratives sont émis après la réunion de la commission.

Le 21 avril 1967, l'Ingénieur des Ponts-et-Chaussées insiste sur la stabilité de l'ouvrage de Gilioli et sa protection contre l'oxydation.

Le 16 mai, l'Inspecteur d'académie demande de positionner cette même sculpture : " (...) en bordure de la cour, adossé au mur séparant la cour du terrain de jeux, ou à proximité immédiate de ce mur. Le souci d'une recherche de situation par rapport au site naturel, que monsieur l'Architecte a justement souligné dans son exposé, serait entièrement sauvegardé ; et l'on conserverait ainsi la libre utilisation des aires normales de jeux de la cour de récréation." Sa demande sera suivie d'effet.

Il demande que : "L'inscription "Ergué-Armel" rappelant le nom d'une ancienne commune devenue partie intégrante de la commune de QUIMPER, il me paraît préférable que le nom de la ville de QUIMPER soit substitué, dans le projet de M. DESCAMPS, à celui de la localité d'Ergué-Armel". Il récuse également l'usage de l'expression "cité technique" pour l’œuvre de Descamps et souhaite l'emploi de l'expression complète : "lycée technique et collège d'enseignement technique".

Cette demande est reprise par l'Inspecteur général de l'organisation scolaire en situation dans la Région de Bretagne, M. J. Martinelli. Ce dernier ajoute : "Je considère qu'il serait sans doute préférable d'attendre que cette Cité Technique (sic !) ait officiellement droit à la dénomination Léon BLUM afin d'incorporer cette dénomination dans l'inscription. Sans doute conviendrait-il aussi d'indiquer qu'il s'agit d'un établissement de garçons." Le maire ergote sur la taille des lettres (6 juin 1967), tandis que le comité départemental des constructions scolaire et le Conseil général des bâtiments de France approuvent le projet, en reprenant certaines des remarques formulées avant qu'ils examinent le dossier.

Ces avis illustrent la difficulté de créer une œuvre fonctionnelle qui serve d'enseigne à un lycée qui n'a pas encore de nom, situé dans un quartier fraichement rattaché à la commune de Quimper.

Le 16 janvier 1968, l'Inspecteur principal de la création artistique, Maurice Allemand émet un avis "entièrement favorable" pour la sculpture d’Émile Gilioli à la suite de sa reprise de la maquette. Une note manuscrite, signée d'un paraphe illisible, précise à ce propos : "En accord avec M. Allemand, je me suis rendu chez Gilioli qui m'a montré sa nouvelle maquette — ou plutôt sa maquette définitive, car l'artiste est conscient de l'insuffisance que celle qui fut présentée en commission. La forme de cet ensemble ou "totem" a été reprise, relevée : elle paraît moins ramassée. Coloration en rouge et noir, dont la répartition m'a semblée heureuse."

La sculpture de Guy-Charles Revol, qui n'avait suscité aucune remarque, et dont on peut souligner son intégration totale à l'architecture, puisqu'elle est intégrée à un mur, est la seule à subsister aujourd’hui (enquête menée en 2019).

 

  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Revol Guy-Charles
      Revol Guy-Charles

      Sculpteur, formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, atelier Landowski, Second Grand Prix de Rome (1937), professeur de sculpture-modelage à l’École Polytechnique et à l’École des Arts appliqués de Paris.

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    • Auteur :
      Gilioli Emile
      Gilioli Emile

      Sculpteur, élève à l’École des arts décoratifs de Nice, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris (atelier Jean Boucher). Œuvres achetées par une dizaine de musées en France et autant à l'international. Lauréat du concours international pour le monument national à la Résistance du plateau des Glières. Chevalier de la Légion d'Honneur.

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    • Auteur :
      Descamps Olivier
      Descamps Olivier

      Sculpteur, titulaire d'une licence d'Histoire de l'Art (Sorbonne). Réalise des sculptures extérieures en métal (de 1960 à 1970-1975), puis s'intéresse au thermoformage des matières plastiques et des métaux, ainsi qu'aux méthodes de préfabrication pour le bâtiment (intégration d'éléments sculptés dans les panneaux de ciments).

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  • Précisions inscription

    Le compte rendu de la Commission de la création artistique du 14 mars 1967 présente ainsi les trois sculptures :

    "1°) M. Descamps : Sur la façade d'entrée, un plan en grillage non mécanique parallèle au mur et décollé de 20 cm laissant apparaître les noms de l'ancienne commune d'Ergué Armel et des Lycée et Collège d'enseignement technique. Le matériau choisi est l'acier inoxydable.

    Prix : 20 000 Fr Il s'agit d'une recherche intéressante et la Commission donne son accord mais demande toutefois que la résille entourant les lettres soit moins dense."

    2°) M. Revol : Une sculpture en granit bleu adouci de "Le Hingle", de 2,4 m de longueur 50 cm de hauteur et 55 cm de largeur environ, débordant légèrement du mur d'entrée sur lequel elle serait posée.

    Prix : 15 000 Fr.

    Ce projet est accepté.

    3°) M. Gilioli : Dans la cour, en façade du Lycéen un sculpture de 5 m de hauteur environ composée d'éléments aux formes géométriques et qui serait en tôle peinte de trois couleurs.

    Prix : 50 000 Fr

    Il ne semble pas que ce projet soit tout à fait au point : en effet, la maquette présentée serait plutôt traduisible en ciment qu'en tôle inoxydable peinte, ainsi que l'architecte l'a prévu.

    Cette mise au point sera faite par M. Moignet et par M. Allemand."

    Le 16 janvier 1968, l'Inspecteur principal de la création artistique, Maurice Allemand, rédige son rapport après la mise au point :

    "J'ai vu hier le sculpteur GILIOLI, qui a complètement revu sa maquette présentée en Commission le 14 mars 1967 et qui nécessitait une mise au point.

    Il a prévu une plus grande hauteur de la partie inférieure, ce qui confère à l'ensemble de meilleures proportions. D'autre part, tout en gardant les formes massives de la première maquette, il l'a étudiée pour qu'elle puisse être réalisée en grand en tôle de fer peinte en noir et rouge.

    Tel qu'il se présente maintenant, le projet est tout à fait satisfaisant et je donne un avis entièrement favorable."

    Quant à l’œuvre d'Olivier Descamps, par suite des avis des diverses autorités sollicitées, il est probable que le nom d'Ergué-Armel ait été remplacé par celui de Quimper — commune avec laquelle la première a fusionné en 1960. Il est tout aussi envisageable que la différence de taille des lettres de la mention "Lycée Technique et Collège d'Enseignement Technique" et de celle du nom de la ville — perceptible sur la maquette figurant dans les illustrations de ce dossier — ait été atténuée.

Documents d'archives

  • Archives Nationales : 19880466/64. Dossier du 1% artistique du Lycée technique et Collège d'enseignement technique de Quimper (ministère de la Culture), 1966-1968

    Archives Nationales : 19880466/64
  • Archives Nationales : 20020101/33. Olivier Descamps, dossier de la commande publique au titre du 1% (ministère de la Culture).

    Archives Nationales : 20020101/33
  • Archives Nationales : 20020101/97. Guy-Charles Revol, dossier de la commande publique au titre du 1% (ministère de la Culture).

    Archives Nationales : 20020101/97

Bibliographie

  • Hottin [Christian] Et Roullier [Clothilde], Un art d’État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens, 1945-1965, Rennes, PUR, 2017, 257p.

  • BRANCHEREAU, Jean-Pierre, CROIX, Alain, GUYVARC'H, Didier, PANFILI, Didier. Dictionnaire des lycées publics de Bretagne. Geriadur liseoù publik Breizh. Histoire, culture, patrimoine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, 656 p.

Documents figurés

  • Archives Nationales : 20020101/48. Emile Giloli, dossier de la commande publique au titre du 1% artistique (ministère de la Culture).

    Archives Nationales : 20020101/48
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2025