Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine - stagiaire - à la Région Bretagne.
- inventaire topographique
- enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
- (c) Archives départementales des Côtes-d'Armor
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bretagne
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Commune
Lanrodec
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Lieu-dit
le Grand Perrien
-
Cadastre
OD
754-755
enceinte et cour avec bâtiments dont les vestiges d'une tour percée de canonnières ;
OD
753-756
fossé ;
OD
758
voirie dont ancienne allée cavalière
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Dénominationschâteau fort, demeure
Joachim Gaultier du Mottay (1811-1883) mentionne le château de Perrien dans le Répertoire archéologique du département des Côtes-du-Nord (publié dans les Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, 1883-1884). Les vestiges du château sont également décrits et dessinés en 1904 par Henri Frotier de La Messelière (1876-1965), historien, héraldiste et généalogiste.
Publiées dans le premier quart du 20e siècle, deux cartes postales de la collection Hamon à Guingamp montrent le caractère remarquable des vestiges du château de Perrien et notamment de sa cheminée Renaissance. Cette cheminée monumentale aux deux satyres - mâle et femelle - faisant cariatides est protégée au titre des Monuments historiques en 1928.
Recensé par Erwan Chartier en 1996 dans son étude sur les châteaux forts et habitat seigneurial fortifié en pierre dans la région du Trégor-Goëlo, le site y est décrit comme "abandonné et recouvert par une végétation dense qui a envahi tous les bâtiments".
Trois périodes historiques sont identifiables : le 15e siècle avec la tour, le 16e siècle avec le château Renaissance, son enceinte et son fossé et la seconde moitié du 19e siècle avec la ferme. La superficie de l’enceinte – sans son fossé – est d'environ 4 480 m2.
Créé en 1986, ce dossier d’Inventaire du patrimoine a été mis à jour par la Région Bretagne en 2024 dans le cadre de l'Inventaire des héritages militaires (Châteaux forts du territoire du département des Côtes-d'Armor).
La famille de Perrien
Selon Pol Potier de Courcy dans Nobiliaire et armorial de Bretagne, la famille de Perrien est seigneur dudit lieu. Ses armoiries sont "D'argent à cinq fusées de gueules en bande". On compte parmi ses membres, Guillaume, écuyer dans une montre de 1375, il ratifie le traité de Guérande en 1381 ; Alain, qui épouse vers 1434 Tiphaine du Chastel ; Guillaume et son neveu qui défendent Guingamp en 1419 pour le comte de Penthièvre ; Maurice (Morice, fils de Sylvestre), page du roi Henri II en 1553 ; Maurice, son fils né vers 1593 qui épouse Anne Marie Urvoy, Dame de Crénan dont Pierre Ier de Perrien (1612-1671), marquis de Crénan, Grand Échanson de France ; Pierre II de Perrien de Bueil-Courcillon (mort en 1702) et sa sœur Marie de Perrien (morte en 1700), fille d'honneur de la reine Marie-Thérèse d'Autriche.
Deux sites fortifiés situés à proximité immédiate
A une centaine de mètres au sud du château, en position dominante dans le bois de Perrien, est recensé un site fortifié identifié comme étant datable du Moyen Âge (Harmois, 1909 ; Chartier, 1996 ; carte archéologique, 2021).
A moins de 800 m à l’ouest du château de Perrien, un site fortifié de forme ovoïde, entouré d’un fossé est figuré au lieu-dit le Quinquis. La signalétique locale le nomme Castel Valy avec la mention "Mottes et douve du Moyen Âge".
Le château de Perrien
Le Perrien est une châtellenie relevant de Châtelaudren. Elle possédait un droit de haute justice.
La tour circulaire est vraisemblablement datable du 15e siècle.
Le château Renaissance de Perrien est datable du 16e siècle. Joachim Gaultier du Mottay évoque le millésime "1534" dans la chapelle du château (le premier exemple Renaissance en Bretagne apparaît en 1516 à Saint-Herbot selon l'historien André Mussat).
Sa cheminée Renaissance à colonnes et cariatides pourrait avoir inspirée celle du château - manoir de Crénan à Le Foeil dont le commanditaire est Maurice de Perrien qui a épousé Anne Marie Urvoy, Dame de Crénan.
Des éléments du château de Perrien ont été démontées et déplacées dans les fermes proches du Petit-Perrien à Lanrodec (à 350 m au nord-ouest du château de Perrien) et de Crec'h Metern à Saint-Fiacre (à 2 km au sud) et à la villa l'Épave à Saint-Quay-Portrieux (non identifiée).
La cheminée à colonnes et cariatides en granite du château de Perrien est inscrite par arrêté du 10 septembre 1928.
La chapelle de Perrien est datable du 17e siècle : elle a été détruite après 1937.
A 350 m au nord-ouest du château de Perrien se trouve un ensemble bâti ancien nommé le Petit Perrien. Le toponyme pourrait vraisemblablement témoigner de la présence d’une métairie dépendant du château voire d’une exploitation agricole attachée par un autre type de tenure.
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Remplois
- Oeuvre déplacée à Commune : Étables-sur-Mer
- Oeuvre déplacée à Commune : Plouagat
- Oeuvre déplacée à Commune : Saint-Quay-Portrieux
- Oeuvre déplacée à Commune : Saint-Fiacre
- Oeuvre déplacée à Commune : Lanrodec
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Période(s)
- Principale : 15e siècle , (incertitude)
- Secondaire : 16e siècle, 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle
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Dates
- 1534, daté par travaux historiques
D’après le cadastre parcellaire de 1827 (section D2 dite de Perrien)
Le château de Perrien est situé au sud de la commune de Lanrodec. Il est implanté au nord du bois homonyme qui forme une éminence culminant à 280 m au-dessus du niveau de la mer, lui-même situé au nord du Bois Meur. À 300 m à l’est, au milieu du carrefour se trouve la chapelle de Perrien et sa croix. Une avenue longue de 240 m file vers le château situé à l’ouest (parcelle n° 527).
De plan rectangulaire, l’enceinte du château est entourée d'un fossé (parcelle n° 519). Immédiatement à l’est et au sud de l’avenue se trouvait un étang (parcelle n° 526).
Dans le périmètre de l’enceinte sont figurés trois bâtiments et la cour :
- un bâtiment de plan rectangulaire est implanté transversalement par rapport à l’entrée est : il est orienté est-ouest ;
- une tour circulaire est figurée au sud-est ;
- un grand corps de bâtiment de plan rectangulaire (sans doute, un logis) occupe la quasi-totalité du front ouest de l’enceinte : orienté est-ouest, il est figuré comme ruiné. Un second corps de bâtiment est implanté en retour d’équerre vers l’est : ce dernier est orienté nord-sud.
A l’intérieur de l’enceinte, les parcelles n° 520-525 ne sont pas construites. Elles pourraient témoigner du déclassement et de la division du château pour plusieurs ménages.
D’après le cadastre parcellaire de 1938
L’avenue est augmentée d’un chemin contournant le château au sud (parcelle n° 758).
Au nord, se trouve une parcelle nommée le "Grand jardin" (parcelle n° 752).
L’angle nord-est du fossé est remplacé par une parcelle nommé "Jardin" (parcelle n° 756).
Certaines parcelles ont été divisées (parcelles n° 765 ; 767-768). La parcelle n° 766 est nommée "Vieil étang". La parcelle n° 765 est baptisée "Les Houssayes", c’est-à-dire, le lieu où pousse le houx, un bois. La parcelle située à l’ouest se nomme le "Grand pré" (parcelles n° 769).
A l’intérieur de l’enceinte, deux parcelles sont figurées : "Le Grand Perrien" (parcelle n° 754) et le "Jardin avant cour" (parcelle n° 755). Le grand bâtiment ouest et le bâtiment en retour en équerre figurant sur la cadastre de 1827 n’apparaissant pas, tout comme la tour circulaire (ils existent toujours, mais sont ruiniformes).
Le bâtiment transversal est figuré.
Un nouveau bâtiment (par rapport au cadastre de 1827) est implanté au nord.
D’après trois cartes postales
Au début du 20e siècle, le logis du château Renaissance de Perrien comporte encore des élévations importantes. La cheminée à cariatides est photographiée dans son écrin végétal. Elle est ornée de quatre colonnes sur piédestal avec chapiteaux et de deux satyres - mâle et femelle - faisant cariatides sommées chacune d’un chapiteau ionique.
La chapelle de Perrien et sa croix sont en bon état.
D’après un ensemble de cinq photographies non datée (vers 1928 ?)
Quatre photographies anciennes non datées montrent un pignon ruiniforme avec deux (trois ?) cheminées superposées en pierre de taille de granite. Les cheminées ont perdu leur hotte. Les murs gouttereaux sont détruits.
Etat en 2024
Fossé, enceinte et vestiges du château sont envahis par la végétation.
L’enceinte est grossièrement rectangulaire (73 x 60 x 65 x 67 m).
Le fossé est partiellement en eau, il mesure environ 12 m de largeur.
La contrescarpe est revêtue en maçonnerie de moellon (visible par endroit).
Construite en pierre de taille de granite, la tour de plan circulaire est conservée sur environ 30% de sa circonférence. Au premier niveau (soubassement de la tour, rez-de-cour ?), elle est encore dotée de trois ouvertures de tir de forme ovoïde. Très rapprochées, elles devaient probablement protéger une entrée. L’intérieur de la tour est partiellement remblayé. Au deuxième niveau (premier étage), elle est dotée d’une fenêtre avec ouverture de tir de forme carrée dans l’allège.
Dans le périmètre de l’enceinte ou cour est conservée une vasque en granite (Chartier, 1996). Cette dernière ressemble à celle de Coatnizan à Pluzunet.
Au nord du périmètre de l’enceinte se dresse un logis de ferme et des dépendances implantées en retour d'équerre. Le logis est orienté vers le sud. Il est flanqué d’un bâtiment ruiniforme à l’ouest. Divers remplois - pierres de taille, corbeau - se voient dans les maçonneries des bâtiments (Chartier, 1996).
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Murs
- granite pierre de taille
- maçonnerie
- moellon
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État de conservationvestiges, mauvais état, envahi par la végétation
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Mesures
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Précision dimensions
La superficie de l’enceinte du château - sans son fossé - est d'environ 4 480 m2.
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Éléments remarquablestour, fossé
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Protectionsinscrit MH partiellement, 1928/09/10
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Précisions sur la protection
La cheminée à cariatides, en granit gris : inscription par arrêté du 10 septembre 1928.
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Référence MH
Le propriétaire n'a pas pu être rencontré lors de notre passage le 22 août 2024.
- (c) Archives départementales des Côtes-d'Armor
- (c) Inventaire général
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- (c) Archives départementales d'Ille-et-Vilaine
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Bibliographie
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CHARTIER, Erwan. "Prospection thématique. Châteaux forts et habitat seigneurial fortifié en pierre dans la région du Trégor Goëlo". Tome 1-4, 1996.
p. 26 ; p. 83-86 ; p. 98
Périodiques
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GAULTIER DU MOTTAY, Joachim. "Répertoire archéologique du département des Côtes-du-Nord. Arrondissement de Guingamp". Saint-Brieuc : chez Prud’homme, imprimeur-libraire, Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, 1883-1884, 557 p.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2078630
p. 93
Lien web
- Cartes postales sur le château de Perrien à Lanrodec (collection : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine)
- Notice consacrée au château de Perrien à Lanrodec sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine
- Photographies du château de Perrien à Lanrodec sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine
- "La Maison de Perrien" sur infobretagne.com (transcription d'après Pol Potier de Courcy dans Nobiliaire et armorial de Bretagne et Pol Potier de Courcy dans Nobiliaire et les travaux de J Baudry)
- Article "Château de Perrien" sur Wikipédia, l'encyclopédie libre
Annexes
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Description du château de Perrien par Joachim Gaultier du Mottay (publiée dans les Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, 1883-1884, p. 93)
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine - stagiaire - à la Région Bretagne.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.