Dossier d’œuvre architecture IA22004201 | Réalisé par ;
Lécuillier Guillaume (Rédacteur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • inventaire préliminaire, Erquy
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Four à boulets, Port-Blanc, Pointe des trois Pierres (Erquy)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil général des Côtes-d'Armor

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Pléneuf-Val-André
  • Commune Erquy
  • Lieu-dit le Port-Blanc
  • Cadastre AE 138
  • Dénominations
    four

Le four à boulets d’Erquy est l’un des cinq fours conservés en Bretagne, c’est un témoignage de la défense des côtes.

Construit en 1794 pendant les guerres de la Révolution, il permettait de chauffer les projectiles pour "tirer à boulets rouges" sur les navires ennemis avec un effet incendiaire. Ce type de four utilisait la réverbération de la chaleur du foyer sur la voûte en brique pour chauffer les boulets. Son combustible était du bois.

Le cap d’Erquy et ses abords, y compris le domaine public maritime, sont inscrits depuis 1978.

Situé dans la parcelle n° 138 de la section AE, le four à boulets n’est pas cadastré comme "élément bâti". En raison de l’absence de référentiel planimétrique, il est simplement géoréférencé à l’aide de la vue aérienne.

Créé en 2005 dans le cadre de l’Inventaire préliminaire des communes littorales des Côtes-d’Armor, ce dossier d’Inventaire du patrimoine a été mis à jour par la Région Bretagne en 2024 dans le cadre de l'Inventaire des héritages militaires.

Le four à boulets a été construit en 1794 par Beaugrand, ingénieur des ponts et chaussées (sous la direction de Jacques Piou, ingénieur en chef). Il fonctionnait avec le corps de garde et trois batteries d’artillerie de côte, armée pour les deux premières d'un canon de 36 livres de balle, pour la troisième nommée la Bouche d'Erquy de deux canons de 12 livres de balle (figurés sur les cadastres parcellaires de 1811 et de 1846) défendant l’anse de Port-Blanc au nord et la rade d’Erquy au sud.

En 1858, la batterie d’artillerie d'Erquy - classée en troisième degrés d’importance - est armée de deux canons de 30 livres et de deux obusiers de 22 cm.

En prévision de sa protection au titre des Monuments historiques, un relevé du four à boulets a été réalisé en 1951 par l'architecte Lestienne Brevet (élévation, plan et coupe longitudinale publiés dans Gaudu, 1967).

Le four à boulets a été restauré en 1993 par la Société armoricaine de restauration avec l'aide financière du Conseil général des Côtes d'Armor.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1794, daté par travaux historiques

Petit édicule de 4,25 m de façade sur 6,20 m de côté et 2 m de hauteur (la façade arrière, orientée vers le sud, étant plus élevée de 0,5 m), constitué d’une maçonnerie de grès rose de provenance proximale avec entourage des ouvertures en pierre de taille de granite. La couverture est en pierre, chaux et coquillages, formant un toit terrasse légèrement incliné vers l'avant. La voûte de la chambre de chauffe du four est en brique réfractaire.

L’élévation nord est dotée de quatre ouvertures : en haut à droite, une ouverture permettant de surveiller la chambre de chauffe et permettant d’aider les boulets à passer le seuil ; en bas à droite, l'orifice de sortie du boulet ; en haut, à gauche : l'ouverture permettant l’alimentation du foyer en combustible et en bas à gauche, une ouverture permettant de régler l’alimentation en air du foyer (une seconde ouverture se trouve du côté nord).

L’élévation sud est dotée d’une ouverture - accessible par un escalier - permettant de charger les boulets via trois rainures inclinés vers le foyer. Elle était surmontée d’une cheminée chargée d’évacuer les gaz et fumées.

L’élévation latérale orientale est dotée d’une ouverture permettant l’accès au cendrier.

Un ressaut en fer stoppait les boulets dans les rainures afin de permettre leur chauffe.

La goulotte de réception remploie un fût de croix en granite.

Toutes les ouvertures étaient dotées à l'origine de volets métalliques.

  • Murs
    • grès maçonnerie
    • brique
  • Toits
    pierre en couverture
  • Couvertures
    • toit en bâtière
  • Escaliers
    • escalier droit en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état
  • Mesures
    • la : 4,25 m
    • l : 6,2 m
    • h : 2 m
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Sites de protection
    site inscrit

1978/10/16 : site inscrit du cap d'Erquy, ses abords et domaine public maritime (DPM) au titre de la loi du 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels et des sites dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général.

Documents d'archives

  • Mairie d'Erquy. Cadastre parcellaire de 1846.

Bibliographie

  • JOLLIVET, Benjamin. Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Guingamp : B. Jollivet, 1854, 1.

Périodiques

  • SALLIER DUPIN (de), Guy. La mer et la Révolution dans les Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1992.

    p. 206-221
  • GAUDU, Georges. "Fours à boulets". Société d'Emulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc : Presses Bretonnes, 1967.

    p. 92-102
  • GAUDU, Georges. "Four à boulets". Saint-Brieuc : Société d´Emulation des Côtes-du-Nord, tome XCV, 1969.

    p. 53-79
  • TIRET André, TIRET Jacqueline. "Les fours à boulets des îles de Lérins et de Bretagne". In ARCHEAM. Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes maritimes, février 2001, 9.

  • TIRET André, TIRET Jacqueline. "Les fours à rougir les boulets construits en France entre 1793 et 1820". In ARCHEAM. Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes maritimes, mars 2002, 10.

  • ESCLAMANTI, Stéphane. "Les fours à boulets rouges". In ARCHEAM. Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes maritimes, février 2001, 9.

Annexes

  • La construction du four à boulets d'Erquy
  • Les défenses de la rade d'Erquy (Guy Prigent)
  • Les fours à rougir les boulets construits en France entre 1793 et 1820, par André et Jacqueline Tiret
  • Travaux réalisés sur le four à boulets d'Erquy, pour sa restauration, sous la direction de Dominique Ronsseray, architecte en chef des Monuments Historiques
  • Textes d'origine du dossier (Guy Prigent, 2005)
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2004, 2024
(c) Inventaire général
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

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