Dossier d’œuvre architecture IA29133653 | Réalisé par ;
Toublanc Léonie (Rédacteur)
Toublanc Léonie

Ingénieur en archéologie au LARA, CReAAH, UMR 6566

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Dorigné Fiona (Rédacteur)
Dorigné Fiona

Stagiaire en Géographie, Nantes Université

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  • enquête thématique régionale
Site archéologique de Saint-Jean-Trolimon
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    site archéologique, établissement portuaire
  • Précision dénomination
    supposé

Conformément aux données archéologiques et aux critères environnementaux, le secteur de la plage de Tronoën à Saint-Jean-Trolimon présente un très fort potentiel portuaire. Et si aucun vestige archéologique n’y atteste la présence d’un port, il est tout de même permis d’envisager l’existence, pour l’âge du Fer ou l’époque romaine, d’un débouché portuaire à la voie qui arrive de Quimper. En effet, la densité des vestiges toutes périodes confondues à Saint-Jean-Trolimon et leur haute valeur symbolique fait échos au développement urbain de Quimper dès l’époque gauloise.

Aucun port antique ou médiéval n’est mentionné dans les écrits, et aucun vestige archéologique allant dans ce sens n’a, à ce jour, été identifié à Saint-Jean-Trolimon. Toutefois, les communes limitrophes de Saint-Jean-Trolimon et de Plomeur témoignent d’une dense occupation à vocation domestique, funéraire mais également cultuelle depuis l’âge du Bronze jusqu’au Moyen Âge, et dont la plus significative date de l’âge du Fer et de l’époque romaine. Cette dernière se situe à Tronoën, dans un petit village distant de 1,5 km du rivage actuel, installé sur un léger versant, à 25 m NGF, qui descend en pente douce jusqu’à l’Océan. Ce vaste site qui s’étend sur près de 25 ha, autrefois qualifié à tort d’oppidum (ou de ville fortifiée gauloise) ou de poste militaire romain, correspond est en réalité à un sanctuaire de l’âge du Fer auquel succède un temple romain (Galliou 2010 : 419). Les fouilles réalisées de manière peu méthodique au XIXe siècle rendent la compréhension du site particulièrement complexe, toutefois le mobilier recueilli renseigne sur une fréquentation du site dès le Ve siècle av. J.-C. jusqu’à la fin de l’époque romaine, voire jusqu’au Moyen Âge. Ces vestiges sont associés à de nombreux éléments d’habitat tant pour la période gauloise que romaine, ce qui interroge sur le statut du site. Finalement, ces indices cumulés à la densité de l’occupation sur un temps long (de l’âge du Fer au Moyen Âge) ne permet pas de trancher entre un sanctuaire isolé (gaulois puis romain) et un espace religieux intégré à un habitat aggloméré durant ces deux périodes.

Ajoutons qu’à 600 m environ, le lieu-dit de Kerveltré abrite un espace funéraire laténien constitué de « cinq stèles cannelées […] dont l’une portait six cupules » (Galliou 2010 : 417). Malheureusement, elles ont été détruites vers 1870 lors de travaux qui avaient aussi permis de dégager une vingtaine d’urnes cinéraires ainsi que plusieurs squelettes associés (Galliou 2010 : 419). Des fouilles ont été entreprises sur ce site au XIXe siècle par Paul du Chatellier. De nombreux objets de parure ainsi que des bâtiments ont été mis au jour et semblent presque tous dater d’une période comprise entre le VIe et la fin du IVe siècle av. J.-C. (Galliou 2010 : 418).

Une voie antique reliant Quimper au village de Tronoën arrive par le nord de la commune. Plusieurs dépôts datés de l’âge du Bronze et des stèles de l’âge du Fer sont recensés le long de cet axe routier. En longeant cette voie, plus au sud, un dépôt de l’âge du Fer et un cimetière médiéval sont signalés sur la commune de Plomeur, vers Kerharo, réaffirmant encore une fois la forte emprunte laissée par les populations passées sur ce site.

  • Période(s)
    • Principale : Age du fer , (incertitude)
    • Principale : Gallo-romain
    • Secondaire : Moyen Age

Saint-Jean-Trolimon est une commune pour laquelle la côte est majoritairement sédimentaire, principalement caractérisée par la présence de plages. La ville repose sur un épandage de paluds indiquant la présence d’un ancien marais maritime. Ceci explique un trait de côte beaucoup plus reculé par le passé, aujourd’hui avancé vers la mer, grâce à la formation de cordons dunaires venus assécher ce marais. La topographie du littoral est particulièrement plate (pente qui n’excèdent pas les 10 degrés) avec des longueurs de pentes extrêmement importantes. Très peu artificialisé, et du fait de sa position au sud de la baie d’Audierne encadré par les pointes de Penmarc’h et du Raz, Le site apparaît bien protégé des phénomènes atmosphériques et marins.

La modélisation des conditions favorables à l’implantation portuaire, d’après une série de critères naturels (géographiques, topographiques et météorologiques), permet de reconnaître un secteur particulièrement propice à Saint-Jean-Trolimon. Il s’agit de la longue plage de Tronoën, partagée entre plusieurs communes. Néanmoins, l’excellente application de la modélisation au cas de Saint-Jean-Trolimon amène à remettre en question son fonctionnement. Puisque les conditions environnementales jouent en faveur d’un très fort potentiel, et ce, sur l’ensemble de la commune.

  • État de conservation
    vestiges
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique, loi littoral, zone de protection
  • Précisions sur la protection

    Zone de présomption de prescription archéologique

Bibliographie

  • Galliou P., 2010, Le Finistère, Carte archéologique de la Gaule, Paris : Académie des inscriptions et belles-lettres, 29, p. 176-419.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Université de Nantes
(c) Région Bretagne
Toublanc Léonie
Toublanc Léonie

Ingénieur en archéologie au LARA, CReAAH, UMR 6566

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Dorigné Fiona
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Stagiaire en Géographie, Nantes Université

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