Dossier d’œuvre architecture IA22010934 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Ploubazlanec
Pêcherie de Saint-Riom (Ploubazlanec)
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Conseil général des Côtes-d'Armor

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Paimpol
  • Commune Ploubazlanec

Un aveu du 21 septembre 1545 mentionne Lisle de Saint Ryon inhabitée de gens avec les paischeries de congres. Un autre document signale un procès opposant l'abbaye et un seigneur Yves du Halgouët au début du 17ème siècle. La sentence du 3 février 1610 indique que L'abbaye de Beauport est maintenue dans la possession qu'elle a de deux pescheries situées dans la grève depuis la dite abbaye, rochers de Kalsy et lisle Blanche jusqu'à lisle de Saint-Rion. Une description de l'Île Saint-Riom datée de 1654 mentionne l'existence de deux pêcheries du côté sous le vent qui sont aussi à présent toutes ruinées . Une lettre du prieur Vincent Royer évoque en 1661 les dépenses de réparations engagées afin de rénover le bâtiment et les pêcheries de Saint-Riom. Un aveu de 1686 relève les terres labourables et les pêcheries à congres de l'île près de l'abbaye. En 1726, l'inspecteur des pêches Le Masson du Parc constate les droits de pêche prohibitifs appartenant aux religieux de Beauport sur tout ce que la mer couvre et découvre depuis l'isle de Saint-Riom dans le temps des plus basses mers depuis la pointe de Guilbern par le travers de la baye de Paimpol jusqu'à Kerarsy (Kerarzic) . En 1733, les religieux sont confortés dans leurs droits pour les deux pêcheries de Saint-Riom (celle du Sud-Ouest et du Nord) et de Lostron. Ces droits sont assurés par un arrêt du Conseil d'Etat du 6 juin 1748. Selon Habasque, il ne restait plus, en 1788 qu'une seule pêcherie sur l'île. C'est la Révolution française qui met fin à son exploitation. Les vestiges des pêcheries Nord et Ouest, déjà repérés par les historiens Mesnard en 1947 et Levasseur en 2004 ont été étudiés en compagnie et avec l'aide de l'archéologue Loïc Langouët en septembre 2008. Un relevé précis a permis de bien caractériser leurs structures et de comprendre leur fonctionnement. Les barrages de la pêcherie du Nord figurent sur les cartes marines de 1830. La pêcherie Nord est connue sur sous le nom de 'pêcherie des moines'. La pêcherie Ouest n'a pas de dénomination particulière.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 13e siècle

L'arrêté du 6 juin 1748 du Conseil d'Etat précise que les trois pêcheries de l'abbaye de Beauport devaient être construites de pierres rangées en forme de demi-cercle et élevées à la hauteur de 4 pieds au plus (environ 140 cm), sans chaux, ciment ni maçonnerie, qu'elles auront dans le fond, du côté de la mer, une ouverture de 2 pieds de large (environ 66 cm) sur toute la hauteur de l'enceinte, laquelle ouverture ne sera formée que d'une grille de bois dont les trous en forme de mailles d'un pouce de côté au moins en carré, depuis Pâques jusqu'à la Saint-Rémy. Les deux pêcheries présentent des similitudes techniques. Elles sont formées de trois barrages, faits de grosses pierres, sans parement évident et s'appuyant sur des têtes de roches qui délimitent leurs biez. Leur forme générale est celle d'un rectangle grossier et/ou d'un trapèze, dans une cuvette naturelle, sur fond de sable et d'herbiers. Les seuils des pertuis sont pratiquement au même niveau (+3, 55 m +-0, 05 m/ 0 SHOM), de même que les niveaux des sommets des barrages (+5,0+-0, 1 m/0 SHOM). Ceci signifie que les horaires d'exploitation y étaient identiques et qu'elles sont certainement contemporaines. Les barrages, résultant d'assemblages de pierres sèches, présentent des caractéristiques et des aspects similaires. Selon Habasque, lorsque la mer se retirait par le pertuis, on pouvait y prendre des bars, des lieux, des congres, des raies et des vieilles.

  • Murs
    • pierre
  • État de conservation
    vestiges, désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    site archéologique, à signaler

Les pêcheries de l'île Saint-Riom sont à signalées et à protéger, comme vestiges témoins d'une activité vivrière archéologique.

Bibliographie

  • HABASQUE. Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral du département des Côtes du Nord. Saint-Brieuc : Guyon, 1832.

    p. 221
  • LANGOUËT, Loïc, LE QUELLEC, Jean-Marie, PRIGENT, Guy. Des pêcheries monastiques insulaires en Bretagne. In Bulletin de l'A.M.A.R.A.I. (Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Iles n° 21, Rennes, 2008.

    p. 4-5
  • LEVASSEUR, Olivier. L'étonnante histoire des pêcheries de Beauport (16ème-18ème siècle) . In Les Cahiers de Beauport, n° 10, 2004.

    p. 40-54
  • LEVASSEUR, Olivier. Les pêcheries sur les côtes septentrionales de Bretagne d'après les procès-verbaux d'inspection de François Le Masson du parc. In Les pêcheries de Bretagne ; archéologie des pêcheries d'estran, sous la direction de Daire, Maryvanne et Langouët, Loïc, Saint-Malo : Centre Régional d'Archéologie d'Alet, 2008.

    p. 11-33
  • MESNARD, M. Les pêcheries de l'abbaye de Notre-Dame-de-Beauport au XVIIIème siècle. In Bulletin de la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord, n° 77, Saint-Brieuc, 1947.

    p. 31-37

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008