Selon le rapport de l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Hélary, rédigé en 1931, il existait au port de l'Hermot ou Havre de Pordic (Petit-Havre), avant 1864, un petit môle en enrochements, de 1 mètre environ de hauteur, à l'abri duquel venaient s'échouer 4 canots, jaugeant ensemble 10 tonneaux. Cet enrochement nous semble avoir été réalisé à l'origine, pour servir de pêcherie et ensuite de digue abri. En effet, le plan daté de 1897 et la vue n° 9, montrent une ancienne ouverture dans les enrochements, ayant pu servir de pertuis. En 1863-64, un projet de port-refuge fut réalisé selon les plans de l'ingénieur De La Tribonnière, avec la construction d'une jetée-abri, prolongée par un musoir. Cette digue subit régulièrement des avaries à cause de son exposition aux vents de Nord à Nord-Est. Elle fut en partie détruite vers 1880 : musoir affaissé et brise mer rompu sur 19 mètres. Un nouveau projet réclama l'exhaussement du môle en 1897 à la cote de 7, 50 mètres pour une hauteur de 2 mètres, avec des blocs de 1000 kg. A cette époque, 6 canots fréquentaient le petit port. Ce projet fut ajourné jusqu'en 1912. La digue fut enfin réparée en 1922, mais sans travaux d'exhaussement supplémentaire. Les cartes postales anciennes datées du 1er quart du 20ème siècle montrent le Petit-Havre fréquenté par moins d'un dizaine de bateaux de pêche, avec parfois un amarrage sur des pieux en bois.
Aujourd'hui, le Petit-Havre n'est plus fréquenté par des bateaux, en raison de la concurrence des ports de Binic et de Saint-Quay-Portrieux. La qualité submersible de la digue, son manque d'aménagement et son ensablement continu, ont participé à la déshérence de ce havre portuaire, fréquenté uniquement aujourd'hui par les pêcheurs à pied et les baigneurs.
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