Photographe à l'Inventaire
- enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bretagne
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Commune
Carhaix-Plouguer
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Adresse
avenue Waldkappel
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Précisions
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Dénominationslycée
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Parties constituantes étudiées
En 1967 ouvre dans des bâtiments neufs un grand établissement mixte regroupant un lycée d'enseignement classique et moderne et un collège d'enseignement technique industriel.
Il a été conçu pour 1400 élèves, provenant des trois départements du centre-Bretagne, au cœur d'un vaste espace situé entre Quimper, Morlaix, Guingamp, Pontivy et Lorient.
Il regroupe dans des bâtiments, reflets des constructions industrialisées de l'époque, toutes les fonctions et les espaces pédagogiques d'un établissement de cette ampleur.
Le plan de masse que lui donnent les architectes brestois Péron et Weisbein, sur une parcelle allongée, orientée est-ouest, et en pente, du nord vers le sud, mérite l'attention, de même que la longue galerie couverte qui relie l'externat et les ateliers, à la restauration scolaire et à l'infirmerie.
Les équipements sportifs sont amples et la décoration au titre du 1% artistique, composée de 7 sculptures créées par trois artistes, est remarquable.
Une importante restructuration de l'établissement, débutée en 2012, se poursuit en 2022, entrainant des démolitions et des constructions neuves.
Un lycée pour faire face à l'afflux d'élèves provenant de tout l'ouest du centre Bretagne
Le 5 avril 1959, le maire de Carhaix donne lecture au Conseil municipal d'une lettre du ministre de l'Education Nationale lui faisant part "de la décision prise de construire un lycée et un centre d'apprentissage à Carhaix". La ville doit fournir un terrain d'au moins 3 hectare qui "de l'avis de tous devrait se situer dans le quartier de la gare".
Depuis 1956, fonctionne à Carhaix un collège municipal, en vertu d'un traité constitutif signé entre la commune et le ministère, traité arrivé à échéance dix ans plus tard et renouvelé, dans l'attente de l'ouverture du nouvel établissement, par délibération du 7 avril 1966. En 1960, le choix de la transformation du second cycle du collège municipal en lycée communal mixte, s'impose de préférence à la création d'une annexe du lycée de Morlaix. Ce lycée est implanté, à partir de 1963, dans 12 classes préfabriquées, entre la grand rue (avenue Général-de-Gaulle), et les rues de la Salette, des Rosiers et Ricou. La croissance des effectifs rend cette implantation de plus en plus précaire et nécessite l'installation de nouvelles classes mobiles, rares. Ainsi, septembre 1965, la ville obtient 4 nouvelles classes mobiles en provenance de Saint-Martin-des-Champs (29). Pendant ces années, l'investissement de la commune est élevé. C'est elle qui fournit le terrain, le viabilise, construit un bloc sanitaire, "un préau en bois de type hangar agricole", renforce le plancher des cuisines, achète du matériel d'enseignement. Pour ce faire, elle recourt parfois à l'emprunt. Ainsi n'a-t-elle de cesse de limiter cette participation et obtient-elle du ministère, en 1965, la création d'un Collège d'enseignement secondaire (CES) regroupant l'ancien Collège d'enseignement général (CEG) et le premier cycle du lycée et sa "nationalisation".
Tout en devant gérer l'afflux de nouveaux élèves provenant de trois départements, la commune intervient, en 1966, en faveur de la création d'une "section de philosophie" pour permettre aux 25 élèves qui désirent suivre ce cursus de rester à Carhaix, plutôt que d'aller à "Quimper, Morlaix, Lorient ou Guingamp".
Les difficultés d'accueil ne cessent pas à l'ouverture de la nouvelle cité scolaire, en 1967. Les collégiens y sont en effet accueillis jusqu'à la rentrée 1976 et l'ouverture du nouveau collège de 1200 places, à proximité du lycée. La municipalité en profite de cette ouverture pour réclamer "l'Etatisation" du lycée.
Le programme pédagogique du nouveau lycée et collège d'enseignement technique prévoyait un effectif de 1400 élèves, dont 680 garçons et 720 filles, répartis entre internes (816) et demi-pensionnaires (316). Dès son ouverture dans les nouveaux locaux, en 1967, près de 800 élèves fréquentent l'établissement.
Un établissement de construction industrialisée
L'année 1964 est une année décisive concernant la construction d'un établissement neuf. En effet, le conseil général des bâtiments de France (CGBF) se réuni à trois reprises pour examiner le projet. Les 14 janvier, 10 mars et 7 juillet, il examine le plan de masse, proposé par les architectes Hervé Péron et Alexandre Weisbein. Dès 1959, la municipalité a demandé que leur soit adjoint M. Coignat, architecte à Carhaix, pour que lui soit confiée la surveillance des travaux.
La commune fournit un terrain de 9ha environ, en pente, et de forme longitudinale, à contresens de la déclivité. Lors de la première réunion concernant ce lycée, le CGBF est ainsi amené à réclamer une solution plus adaptée au terrain et au site. Il demande également de varier les hauteurs des bâtiments dans un souci d'intégration au paysage urbain. Lors d'une deuxième séance, il approuve l'une des quatre solutions proposées, moyennant de légères modifications. Lors de la troisième, enfin, est présentée une maquette.
Les premiers plans d'avant-projet, conservés aux archives départementales du Finistère, sont datés du 27 juin 1962.
Le 9 octobre 1967, la tranche principale des travaux est achevée : elle comprend l'externat, les ateliers, l'administration et les logements, l'infirmerie, la restauration scolaire et la partie ouest de l'internat des garçons. A cette date, la construction du gymnase débute, celle de l'internat des filles et de la partie est de l'internat des garçon n'est pas achevée. Ces travaux, qui relèvent de la deuxième tranche, sont financés à hauteur d'environ 6% par la Ville. Le 8 juillet 1968, l'ensemble est achevé, le plateau sportif en cours de finition (photo Heurtier).
La restructuration du bâti d'origine s'accélère.
Très vite, des travaux de chauffage et d'étanchéité s'avèrent nécessaires, mais les premières grosses restructurations datent de la fin des années 1980, sous maîtrise d'ouvrage régionale désormais. Le restaurant scolaire est restructuré en self service (Jean Coignat, architecte), et un nouvel atelier pour les formations "poids-lourds" est construit (en 1989-1990 pour ce dernier, J. Coignat, architecte).
En 1996, une salle de gymnastique municipale est accolée au gymnase (J. Coignat, architecte).
En 2012, un permis de construire est délivré pour la restructuration de l'externat. Il s'agit d'adapter les espaces scolaires aux nouveaux besoins, notamment en créant un "espace lycéens" regroupant, au rez-de-chaussée, un CDI et les services de la "vie scolaire". Les travaux ont lieu en deux temps. En 2013-2014, l'agence AUA BT intervient sur quatre des cinq niveaux. Puis, en 2018, par l'Atelier Trois-Architectes restructure le 2e étage et remplace les bardages de la partie ouest de la façade.
En 2020, l'infirmerie est démolie.
En 2021, le gymnase l'est à son tour.
En 2022, les travaux de construction des bâtiments neufs prévus pour les remplacer débutent, conduits par l'atelier CUB3, pour le nouveau gymnase, et par l'Atelier Trois-Architectes, pour le bâtiment regroupant l'infirmerie ainsi que de nouveaux locaux pour les agents. Cette même année est réceptionnée la restructuration du rez-de-chaussée du bâtiment de l'administration et des logements, comprenant notamment la création d'un nouvel accueil (Atelier Trois Architectes).
Le lycée aujourd'hui
Administrativement, le CET devient lycée d'enseignement professionnel (LEP), en 1976, puis lycée professionnel. L'ensemble est depuis 2004 un lycée polyvalent qui a conservé le nom du peintre Paul Sérusier (1865-1927). Celui-ci avait été choisi par le Conseil municipal, en 1988, pour le lycée "général", suite à une proposition du conseil d'administration qui avait eu du mal à choisir entre ce nom et celui de lycée Haute-Cornouaille (12 voix chacun).
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Période(s)
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
- Principale : 4e quart 20e siècle
- Principale : 1er quart 21e siècle
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Dates
- 1962, daté par source
- 1967, daté par source
- 1989, daté par source
- 1996, daté par source
- 2012, daté par source
- 2021, daté par source
- 2022, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Péron Hervéarchitecte attribution par sourcePéron Hervé
Architecte DPLG, 30 rue Voltaire, Brest
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Auteur :
Weisbein Alexandrearchitecte attribution par sourceWeisbein Alexandre
Architecte DPLG, 30 rue Voltaire, Brest
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Auteur :
Coignat Jeanarchitecte attribution par sourceCoignat Jean
Architecte DPLG à Carhaix-Plouguer, 26 place du Champ-de-Foire.
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Auteur :
A3A - Atelier trois-architectesagence d'architecture attribution par sourceA3A - Atelier trois-architectes
Agence d'architecture créée en 2006 sous forme de SARL, composée en 2022 des architectes Boris Carlach, Richard Guillemot et Céline Beaucourt, implantée à Carhaix-Plouguer (29), 31 avenue Général de Gaulle.
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Auteur :
Atelier Cub 3agence d'architecture attribution par sourceAtelier Cub 3
Agence créée en 2008, composée en 2022 de 5 personnes dont deux architectes et un diplômé en architecture, implantée 7 rue de Rennes à Liffré (35).
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Auteur :
AUA BTarchitecte attribution par sourceAUA BT
Agence d'architecture "AUA BT", Pierre Bleuzen et Joël Tritscheler, architectes, rue de Stéroudou, Lehan (29).
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Auteur :
Une implantation à la fois urbaine et rurale
Le lycée Paul Sérusier est implanté, à l'est de Carhaix. Il a été construit sur des terres agricoles, en même temps que le petit ensemble HLM et pavillonnaire du quartier du Moulin-à-vent, situé au sud de l'établissement. L'urbanisation de la ville s'est ultérieurement poursuivie, à l'est, par l'implantation de zones d'activités, avec notamment des industries du bois, du béton, de l'agro-alimentaire. Le collège public Beg Avel, jouxte le lycée, au nord. A l'ouest, en direction de la gare et du centre ville, se développe un quartier pavillonnaire. Le lycée demeure, au nord-est, bordé par une enclave agricole.
La forme allongée et la déclivité de la parcelle conditionne le plan masse
La parcelle sur laquelle est implanté le lycée est d'une superficie de 9 ha environ, de forme allongée d'est en ouest. Elle comporte une pente du nord au sud avec un dénivelé de 17 m. Le plan de masse, approuvé par le conseil général des bâtiments de France (CGBF), le 7 juillet 1964, est empreint de la nécessité d'intégrer ces contraintes particulières.
L'entrée est implantée en partie basse, à l'ouest, au plus proche du centre ville. A sa droite se trouve la loge et le bâtiment de l'administration, orienté est ouest.
La plupart des bâtiments sont implantés sur la partie haute du terrain, selon le même axe. De l'ouest vers l'est se situent : l'externat, les ateliers, l'infirmerie (détruite en 2020), la restauration scolaire, l'internat des garçons puis celui des filles. Au sud de ce dernier est placé le gymnase. Au centre de la parcelle, sur un espace aplani en contrebas de la restauration scolaire se développe un très grand plateau sportif depuis lequel on accède au gymnase par trois impressionnantes volées d'escalier.
Une longue galerie de liaison couverte
L'externat, dont l'implantation selon un axe sud-sud-ouest nord-nord-est est légèrement asymétrique, est une barre R + 3, desservie par des dégagements centraux et des escaliers latéraux. A l'origine, à chaque extrémité du bâtiment se situaient deux préaux ouverts sur la cour.
Les ateliers sont à simple rez-de-chaussée, mais le bâtiment des salles de classe de l'enseignement technique, qui compose leur façade sud, comporte deux niveaux.
Entre ces derniers et l'internat sont implantés les services communs : l'infirmerie, détruite en 2020, est un bâtiment de plan rectangulaire, de deux niveaux, orienté nord-sud [consulter le dossier spécifique]. Le service de restauration, cuisines et réfectoires, est de plan carré et ne comporte qu'un seul niveau.
Les internat sont constitués de deux barres rectangulaires, d'orientation est-ouest, parallèles entre elles et décalées l'une par rapport à l'autre. La plus longue, positionnée sur le haute de la parcelle, comporte quatre niveaux. La deuxième, en contrebas, est plus courte mais possède cinq niveaux.
Une longue galerie couverte, devant les bâtiments, orientée est-ouest, relie l'externat, les ateliers et le service de restauration. Dans un premier temps, les architectes avaient prévu de la prolonger jusqu'aux internats, mais le CGBF a jugé cette disposition inutile, puisque le service de restauration et l'internat des garçons communiquent entre eux, le second étant enchâssé dans le premier, et qu'une courte galerie relie l'internat des filles à celui des garçons, permettant ainsi des circulations au sec.
Des bâtiments conçu pour avec des procédés industrialisés.
Pour l'ensemble du bâti, à l'exception des ateliers - dont les "murs extérieurs sont en béton banché avec doublage cloison en agglos" et la charpente, à sheds, à ossature métallique - les principes de construction sont les suivants :
"- ossature en béton armé - planchers nervurés avec plafond "gr/flex" sur ossature bois.
- façade avec ossature en B.A. apparente, allège en panneaux de B.A. préfabriqués revêtus de mosaïque, doublage brique et laine de verre.
- pignons et soubassements en Pierre de taille avec blocage béton, doublage brique et lame de verres.
- menuiseries extérieures en Sipo à châssis basculants.
- protection solaire par rideaux de toile coulissants sur face extérieure des croisées.
- couverture en bacs auto portant aluminium sur fermettes briques et acrotères en pignons."
L'externat et les ateliers, l'infirmerie et le gymnase du lycée Paul Sérusier sont présentés dans des dossiers spécifiques
Externats et ateliers ont été restructurés et agrandis pour satisfaire aux besoins pédagogiques, plusieurs années après l'ouverture du lycée.
L'infirmerie et le gymnase d'origine ont été détruits en 2021 et 2022.
En 2022, l'administration est restructurée et un nouvel accueil est créé. Les travaux du nouveau gymnase et de la nouvelle infirmerie débutent.
1% artistique et collections pédagogiques
Le lycée possède une important programme de décoration [consulter le dossier spécifique]. Ses collections pédagogiques pour l'enseignement des sciences naturelles, des sciences physiques et de la chimie sont intéressantes et comportent des objets anciens tels qu'un pyromètre à cadran.
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Murs
- béton
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Toitsmétal en couverture
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Plansplan rectangulaire régulier
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre
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Statut de la propriétépropriété de la région, Code : 0290022S
- (c) Archives Nationales
- (c) Archives Nationales
- (c) Archives Nationales
- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Archives départementales du Finistère
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- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Archives départementales du Finistère
- (c) Ville de Carhaix-Plouguer
- (c) Ville de Carhaix-Plouguer
- (c) Musée de Bretagne
- (c) Musée de Bretagne
- (c) Musée de Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
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- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Documents d'archives
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Archives départementales du Finistère : 107W39 à 43 ; 107 W51, 107W106. C.E.T. Lycée classique et moderne. Carhaix, 1963-1968.
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Archives Nationales : 19771564/35. Lycée polyvalent et C.E.T. Mixte de CARHAIX-PLOUGUER Plan Masse, 1964.
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Archives départementales du Finistère : 80 W 56 et 58. Carhaix-Plouguer – avant-projet de construction d’un lycée mixte et d’un collège technique, 1962-1964
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Archives départementales du Finistère : 107 W 39 à 43 ; 107 W 51 et 107 W 106. Construction du lycée et CET de Carhaix.
Bibliographie
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BRANCHEREAU, Jean-Pierre, CROIX, Alain, GUYVARC'H, Didier, PANFILI, Didier. Dictionnaire des lycées publics de Bretagne. Geriadur liseoù publik Breizh. Histoire, culture, patrimoine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, 656 p.
Documents figurés
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Archives Nationales : 19880466/74. Carhaix-Plouguer (Finistère). Lycée classique et moderne - collège d'enseignement technique (Dossier du 1% artistique, Ministère de la Culture), 1967-1972
Chargé d'études à l'Inventaire
Chargé d'études à l'Inventaire