La maison est construite en 1775 (date portée) pour Gui et Hervé Limon, chanoines de la collégiale de Quintin, fils de François Limon, marchand de toile à Quintin. Elle est figurée sur le cadastre ancien de 1816 (parcelles 179, 180, 182 et 183). Durant la Révolution, les frères Limon, prêtres réfractaires, sont emprisonnés de 1792 à 1795, d'abord à Saint-Brieuc, à la maison de "retraite", puis aux Carmélites à Guingamp. En 1794, la maison est vendue comme bien national à Félix-Vincent Collin-Kertinguy, marchand de toile de Quintin, qui loue la maison et habite rue Notre-Dame. En 1817, sa nièce Félicité Collin-Ville Buhard en hérite, mariée quelques années plus tard à Charles Castel, marchand de toile originaire de Moncontour. En 1828, la maison est revendue à Napoléon Prosper Glais-Villeblanche, marchand de toile né et vivant à Moncontour. Il s'y installe avec sa femme, Victoire-Jeanne Thomé de Kéridec, dont le père est juge de paix à Quintin. Le trisaïeul de Napoléon Prosper Glais-Villeblanche est Yves Glais, sieur du Rodoué (1661-1714), "marchand de toiles en gros" à Saint-Thélo. Cet ancêtre est commun aux différentes branches des Glais de Saint-Thélo : les sieurs de Villeblanche, les sieurs de Villeaupré, et les sieurs de l'Abbaye.

Après la mort de Victoire-Jeanne Thomé de Kéridec en 1875, la maison échoit à son neveu, Jean-Marie Garnier Bodéléac qui la revend en 1882. Achetée par Mme Sohier, bouchère à Quintin, elle est revendue en 1925 à M. Blanchet, vétérinaire, et son épouse. C'est probablement eux qui font rehausser la toiture pour transformer le grenier en étage de comble, afin de loger leurs quatre enfants. C'est peut-être aussi à cette époque que les écuries sont détruites, remplacées par la remise à voitures actuelle.