Le pardon des voyageurs

Appelé de façon différente au cours des années, pardon des voyageurs, pèlerinage à saint Christophe ou encore fête de saint Christophe, ce pardon naît de la volonté de l'abbé Joseph Chauvel en 1928. Il organise, le dimanche le plus proche de la fête patronale de l'église, une messe, puis une bénédiction des voitures devant l'église. L'événement est un succès et sera réitéré chaque année.

A l'occasion de ce pardon, la statue de saint Christophe est bénite et plus d'une centaine d'automobilistes défilent devant celle-ci pour y recevoir leur bénédiction. Les pèlerins se voient également offrir une plaque bénite de saint Christophe.

Interrompu durant la Seconde Guerre mondiale, le pardon reprend en 1946. Les premières éditions du pardon voient essentiellement défiler des voitures, cycles et vélomoteurs, auxquels se joignent progressivement camions et tracteurs. En 1949, une kermesse est organisée par l'école privée en parallèle du pardon. Si, au début, la kermesse et le pardon des voyageurs se déroulent à des dates différentes, celui-ci se dote progressivement de festivités profanes. C'est l'abbé Chabiraud à partir de 1952 qui développe d'année en année la fête villageoise qui accompagne le pardon des voyageurs. Des stands de nourritures, de boissons, de jeux ou encore de souvenirs sont installés et la soirée est animée par des spectacles de théâtre, de danse, de prestidigitation ou encore par des groupes de musique.

Les célébrations (messe et vêpres) sont toujours en plein air (sauf mauvais temps).

Déroulé du pardon et évolutions

Les célébrations étaient traditionnellement tenues en plain air, sauf en cas de mauvais temps. Une fois célébrées la messe et les vêpres, le plus souvent en extérieur, les participants se dirigent en procession avec la croix et la bannière, au lieu de la bénédiction des voitures. Pendant longtemps, elle s'est tenue devant l'entrée de l'église. Les véhicules défilaient devant le prêtre pour recevoir leur bénédiction. C'était également à l'entrée de l'église que la statue de saint Christophe était placée sur un char : un camion ou un tracteur prêté par les habitants et décoré de fanions, de guirlandes et de fleurs. Il servait également de chaire au prêtre. Plus tard le lieu de la bénédiction a été modifié pour se dérouler dans un champ prêté par un habitant, le plus souvent au Bois Herbert. En 1965 par exemple, l'allocution du Recteur sur les devoirs des automobilistes et la bénédiction des voitures a eu lieu sur une prairie prêtée par une famille de Saint-Christophe-des-Bois. La char sur lequel la statue de saint Christophe est placée est cependant encore présent. Les stands, auparavant autour de l'église, ont également été mis en place dans les champs lorsque la bénédiction des véhicules s'y est tenue. En 1981, le déroulement du pardon change encore, les véhicules reçoivent leur bénédiction sur le terrain des sports de la commune. C'est le prêtre qui se déplace alors pour les bénir et non plus les véhicules qui défilent devant le prêtre.

Son état actuel

En 2024, la statue n'est plus sortie. La croix et la bannières, autrefois processionnées, ne le sont plus à cause de l'état de dégradation important de la bannière de saint Christophe. La messe se déroule dans l'église, suivie de la bénédiction des voitures sur le terrain des sports.

Avant la pandémie de Covid-19 en 2020, le pardon avait lieu chaque année, avec la fête religieuse le matin puis la kermesse de l'école l'après-midi. Depuis, le pardon est maintenu chaque année, mais la kermesse est organisée une année sur deux en alternance entre les communes de Saint-Christophe-des-Bois et du Taillis. Second changement, le pardon des voyageurs n'est plus célébré lors de la fête de saint Christophe, autour du 25 juillet, mais le dernier dimanche de juin afin de permettre la kermesse avant la fin de l’année scolaire. Ces dernières années, la fréquentation du pardon des voyageurs a diminué avec 150 à 200 personnes à la cérémonie. Celle-ci est organisée par les paroissiens tandis que l'OGEC de l'école privée de Saint-Christophe-des-Bois prend en charge la kermesse.

(Boisson Enora, enquête thématique régionale, 2024)