"Les fours à boulets ont pour rôle de transformer en brûlots les navires ennemis, en l'occurrence ceux des anglais. lls ont été conçus par un ingénieur militaire sous Louis XVI et construits sous l'ordre du ministre en 1794. Pour assurer le fonctionnement d'un four à boulets cinq servants assuraient chacun une tâche bien définie. 

Suivons le parcours d'un boulet...

Regardez le four à boulet côté face arrière, en élévation on a, la gueule de chargement des boulets (une vingtaine) qui glissent sur un plan incliné constitué de trois coulisses jusqu'à un ressaut métallique (brusque dénivellation) situé au niveau de la communication avec le foyer. A cet endroit, un servant prend les boulets froids placés par le précédent militaire sur une pierre évidée formant une table et les fait rouler sur la glissière.

Au-dessus de la gueule était présente une cheminée assez haute qui favorisait le tirage, aujourd'hui disparue.

Un autre servant (le chef de feu) fait passer par-dessus le ressaut, à l'aide d'un crochet, les boulets qui descendent dans une goulotte aboutissant à une petite cuvette. Un servant appelé "décrasseur" fait rouler les boulets dans le goulotte à |'aide d'un "casque" renversé pour faire tomber les écailles formées par la cuisson. 

Regardez le four à boulets côté face principale, endroit où un servant (le tiseur) enfournait le bois et surveillait la combustion. Sur la gauche, deux ouvertures superposées sont présentes : celle du haut pour l'alimentation du foyer en bois dont la chaleur se communique par réverbération à la chambre où sont placés les boulets ; celle du bas pour la ventilation.

Sur la droite deux autres ouvertures se superposent : celle du haut permet de surveiller la "cuisson" des boulets, prêts à l'emploi après environ deux heures et demi de chauffe et avoir obtenu la couleur rouge cerise ; celle du bas assure la sortie des boulets. Des plaques métalliques ferment les ouvertures. 

Côté face gauche on peut observer une ouverture où un autre servant va évacuer les cendres à l'aide d'un râble ; en outre, il assure l'approvisionnement en boulets froids.

Après être passé dans le four à boulets, un canonnier, à l'aide d'une grosse "cuillère", saisit le boulet rouge et le porte à la batterie située toute proche. Le canon avait reçu préalablement une gargousse de 2,800 kg de poudre recouvert d'un bouchon de foin sec puis un autre de foin humide ou de goémon. Le boulet rouge était alors introduit dans le tube du canon et il ne restait plus à un des canonniers qu'à assurer la mise à feu... et essayer d'atteindre la cible !

Au Roselier, existait deux canons de calibre 36 (qui sont des livres, mesure presque équivalente à celle d'aujourd'"hui). Le petit épaulement de terre en avant du four n est autre que le vestige, fort raboté, de l'ancien parapet de protection de la batterie. "

Historique

Le four à boulets de la Pointe du Roselier est daté de 1794. La Pointe du Roselier était équipée de deux canons de calibre 36 au début du 19ème siècle. Il a été restauré par la commune de Plérin. Une maquette du four à boulets a été réalisée par le CAUE des Côtes-d'Armor pour les classes du patrimoine.

Description

Le four à boulets est construit en pierre de taille (granite) avec des joints réalisés au sable de mer. L'édifice, avec un plan en 'L', a une longueur totale de 5 mètres et une largeur de 3, 80 mètres. Il mesure 2, 20 mètres de hauteur. La goulotte, récepteur des boulets meusre 130 cm de longueur. La toiture présente un plan incliné vers l'arrière et supporte une couverture en moellons de schiste et de briques, liés par un ciment. La gueule de chargement des boulets à 3 rayures mesure 67 cm de largeur. Le petit épaulement de terre en avant du four n'est autre que le vestige fort raboté de l'ancien parapet de protection de la batterie.

20082213393NUCB : Archives départementales des Côtes d'Armor.

AD Côtes-d'Armor, 4 num 1/56, Numplan 56.

20082213333NUCB : Archives départementales des Côtes d'Armor, Bi.

20082213334NUCB : Archives départementales des Côtes d'Armor, Bi.

20082213329NUCB : Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement des Côtes-d'Armor

20082213330NUCB : Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement des Côtes-d'Armor

20082213331NUCB : Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement des Côtes-d'Armor

20082213332NUCB : Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement des Côtes-d'Armor.