Dossier thématique IA22133704 | Réalisé par
Ferrandis Camille (Contributeur)
Ferrandis Camille

Stagiaire Master Histoire de l'Art de Rennes 2

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des lieux et objets de pardon et de pèlerinage en Bretagne
Lieux et objets de pardon et de pèlerinage du territoire de Saint-Brieuc Agglomération (22)

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Bretagne

Le territoire de Saint-Brieuc-Armor-Agglomération possède un grand nombre d'églises ou de chapelles dont les pardons ou les pèlerinages sont encore actifs.

La présente enquête se focalise sur les sanctuaires dédiés à la Vierge, la dévotion mariale étant particulièrement bien implantée sur ce secteur où près de 50 % des pardons subsistant lui sont dédiés. 15 de ces sanctuaires ont été étudiés. Ils sont d'ampleur et de rayonnement variables.

Parmi eux, trois grands sites dominent le territoire par l'importance de leur pèlerinage : Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic, Notre-Dame-de-Délivrance à Quintin et Notre-Dame-d'Espérance à Saint-Brieuc. Si les deux premiers plongent leurs racines dans un passé lointain, le dernier est de création plus récente et constitue un cas exemplaire du renouveau du culte marial à l'œuvre au 19e siècle.

La basilique Notre-Dame-d'Espérance à Saint-Brieuc a manifestement exercé une certaine influence sur de plus petits édifices qui s'y réfèrent directement soit par leur vocable (chapelle Notre-Dame-d'Espérance à Etables) soit par l'iconographie portée sur leurs bannières de procession (bannières conservées dans l'église Saint-Pierre de Pordic, reprenant l'iconographie exacte de Notre-Dame d'Espérance de Saint-Brieuc). Cette iconographie est elle-même inspirée de celle de Notre-Dame des Victoires à Paris, vénérée dans l'un des lieux mariaux les plus célèbres de France.

La majeure partie des sites étudiés (Lantic, Saint-Brieuc, Binic, Etables etc.) appartiennent à la zone côtière. S'y exprime la dévotion particulière des marins pour la Vierge, à travers des objets spécifiques comme des bateaux votifs, des tableaux ex-voto ou des dioramas représentant des fortunes de mer.

Dans l'arrière-pays, d'autres cultes sont voués dans les églises et chapelles. A Quintin par exemple, la Vierge est traditionnellement invoquée par les femmes enceintes et l'était aussi autrefois par les fileuses qui se plaçaient ainsi sous sa protection. Dans les communes de l'intérieur, des fontaines de dévotion, à proximité plus ou moins immédiate des sanctuaires, constituent des lieux de station pour la procession du pardon (Le Vieux-Bourg, Plaintel, Saint-Gildas). Rien d'équivalent n'a pu être observé en bord de mer.

Entre terre et mer, le pays de Saint-Brieuc est aussi un point d'observation privilégié des pardons et de leur permanence aux confins de la Bretagne bretonnante et du pays du gallo. Moins nombreux que dans le Trégor, les pardons étudiés lors de cette enquête n'en revêtent pas moins des formes très comparables. De façon significative, ils sont tous qualifiés de "pardon" et non de "pèlerinage", terme beaucoup plus courant en Haute-Bretagne (Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique).

Lorsque la procession existe toujours, elle met souvent en scène une statue de la Vierge et de façon plus systématique encore des bannières de procession.

Dans tous les cas, les pardons étudiés témoignent de l'attachement des habitants à la mémoire des lieux. Ainsi, la restauration de la chapelle Notre-Dame de Kerdrouallan, à Saint-Gildas, dans les années 1990, s'est accompagnée de la renaissance du pardon et des rites associés (procession, station à la fontaine). La bannière utilisée à cette occasion ancre la pratique dans cette histoire et contribue à lui conserver son identité.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2025