Lanester est une commune pour laquelle aucune mention écrite ne désigne directement la présence d’un port. Néanmoins, plusieurs indices suggèrent l’existence d’aménagements portuaires antiques. Au Petit-Resto, lors d’une fouille menée par P. André dans les années 1980, un bâtiment rectangle avec cour a été mis au jour. D’après les études céramiques, ce dernier fonctionne du IIe siècle jusqu’au IIIe après J.-C. (André, 1980 : 12 ; 1981 : 10). Ce dernier a abrité des cuves à salaisons, au nombre de quatre, dont la fonction présumée est liée au séchage de poissons. Ces cuves étaient associées à des objets qui se rapportent effectivement à une activité de pêche : « des pesons destinés à lester les filets ainsi qu’une aiguille en os attestant l’existence d’une pêcherie d’estuaire » (Galliou et al. 2009 : 168-169). Aux abords de cette « usine », une cour de plan carré, de 13,60 m de côté, a été mise au jour en 1981. Celle-ci a servi à préparer le poisson et probablement aussi au stockage de matériel (André, 1981 : 18). De plus, une chaussée d’époque indéterminée a été aperçue lors des fouilles en 1980 et 1981. Elle semble inconnue des habitants locaux et des cartes, visible seulement à marée basse dans la vase. P. André en fait la description suivante : « elle est composée d’un double parement constitué de gros blocs qui maintient au centre un blocage faits d’éléments plus petits ». La chaussée est large de 3,30 m et subsiste sur plusieurs dizaines de mètres. Elle conduit à ce qui est aujourd’hui un amoncellement de gros épars, recouverts à marée haute, et situés sur une rupture de pente, peut-être ancienne ligne de rivage au Blavet sur la commune de Kervignac (André, 1981 : 5). Récemment, un promeneur local a identifié des aménagements de berge le long de la plage orientale du Petit Resto, juste avant l’inflexion du méandre. En effet, un ensemble de maçonneries perceptibles à marée basse, associé à de la céramique romaine, a pu être reconnu sur près de 200 m de long.

Outre la période romaine, relativement bien représentée au Resto, quelques éléments témoignent d’une fréquentation du site (et de ses environnements) dès l’âge du Bronze. Dans le lit du Blavet, un dépôt de cette période est recensé depuis 1937. Il s’agit d’un lot d’objets de même nature remonté lors d’un dragage dans la rivière. Des ramures de cerfs, des ossements humains, des objets en métal ont été pêchés puis rejetés dans la rivière, à l’exception d’une épée. De cette dernière, seulement 38,5 cm sont conservés, et son étude a permis de l’attribuer à l’âge du Bronze (Marsille 1938 : 82-83). Plus loin, au « Champ du Petit Château », plusieurs habitats semblent se succéder du Paléolithique à l’âge du Fer. Un peu plus loin, au Ruzo et au Resto, quatre enclos circulaires d’époque indéterminée ont été aperçus lors de prospections (Bertrand, 1993 : 27 ; Galliou et al. 2009 : 169). De plus, un enclos antique est situé à proximité immédiate du dépôt, sur la rive gauche du Blavet, sur la commune de Kervignac.

Enfin, notons que depuis le début du XXe siècle, en contrebas du village du Petit Resto, la rive concave du méandre du blavet abrite le cimetière à bateaux de Kerhervy, à proximité d’une ancienne carrière contemporaine.