L'abbaye est fondée en 1184 dans le diocèse de Cornouailles sous le vocable de Notre-Dame de Bona Requies par Alain III et sa femme Constance, vicomtes de Rohan sur un site à la confluence du Blavet et du Daoulas. La charte de fondation est conservée aux archives départementales et la chronique de l'abbaye de Savigny indique qu'elle en est l'abbaye-mère. La dotation initiale comporte six villae ainsi que des droits sur l'eau et le pacage des animaux dans la forêt de Quénécan. L'église abbatiale est édifiée sur la terrasse la plus élevée au nord, le carré claustral se déploie au sud. L'agencement y est traditionnel. L'abbaye devient la nécropole de la famille des Rohan et se trouve richement dotée à chaque décès. Un contentieux éclate en 1220 entre les cisterciens de Savigny et ceux de Boquen qui contestent le titre de père supérieur de Bon-Repos. Les deuxièmes semblent en effet avoir fourni un contingent de moines lors de la fondation. L'abbaye subit plusieurs réformes à l'initiative de la famille fondatrice dont la dernière aboutit au XVe siècle à la déposition de son abbé par l'abbé de Boquen : le procès fait alors état d'une femme dans la chambre de l'abbé. La guerre de la Ligue provoque l'occupation d'une troupe de soldats dans l'abbaye et la fuite des moines réfugiés à l'abbaye de Coatmallouen pendant plusieurs années. Les archives médiévales subissent de graves dommages. L'abbaye est reconstruite à partir de la fin du XVIIe siècle jusqu'au premier tiers du XVIIIe siècle. Elle est vendue comme bien national à la Révolution française puis accueille une manufacture de lin avant de devenir une carrière de pierre. Elle est restaurée dans les années 1980 par l'association des Amis de Bon-Repos.
(Fadila Hamelin, enquête thématique régionale, 2020).
Photographe à l'Inventaire