Une batterie d’artillerie de côte est implantée sur la pointe de Dinard dans le contexte de Guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) pour défendre les mouillages et le port de Saint-Malo. Elle dépend de la capitainerie garde-côte de Dol.

Revêtue en maçonnerie, la batterie d’artillerie de côte est percée de treize embrasures ; pour son fonctionnement, elle est dotée d’un corps de garde et d’un magasin à poudre. D’après l’Atlas des places fortes de France de 1785, la batterie de Dinard est armée par trois canons de 12 livres de balle. Elle croise son feu à l’est, avec les batteries du fort de la Cité, distantes de 1 300 m, armées de 16 canons et 14 mortiers. A l’ouest, Saint-Lunaire dispose d’une batterie armée de deux canons de 12 livres de balle et d’un corps de garde implanté sur la pointe de la Garde Guérin. Distant de 2 200 m, le fort de l’Île Harbour complète le dispositif défensif au nord.

En 1841, la "Commission mixte d’armement des côtes, de la Corse et des îles" préconise d’armer la batterie avec quatre pièces d’artillerie. L'armement de la batterie d'artillerie consiste en deux canons de 30 livres et deux obusiers de 22 cm (1858). La portée de ces pièces d’artillerie ne dépasse pas 2 000 mètres.

Le corps de garde crénelé de Dinard est construit en 1860-1861 pour servir de réduit à la batterie d’artillerie de côte. Il s’agit d’un corps de garde n° 1 pour 60 hommes, modèle qui accompagne en principe une batterie composée de douze bouches à feu.

En 1898, le corps de garde crénelé est déclassé puis remis aux Domaines en 1900. Il est vendu par adjudication le 22 août 1901 avec le terrain attenant.

Il a vraisemblablement servi de casernement durant la Seconde Guerre mondiale.

Propriété privée, le corps de garde crénelé sert de dépendance à la Villa de Mortemart devenue ensuite Villa Saint-Germain.