Dossier thématique IA35132887 | Réalisé par
Boisson Enora (Contributeur)
Boisson Enora

Dans le cadre d'un stage de fin d'études de Master en Gestion et Mise en valeurs des œuvres d'arts

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des lieux et objets de pardon et de pèlerinage en Bretagne
Lieux et objets de pardon et de pèlerinage du territoire de Vitré-Communauté

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Bretagne

Le territoire de Vitré-Communauté se polarise autour de trois grands pèlerinages au fil des siècles : Notre-Dame de la Peinière à Saint-Didier, Notre-Dame de La Guerche à La Guerche-de-Bretagne et Notre-Dame du Roc à Montautour. En 2024, c'est au sanctuaire de la Peinière que l'on pense particulièrement puisque la rentrée diocésaine, moment important de la vie catholique, s'y déroule tous les ans. Ce pèlerinage dispose d'un rayonnement d'ampleur régional. Le pèlerinage à Notre-Dame du Roc, très important au 20e siècle, s'est amenuisé ces dernières années.

Bien que les pardons de Basse-Bretagne soient plus renommés, l'étude autour de Vitré-Communauté offre l'occasion de s'intéresser à des pardons et pèlerinages au rayonnement plus local, mais qui ont eux aussi leurs spécificités. Le corpus choisi en Ille-et-Vilaine permet d'étudier des pardons plus modestes, qui se traduisent par une simple messe le jour de la fête patronale (lors de la fête du 15 août à Brielles par exemple). C'est l'occasion de montrer que des pardons ou des pèlerinages, autrefois très importants se sont parfois peu à peu réduits à des fêtes patronales comprenant une messe et un pot de l'amitié. La chapelle Sainte-Anne et Saint-Julien à Domalain par exemple, mettait encore en place une procession au 20e siècle. Aujourd'hui pourtant, il n'y a plus de procession entre l'église et la chapelle, seulement une messe qui se tient le jour de la Sainte-Anne.

L'étude de Vitré-Communauté permet également de faire un parallèle avec une crise de la vocation des prêtres et la désertification des églises. En effet, ce phénomène se traduit aussi lors des pardons et pèlerinages des territoires et les affecte. A Montautour par exemple, il n'y a plus de prêtre attaché à l'église. La vie paroissiale en pâtit et cela se ressent dans le pèlerinage à Notre-Dame du Roc qui s'est amenuisé au cours des dernières années malgré l'effort des paroissiens pour le réactiver. Dans certains lieux (Brielles), les paroissiens mentionnent que la fête du 15 août sera maintenue chaque année, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de prêtre à venir. Cette information souligne le manque de prêtre dans les paroisses du territoire.

Ce corpus contient également une typologie d'édifices encore peu ou jamais étudié dans le cadre de l'étude sur les lieux et objets de pardon et de pèlerinage en Bretagne. On y retrouve une chapelle à la forme parfois étonnante ; la chapelle Sainte-Anne sur le modèle des pagodes chinoises à la Selle-Guerchaise. Egalement des basiliques mineures (La Guerche-de-Bretagne), des églises mais également des grottes de Notre-Dame de Lourdes, avec les grottes de Visseiche et de Brielles où est organisée chaque année une messe autour du 15 août. Les églises et chapelle du sanctuaires sont presque toute construite au 19e siècle.

Puisque l'étude thématique régionale se concentre sur le culte marial, l'étude plus resserrée autour de Vitré-Communauté permet d'élargir les perspectives et d'aborder deux pardons ou pèlerinages qui ne relèvent pas du culte marial : la fête de Saint-Roch à Torcé et le pardon des voyageurs à Saint-Christophe-des-Bois. Parmi les pèlerinages non mariaux qui n'ont pas été étudiés, on peut aussi citer ceux des chapelles Saint-Joseph et Saint-Léonard au Pertre. Ces deux lieux voient leur pèlerinage se dérouler toute l'année. La chapelle Saint-Léonard notamment, remonte à l'Ancien Régime. Les pèlerins y observent une tradition étonnante : attacher les enfants à la chaîne de saint Léonard qui se trouve dans l'église pour qu'ils se mettent à marcher plus vite (Orain, Adolphe, De la vie à la mort, J. Maisonneuve (Paris), 1897, tome 1, chapitre II, p. 16).

Un certain nombre de pèlerinages ont débuté à cause de la guerre : la chapelle Saint-Roch à Torcé a eut une grande importance pour les paroissiens pendant la guerre et c'est l'association des anciens combattants qui s'en occupe aujourd'hui. Quant à la chapelle Sainte-Anne à Châteaubourg, elle a été construite suite à un vœu pendant la Seconde Guerre mondiale. La ville a été épargnée par les bombardements, ce qui a motivé la construction de la chapelle et l'organisation d'une procession chaque année lors de la Sainte-Anne. La grotte de Brielles a également été édifiée suite à un vœu lors de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, une bannière remarquable à Montautour a été offerte suite au vœu fait par les paroisses alentours d'être protégés lors des bombardements de la Libération en 1944. Un autre ex-voto du corpus est en lien avec la Seconde Guerre mondiale de manière étonnante : les débris d'un avion écrasé lors d'une bataille aérienne et auquel un homme a survécu ont été offert en ex-voto à Notre-Dame de la Peinière. Il existe des livres de paroisses retraçant les événements importants de la vie paroissienne de chacun des sites étudiés. Ces documents sont conservés au Archives départementales d'Ille-et-Vilaine et ont constitué une ressource précieuse durant l'étude.

10 sites, 51 dossiers (dont 40 terminés)

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Bretagne
Boisson Enora
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