Dossier d’œuvre architecture IA56132346 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale
Site archéologique de Locmariaquer
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Auray
  • Commune Locmariaquer
  • Lieu-dit Pointe du Guilvin, Plage du Valy
  • Dénominations
    site archéologique, établissement portuaire
  • Précision dénomination
    avéré

            Du fait de son imprécision dans ce secteur, la modélisation du potentiel portuaire d’après les critères environnementaux ne permet pas de corroborer l’hypothèse d’une implantation portuaire à la pointe du Guilvin ou encore la plage du Valy/ Valli. Ceci s’explique par les critères environnementaux prédéfinis pour la modélisation (faible relief, altitude basse, forte présence de la mer) ne sont pas suffisamment précis pour discriminer des sections du rivage dans un secteur où les altitudes sont trop basses et où les variations topographiques trop faibles pour définir une ligne de rivage ancienne.

Locmariaquer est une commune pour laquelle les érudits et archéologues placent aujourd’hui le vindana portus, cité par Ptolémée, à Locmariaquer, et plus précisément à la pointe du Guilvin. Quelques structures peuvent éventuellement être associées à ce port. Il s’agit d’éléments archéologiques encore présents sur 650 m et « se prolongeant dans la mer jusqu’à 120 m du rivage » (Langouët 2002 : 93). La commune possède une densité de vestiges archéologiques assez conséquente, et ce, pour plusieurs périodes.

Locmariaquer est bien connue, notamment pour ses mégalithes, dont la Table des Marchands est l’un des plus célèbres. Dans le bourg, ou encore à Kercadoret, plusieurs stèles de l’âge du Fer sont mentionnées, mais semblent avoir disparues aujourd’hui (Galliou et al. 2009 : 180). Plus au sud, une production de sel est recensée dans les données du SRA de Bretagne. Lors des fouilles conduites par L. Pirault entre 1996 et 2007, un abondant mobilier daté de l’âge du fer a été mis au jour. L’occupation laténienne de Locmariaquer semble se concentrer au nord de la commune, au niveau de la Table des Marchands (Pirault, 2003 : 24).

Durant l’Antiquité, une agglomération se développe sur une surface d’environ 650 m x 200 m, organisée selon un réseau viaire orthogonal (Galliou et al. 2009 : 181). On doit les premières observations de ces vestiges archéologiques à Dubuisson-Aubenay en 1636, puis à Christophe-Paul de Robien en 1727 ou encore à Prosper Mérimée en 1837. La cité antique compte plusieurs thermes, des habitations, des boutiques, un temple carré et même un théâtre. Ce dernier a été mis au jour lors de fouilles conduites en 1893 par Gustave de Closmadeuc et l’abbé Mahé, sous le cimetière actuel. Cet édifice était encerclé par un talus circulaire et formait un hémicycle de 160 m de pourtour, avec un mur de façade de 80 m de longueur (Galliou et al. 2009 : 181 ; Pirault, 2003 : 16). L’édifice semble avoir été réutilisé postérieurement comme lieu de nécropole. Les thermes, aperçus sous une maison au XXe siècle, ont fait l’objet d’observations. Deux plans ont été dressés (Pirault, 2003 : 19). De plus, une villa a été aperçue sous la cour d’une maison dans le bourg. Elle est constituée de huit pièces dont six sont dallées de marbre, avec hypocauste et balneum. Un aqueduc a aussi été mis au jour, permettant d’alimenter la ville en eau douce (Langouët 2002 : 93). Malgré un tracé imprécis, la ville est reliée par voie terrestre jusqu’à Vannes. Une trame parcellaire est visible et livre un éventuel axe de circulation rectiligne qui « scinde le paysage bocager au nord de la commune » (Pirault, 2003 : 14). Néanmoins, il convient de rester prudent car aucune rue antique n’est connue. Tous les éléments ont été identifiés sur une surface allant de 20 à 25 hectares (Monteil, 2012, 210 ; Pirault, 2003 : 14).  Les connaissances propres à l’occupation laténienne et antique sont aujourd’hui lacunaires, malgré l’étendue considérable de l’agglomération antique. Ceci s’explique en partie par l’intérêt des érudits pour les monuments préhistoriques, abondants dans la région (Pirault, 2003 : 24). De plus, Locmariaquer fait l’objet de plusieurs découvertes de mobilier non précisément localisées comme celle d’un dépôt monétaire de 50 000 à 100 000 monnaies romaines de plusieurs empereurs (Galliou et al. 2009 : 183).

            Durant le Moyen Âge, les informations se font plus rares, tout comme les vestiges. Le port antique ne semble pas perdurer à la pointe du Guilvin, tandis qu’un autre est créé à la plage de Valli/ Valy. Cet autre port est renseigné dans les données du SRA de Bretagne comme datant de l’Antiquité et du Moyen Âge. Se pose alors la question de savoir si les deux ports ont fonctionné en même temps où si l’un a pris la suite de l’autre.

  • Période(s)
    • Principale : Antiquité
    • Secondaire : Moyen Age

Locmariaquer se situe dans le Golfe du Morbihan. Les types de roche principalement rencontrés sont plutoniques et métamorphiques. La côte présente un léger dénivelé mais reste néanmoins escarpée, ce qui la rend tout de même praticable. La modélisation informatique des conditions favorables à l’implantation portuaire, réalisée d’après une série de critères naturels (géographiques, topographiques et météorologiques), ne s’est pas avérée très concluante pour le secteur de Locmariaquer. En effet, la particularité du site repose sur la présence importante de la mer et la difficulté d'élaborer un trait de côte du fait d'une altitude assez basse (entre 5 et 10 m NGF). De plus, très peu de cours d’eau sont attestés dans ce secteur. L’ensemble du site de Locmariaquer s’avère être une zone à fort potentiel portuaire, très abrité du fait de la forme du Golfe qui dissimule l'énergie des phénomène météo-marins. Le trait de côte modélisé apparaît très en retrait de l’actuel, ce qui s’explique sans doute par une topographie très peu élevée.

  • État de conservation
    vestiges
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique, loi littoral, zone de protection
  • Précisions sur la protection

    Zone de présomption de prescription archéologique

Bibliographie

  • Langouët L., 2002, « Principaux sites portuaires de l’Armorique gallo-romaine », Les Dossiers du Centre Régional d’Archéologie d’Alet, 30, p. 87-112.

    Centre Régional d'Archéologie d'Alet
  • Galliou P., Daré S., Naas P., Gautier M., Triste A., 2009, Morbihan, Carte archéologique de la Gaule, Paris : Académie des inscriptions et belles-lettres, p. 168-169.

  • Pirault L., 2003, « L’agglomération antique de Locmariaquer (Morbihan). État des connaissances », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 110-1, p. 7-27.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023