Dossier d’œuvre architecture IA56007097 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Rédacteur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Station radar de Port-Coton (Bangor)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Institut national de l'information géographique et forestière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Belle-Ile-en-Mer - Belle-Ile-en-Mer
  • Commune Bangor
  • Lieu-dit (entre le Port Coton et le Port Goulphar) Port Coton
  • Cadastre YB 0181
  • Dénominations
    station radar, ensemble fortifié, blockhaus

Aménagée en 1943, la station radar allemande de Port Coton à Bangor (parcelle cadastrale YB 181) a été inscrite au titre des Monuments historiques en 2000. La station était reliée par téléphone à d’autres ensembles fortifiés (poste de commandement, station radars, batteries…) situés à Belle-Île et sur le continent via des câbles sous-marins.

La vue aérienne verticale de l’Institut national de l'information géographique et forestière montre que le site était encore parcouru de nombreuses tranchées (reliant les Tobruk) et que la radar Würzburg était en place en 1950.

La Société historique de Belle-Île y a entrepris en 2015 un remarquable travail de conservation et de valorisation. Le bunker de type V206 (Unterstand für Funkmeßgerät) a ainsi été ouvert à la visite en 2017. Jacques Tomine, vice-président de la Société historique de Belle Île et expert du Mur de l’Atlantique y guide les visiteurs (il est décédé en octobre 2022).

La station radar de Port Coton a été construite en 1943 pour la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) sous maîtrise d’ouvrage de l’Organisation Todt. A l’origine devait être construit un ensemble fortifié - en partie souterrain - pour la défense du Port Coton situé au nord.

La station comprenait deux radars : l'un de type Würzburg See Riese d'une portée de 100 km, monté sur un socle hexagonal situé sur le toit d’un bunker-abri de type Sonderkonstruktion (construction spécial) ; le second de type Seetackt, implanté à proximité immédiate. Un aérophone ou dispositif d’écoute amplifié (Horchgerät) est également installé pour détecter les avions. Les groupes électrogènes nécessaires au fonctionnement des équipements de la station radar sont abrités dans un abri de type V206 (Unterstand für Funkmeßgerät).

Certains bunkers de la station sont reliés entre eux par un réseau souterrain ("Zugang HGS") avec un escalier taillé à flanc de falaise et un monte-charge. Jacques Tominé (voir bibliographie et liens) le décrit ainsi : "Un escalier en béton est construit à flanc de falaise qui permet de rejoindre l’entrée de la grotte ; celle-ci sera prolongée par un souterrain creusé à la barre à mine et à la pioche ; qui se divisera en deux directions : vers le centre du plateau et, un à gauche, vers un repli de terrain. Le premier boyau se termine par un puits vertical qui débouche au sommet du plateau, par lequel pourra être descendu le béton nécessaire à la construction de trois casemates pour mitrailleuses. Le second boyau s’organise en sortie de secours."

Un bunker de type VF (abréviation de Verstärkt Feldmässiger désignant des fortifications semi-permanentes de campagne) abrite un puits (Brunnen). Au moins six postes d’observation et de tir bétonnés dit Tobruk-Stand concourent à la défense rapprochée. Deux canons antiaériens et huit mitrailleuse sont mentionnés pour la protection de la station radar.

Cet ensemble fortifié est numéroté "I 311" (I pour Inselm, île en allemand).

Le réseau souterrain a été condamné en raison de sa dangerosité.

Cet ensemble fortifié dominant la mer d’une vingtaine de mètres, est situé sur une pointe rocheuse entre le Port Coton au nord et le Port Goulphar au sud, non loin du phare de Goulphar. Les bunkers - entièrement ou partiellement enterrés - sont construits en béton armé (murs périphériques et dalles de couverture). Profitant de la présence d’une grotte naturelle, certains aménagements sont souterrains.

Au sud de l’ensemble fortifié, se trouve le bâtiment abritant la sirène de brume du phare de Goulphar (protégé au titre des Monuments historiques).

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Énergies
    • énergie électrique produite sur place moteur thermique à combustion interne
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Éléments remarquables
    station radar, ensemble fortifié, blockhaus
  • Protections
    inscrit MH, 2000/10/30
  • Précisions sur la protection

    Ancienne station radar (cad. YB 181) : inscription par arrêté du 30 octobre 2000.

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Monuments historiques
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.