C’est à la fin du XIIIe siècle que la cité d’Hennebont est ceinte d’un rempart sous l’impulsion du duc de Bretagne, Jean Ier Le Roux. Ce vaste ensemble de près d’un kilomètre est la seule enceinte urbaine médiévale du pays de Lorient. Elle est aussi la seule du Morbihan dont on peut quasiment faire le tour.
Point de défense sur les rives du Blavet, elle connait plusieurs sièges lors de la guerre de Succession de Bretagne. C’est au cours de l’un deux en 1342 que se distingue la comtesse de Flandres, Jehanne, que les poètes romantiques surnommeront « La Flamme » en portant armure, bassinet et lance. Elle exhorte la foule à la résistance et lançant une opération commando incendiant le campement de son rival Charles de Blois. Il semble qu'une importante campagne de restauration ait lieu dans la seconde moitié du XVe siècle. C'est sans doute de cette période que datent les nombreuses marques lapidaires laissées sur les pierres de maçonnerie.
Les derniers sièges on lieu au cours de la guerre de la Ligue (nov. et déc. 1590). A la place des parties de remparts abattus par les tirs d'artillerie, on reprend le font sud le long du Blavet. La porte d'Embas et sa barbacane sont modifiées et on bâtit un puissant éperon, le Bastion de Mercœur, à l'angle Sud sans doute en remplacement d'une tour.
Au cours du XVIIe siècle, les maisons colonisent tours et courtines surtout sur le flan sud-Est. Et peu à peu l'enceinte tombe dans l’oubli et le désintérêt. Sous Louis XV, on abat la porte d’Embas qui défendait le pont-à-mer sur le Blavet. En 1760, le Bastion de Mercœur est rasé. Un nouvel élan d'urbanisme veut donner un accès plus facile aux quais nouvellement aménagés. A la place de la barbacane de la porte d’Embas, M. de Mauduit édifice un somptueux hôtel particulier. Il sera le siège de tractations politiques en lien avec la guerre d’Indépendance américaines. Au XIXe siècle, on manque d’abattre la tour Broërec, entrée Est de la Ville-Close qui, comme l’indique son nom s’ouvre sur le pays de Vannes. Elle est sauvée des démolisseurs et classée au tout début du XXe siècle.
Les combats de la libération de la poche de Lorient laissent Hennebont exsangue : les trois-quarts du centre-ville fait de pans de bois et de maisons anciennes sont détruits en une nuit le 7 août 1944. Mais paradoxalement, c’est la disparition des maisons qui flanquaient les courtines du rempart qui lui redonne vie. Les Hennebontais redécouvrent l’ensemble de cette enceinte avec sa restauration et sa mise en valeur dans les années 60.
Dans les années 90, la disparition d’une poterie industrielle installée dans l’hôtel de Mauduit entre le chemin de halage et la partie Sud-Ouest de l’enceinte ouvre une nouvelle perspective. Le Plan Patrimoine I (2011-2013) engagé par la ville propriétaire de cet ensemble classé au titre des Monuments historiques après-guerre s’attache à restaurer la tour Rospadern et une courtine.
Depuis 2 ans, suite à une étude architecturale et un diagnostic archéologique (février 2020) mené par l’Inrap, dans la perspective de la mise en valeur de ses quais, la Ville réfléchit à la restauration des vestiges de l’ancienne barbacane de la porte d’Embas.
Médiateur du patrimoine, service valorisation du patrimoine, Ville d'Hennebont (56)