Lors de la réalisation du premier cadastre communal en 1833, le château était composé, tout comme aujourd´hui, d´un corps de logis principal, orienté Est-Ouest (la façade principale étant la façade Est) et d´un second corps de logis perpendiculaire au sud-ouest du premier. La Bélinaye relevait de la seigneurie de Fougères et a été érigée en vicomté en 1681 pour François de la Bélinaye par lettres patentes de Louis XIV enregistrées au Parlement de Bretagne en 1684. Elle exerçait à Saint-Ouen-des-Alleux un droit de haute justice. La Bélinaye était la propriété de la famille Fouque en 1408, qui prit par la suite le nom « de la Bélinaye ». Elle passe ensuite aux mains de la famille d'Orange. Pendant la Révolution française, le château est vendu comme bien national. La Bélinaye existe donc depuis le début du 15e siècle, toutefois, le château actuel n'a été construit qu'au début du 17e siècle. Il a probablement remplacé une construction plus ancienne. La construction du château actuel est probablement due à César de la Bélinaye ou bien à son fils Charles 1er de la Bélinaye qui étaient seigneurs du lieu du début du 17e siècle. Le château date de l'époque Louis XIII (1610-1643), il a toutefois subi des remaniements au cours du 19e siècle, particulièrement en ce qui concerne le corps de bâtiment sud-ouest, perpendiculaire au corps de logis principal. Ce dernier témoigne en effet de reprises de cette époque : toitures à croupes à faible pente, encadrements de baies et chaînages d´angles réalisés en granite bleu... L´architecture de ce château est particulièrement intéressante car il existe assez peu de bâtiments de cette époque et de ce style sur ce territoire. Ce château, construit au cours de la première moitié du 17e siècle, témoigne du « style rustique français », souvent appelé à tort « style Louis XIII ». En effet, ce style architectural est utilisé dès le règne d´Henri II (1547-1559) et également sous les règnes de Charles IX (1560-1574) et de Henri III (1574-1589). Ce style se caractérise par l´emploi de pavillons, de chaînages harpés marquant les angles des bâtiments et encadrant les baies rappelant le « bossage romain » (palais Farnèse par exemple), de frontons brisés... Toutefois, dès les années 1630, les modes évoluent vers plus de classicisme : la polychromie disparaît, les bossages sont remplacés par des formes de pilastres... L´architecture de François Mansart (1598-1666) témoigne de ce courant avec des réalisations telles que les châteaux de Berny en 1624 ou encore de Maisons-Lafitte vers 1640. Le château possédait un colombier et une chapelle du 17e siècle qui était complètement en ruines à la fin du 19e siècle. Le château est inscrit Monument Historique depuis 1968.
- inventaire topographique, Communauté de communes du Pays de Saint-Aubin-du-Cormier
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Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays de Fougères - Saint-Aubin-du-Cormier
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Commune
Saint-Christophe-de-Valains
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Lieu-dit
la Bélinais
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Cadastre
1833
A2
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Dénominationschâteau
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 17e siècle
Le château de la Bélinaye présente les caractéristiques architecturales propres au "style rustique français". Le corps de logis principal est formé de trois parties dont les deux latérales prennent la forme de pavillons, alors que le corps central est couvert d´un très beau toit à l´impérial. Les chaînages d´angles ainsi que les encadrements de baies sont en bossage (saillants par rapport au nu du mur, même si les parties de la maçonnerie construites en moellon étaient probablement enduites à l´origine). Les fenêtres sont surmontées de frontons triangulaires fermés au premier étage et de frontons triangulaires brisés au second étage. Quant aux lucarnes, elles sont surmontées de frontons semi-circulaires. La porte d´entrée est entourée d´un bossage très marqué qui forme deux pilastres latéraux ; elle est surmontée d´un fronton semi-circulaire brisé dans lequel se trouve un oculus. Le bâtiment possède également une corniche à modillons qui se déroule sur toutes les parties de l´édifice ainsi que de remarquables souches de cheminée réalisées en tuileaux et en granite. Un perron en "U" à balustres de granite donne accès à la porte principale Est de l´édifice. Cette porte est percée dans la partie centrale de l´édifice qui abrite l´escalier à volées droites en granite desservant les différents niveaux de l´édifice. Les pièces de service (cuisine) se trouvaient au rez-de-chaussée, alors que les pièces de vie (deux principales par niveau) se trouvaient au premier et second étages. Un exceptionnel épi de faîtage anthropomorphe en plomb surmonte le clocheton qui couronne la partie centrale. Cet épi de faîtage appartient à la série d´ornements de toitures anthropomorphes en plomb produits dans le sud-est du département d´Ille-et-Vilaine à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle (homme en armure de l´hôtel Ringues de la Troussanais de Vitré, allégorie de la Justice provenant du château d´Argentré-du-Plessis...). Tout comme de nombreux épis de faîtage de cette époque, cette figure est posée sur un socle dont les quatre faces sont ornées de mufles de lion ou de visages. Ce personnage pourrait représenter Cérès, déesse romaine de l´agriculture, des moissons et de la fécondité.
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Murs
- granite
- moellon
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Toitsardoise
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
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Protectionsinscrit MH, 1968/09/25
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Référence MH
Certains éléments architecturaux de ce bâtiment évoquent d´autres constructions contemporaines de celles-ci mais situées dans d´autres régions. Ainsi par exemple, bien que construit en tuffeau et par conséquent très différent en termes de rendu, le pavillon central du château de Brissac en Anjou (1606) possède des éléments architecturaux qui rappellent ceux de la Bélinaye : toiture à l´impériale du pavillon central, chaînages harpés, frontons brisés et façade percée d´oculi.
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).
Documents figurés
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Tableau d'assemblage du plan parcellaire de la commune de Saint-Christophe-de-Valains, Canton de Saint-Aubin-du-Cormier, Arrondissement de Fougères, Département d'Ille-et-Vilaine. Terminé sur le terrain le 1er juin 1833, sous l'administration de Mr. Cahouet, Préfet, Mr Poulard, Maire et sous la direction de Mr Lambert, Directeur des Contributions, Mr Lesné, Géomètre en chef, par Mr Maudet, Géomètre du Cadastre, échelle 1/10000e. (A.D. Ille-et-Vilaine).
Photographe à l'Inventaire