Dossier d’œuvre architecture IA29000947 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Ouvrage fortifié (éperon barré), Castel-an-Trébez, Forêt de Lannigou (Taulé)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Taulé
  • Hydrographies Rivière de Morlaix Pennélé
  • Commune Taulé
  • Lieu-dit Castel-an-Trébez, Forêt de Lannigou
  • Cadastre 0B 573
  • Dénominations
    ouvrage fortifié

C’est sur un site de promontoire, à la confluence de la rivière de Morlaix et de la Pennélé qu’est implanté à près de 55 m au-dessus du niveau de la mer, cet ouvrage fortifié faisant éperon barré. Dominant la rivière de Morlaix situé immédiatement à l’est, disposant en contrebas dans la Pennélé d'un site portuaire d'échouage, il profite à l’est et au sud pour sa protection de falaises tandis que le côté nord est barré par une imposante enceinte.

Le site est appelé par Albert Le Grand, hagiographe breton du 17e siècle, Castel-an-Trébez (trebez), littéralement le "château du Trépied" en référence à sa forme triangulaire. Vraisemblablement protohistorique, le site pourrait avoir été réoccupé au Moyen Age.

Selon le cadastre parcellaire de 1828, les parcelles numérotées 639 et 640, nommée ar lan, la lande, ont pour nature de culture une lande. Dans les parcelles numéro 642, maison et dépendance et 643 ar jardin, courtil est implantée une ferme. Elle domine la parcelle numéro 641, ar paluden, paludenn, marécage utilisé en pâture. Selon les états de section du cadastre, ces parcelles appartiennent à monsieur de Lannigou, propriétaire du château homonyme.

En 1846, Georges Le Jean évoque un "aride promontoire".

Le site, actuellement boisé et connue comme la forêt de Lannigou, appartient au Conseil départemental du Finistère. Un chemin forestier traverse l’enceinte tandis que le site est parcouru par plusieurs sentiers pédestres balisés.

Le site a été documenté en 1987 par Yves-Pascal Castel dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère. Il a été étudié par Patrick Kernévez dans le cadre de son étude intitulée "Les fortifications médiévales du Finistère. Mottes, enceintes et châteaux" publiée en 1997.

Déclaré en 1993, le site de Castel-an-Trébez est identifié comme un éperon barré avec rempart d’époque indéterminée : il est mentionné sur la carte archéologique (EA 29 279 0008). Une zone de présomption de prescriptions archéologiques englobe le site et ses abords.

Cet ouvrage fortifié de type éperon barré est réputé datable de la protohistoire. Il a probablement été réoccupé durant le Moyen Age. En l’absence de fouilles archéologiques, il est impossible de se prononcer sur la chronologie exacte de cet habitat.

Inspiré par le récit d’Albert Le Grand, Yves-Pascal Castel y situe un château au 12e siècle qui aurait appartenu à Guyomarc’h IV, vicomte de Léon et qui fut pris et détruit par Henri II Plantagenêt. Ce château aurait ensuite été complétement détruit par le feu en 1374 par Jean IV, duc de Bretagne… L’historien Patrick Kernévez y voit une confusion avec le manoir de Cuburien dans la paroisse de Saint-Martin de Morlaix, qui était détenu par le vicomte de Rohan. En effet, à Morlaix se trouve déjà un château appartenant aux vicomtes de Léon.

Lors de la création du chemin de halage de la rivière de Morlaix (vers 1839) qui devient ensuite la route départementale n° 73 et de la route départementale n° 769, les falaises est et sud ont partiellement été déroctées ce qui a affecté la physionomie du site.

  • Période(s)
    • Principale : Protohistoire , (incertitude)
    • Secondaire : Moyen Age , (incertitude)

Cet ouvrage fortifié est situé sur un promontoire à 55 m au-dessus du niveau de la mer à la confluence de la rivière de Morlaix et de la Pennélé. Sa forme affecte celle d’un triangle ce qui a d’ailleurs inspiré le nom du site : il profite pour sa protection à l’est et au sud de falaises schisteuses tandis que le côté nord est barré par une imposante enceinte.

Longue de plus de 300 mètres, l’enceinte - vraisemblablement élevée en terre et en pierre (de la maçonnerie est visible à son sommet) - est percée d'une porte encadrée de deux bâtiments quadrangulaires ruiniformes que l’on pourrait identifier comme une porterie.

Le site, actuellement entièrement boisé (2025), couvre une emprise d’environ 3,5 hectares soit 35 000 m2. Plusieurs carrières de schiste (ardoisières) ont été observées à proximité immédiate.

  • Murs
    • terre
    • pierre
  • État de conservation
    vestiges, bon état, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété du département
  • Intérêt de l'œuvre
    site archéologique, à signaler
  • Éléments remarquables
    ouvrage fortifié, enceinte

Ce site est mentionné sur la carte archéologique depuis 1993 (EA 29 279 0008).

Bibliographie

  • LE JEAN, Georges. Histoire politique et municipale de la ville et de la communauté de Morlaix depuis les temps reculés jusqu'à la Révolution française. Morlaix, Imprimerie de V Guilmer, 1846, 260 p.

    p. 38
  • TOSCER, G. Le Finistère pittoresque (sites et monuments). Première partie : Pays de Léon et de Tréguier. Brest, 1906, 564 p.

    p. 427
  • LE GUENNEC, Louis. Le Finistère monumental. Morlaix et sa région. Quimper, édition de la Société des Amis de Louis Le Guennec, 1979, 413 p.

    p. 380
  • KERNÉVEZ, Patrick. Les fortifications médiévales du Finistère. Mottes, enceintes et châteaux. Rennes : co-édition Institut Culturel de Bretagne - Skol-Uhel ar Vro - Centre Régional d’Archéologie d’Alet, collection Patrimoine archéologique de Bretagne, 1997, 197 p.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : M-06920-00
    p. 189-190
  • PROVOST, Michel (dir.). GALLIOU, Patrick. PHILIPPE, Eric. Carte archéologique de la Gaule. Le Finistère. 29. Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2010 (2ème éd. rev. et aug.), 495 p.

    p. 436

Périodiques

  • MIORCEC DE KERDANET. "Le manoir de l'Armorique" in Le Lycée armoricain. Nantes, 1823.

    p. 96
  • SANQUER, René. "Chronique d’archéologie antique et médiévale (année 1971)" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1971, p. 19-84.

    p. 82
  • CASTEL, Yves-Pascal. "Castel-an-Trébez, une forteresse du 12e siècle" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, vol. 116, 1987.

    p. 69-72

Annexes

  • Etude des états de section du cadastre de 1828 pour "Castel an Trébez" (feuille B3)
  • "Castel-an-Trébez, une forteresse du 12e siècle" par Yves-Pascal Castel (article publié en 1987 dans le bulletin de la Société archéologique du Finistère)
  • "Castel-an-Trébez, éperon barré", notice extraite de l'étude de Patrick Kernévez intitulée "Les fortifications médiévales du Finistère. Mottes, enceintes et châteaux" (1997)
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2025
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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