Une première chapelle de la Heinrière, appelée la "Hairière", la "Hainrière" ou encore, sur le cadastre napoléonien, la "Herière", est construite en 1663. C'est le prêtre et sieur de la Heinrière, Julien Marye, qui est à cette initiative selon le livre de paroisse de Domalain. Celui-ci souhaite, par cette édification, aider les paroissiens les plus éloignés du bourg de Domalain, les paysans et les serviteurs à assister à la messe dominicale. La chapelle est établie sous le vocable de sainte Anne et de saint Julien (patron du fondateur). Le recteur de Saint-Aubin de Rennes, Jean Bonnier, vient la bénir lors de la fête de sainte Anne, le 26 juillet. Elle est construite en bois et parée de trois statues en terre cuite, fournies par René Sourdier, sieur du Verger.

Après la démolition de cette première chapelle (date non précisée), l'abbé Meignan (1862-1936), recteur de Domalain, en fait reconstruire une nouvelle entre 1866 et 1868 avec l'aide des paroissiens. La bénédiction de la chapelle a lieu le 26 août 1868. L'autel, quant à lui, est béni en 1870, le jour du départ des mobiles de la commune pour la guerre franco-prussienne. Ceux qui en reviennent ont tenu à attribuer leur protection à sainte Anne. Pour faciliter l'accès à la chapelle, l'abbé Meignan fait également aménager en route les chemins allant du bourg à la Heinrière. La personnalité de ce prêtre est à l'origine d'une cantate en son honneur, faisant référence à la reconstruction de la chapelle.

Depuis la construction de la première chapelle, un culte spécial est réservé à sainte Anne. Une messe est organisée tous les dimanches et le 26 juillet, la fête patronale, un pèlerinage est programmée tous les ans. La procession démarre de l'église pour se rendre à la chapelle Sainte-Anne et Saint-Julien à la Heinrière, où se déroule une messe. On retrouve des traces de cette procession jusqu'en 1954 dans les bulletins paroissiaux de Domalain.

Aujourd'hui, si la procession n'a plus lieu et qu'on ne parle plus de pèlerinage, une fête est toujours programmée le dimanche le plus proche du 26 juillet. La messe se déroule en extérieur. L'autel est sorti de la chapelle. En juillet 2024, les paroissiens organisateurs de l'événement estimaient l'assistance à 300 personnes. Cette fête est restée un événement familial et un moment de rencontre, on s'y rend en famille pour assister à la messe et pique-niquer. D'ailleurs, un café existait à la Heinrière au 20e siècle et permettait aux personnes ayant assisté à la messe de se réunir ensuite.

(Boisson Enora, enquête thématique régionale, 2024)