Dossier d’œuvre architecture IA56132347 | Réalisé par ;
Toublanc Léonie (Rédacteur)
Toublanc Léonie

Ingénieur en archéologie au LARA, CReAAH, UMR 6566

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Dorigné Fiona (Rédacteur)
Dorigné Fiona

Stagiaire en Géographie, Nantes Université

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  • enquête thématique régionale, Les ports de Bretagne
  • enquête thématique régionale, Inventaire des ports maritimes et fluvio-maritimes anciens de Bretagne
Site archéologique de Marzan
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Université de Nantes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Questembert
  • Commune Marzan
  • Dénominations
    site archéologique, établissement portuaire
  • Précision dénomination
    avéré

Conformément à la modélisation et aux données archéologiques, il est possible d’affirmer que le potentiel portuaire mis en avant par les critères environnementaux concorde avec la présence de vestiges archéologiques. C’est le cas au Château de l’Isle, où les conditions d’implantation sont plutôt favorables à l’accueil d’un port avec une zone abritée et protégée des aléas climatiques.

À Marzan, il n’y a aucune mention écrite qui témoigne de la présence d’un port durant l’Antiquité ou le Moyen Âge. D'un point de vue archéologique, plusieurs vestiges y sont recensés. Parmi ceux qui se trouvent près de la Vilaine, il y a une voie antique. Cette dernière correspond à une section de l’itinéraire qui relie Nantes à Vannes en passant par Marzan, où elle franchit la Vilaine. Quelques bornes militaires mises au jour aux lieux-dits de Bauche la Lande et de Guéric attestent du tracé de cette voie romaine, qui n’est cependant pas, ici, vérifié par l’archéologie (Galliou et al., 2009 : 192). Sur le site du Bellean, G. de Closmadeuc y décrit en 1866 un établissement rural antique constitué de plusieurs bâtiments sur la rive droite de la Vilaine. Ce site peut être rattaché à la présence d’une villa, implantée à l’extrémité sud-est d’un plateau qui domine la vallée de la Vilaine de 40 m environ (Triste et al. 2010 : 7). Une occupation antique est attestée sur la rive gauche de la Vilaine, sur la commune de Férel, au débouché de la voie arrivant de Nantes. Il s’agit de deux salles associées à un sol bétonné mis au jour par L. Maître lors de sondages réalisés au XXe siècle (Galliou et al., 2009 : 131). Plus au nord, une villa antique est signalée au Clos Cornec attestant d’un habitat durant cette période et qui perdure jusqu’au Moyen Âge. Des « débris romains non décrits » sont signalés à Gaillard ainsi qu’au château de l’Isle (Galliou et al., 2009 : 193).

À Gaillard, une motte castrale est également renseignée pour le Moyen Âge, tandis qu’un château fort se trouve juste en bas au Château de l’Isle, surplombant la Vilaine. Les deux sont implantés sur la rive droite de la Vilaine et distants de 600 m environ. Le château de l’Isle, érigé sur un point haut en fond d’estuaire, se compose de talus et de fossés érigés sur un imposant promontoire qui enserrent une haute-cour. Ce dernier est attribué au plus tard au XIIIe siècle (Jeanneret, 2010 : 11). On suppose la présence d’une barbacane au nord-ouest du château, qui aurait servi à protéger l’accès depuis la terre. Lors d’une prospection conduite en 2010, plusieurs aménagements de berge ont été identifiés. Sur la rive droite, une construction en bois de type digue, perpendiculaire au trait de rive, a été repérée. De plus, plusieurs pieux, équidistants d’1,50 m chacun, et des blocs de pierres permettent d’envisager la présence d’un quai (Triste et al. 2010 : 7-8). Dans le lit de la rivière, une pièce en bois, longue d’environ 5 m, pourrait correspondre aux restes d’une pirogue monoxyle. Sur la rive gauche du ruisseau, côté château, un éboulis de blocs de pierres est signalé sur 10 m de longueur. Il pourrait s’agir de l’écroulement d’un des remparts du château, sur sa façade nord (Triste et al. 2010 : 57). Cette prospection archéologique, menée dans les environs immédiats du château, a permis de recueillir de nombreux tessons datés des XIVe et XVe siècles, correspondant à la période d’activité du château fort.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : Gallo-romain

La commune de Marzan est établie sur un plateau rocheux relativement élevé, d'environ 70 m NGF, situé en amont du barrage d'Arzal. Le socle est majoritairement rocheux (métamorphique) et se compose en partie de granite et d'anatexites. Le long de la Vilaine, les côtes sont abruptes et la végétation y est dense. D'importantes vallées permettent l'accès aux altitudes les plus hautes et s’identifient grâce à des cours d'eau qui se déversent ou se déversaient dans l'estuaire. Ce sont dans ces secteurs que des alluvions fluviatiles et des limons se sont accumulés suite à la construction du barrage d'Arzal en aval. C'est à la confluence d'un cours d'eau et de la Vilaine que se trouve un éperon rocheux, au pied duquel s'ouvre un secteur en retrait, protégé et facile d'accès où l'altitude est peu élevée (5 m NGF environ). Il est actuellement envahi par la végétation. Sur la rive opposée, plusieurs petites criques se sont formées dans la côte rocheuse, aujourd'hui comblées par des dépôts sédimentaires, dont deux plus au sud, sur les communes de Férel et d'Arzal. Leurs altitudes oscillent entre 3 et 15 m NGF au maximum. La modélisation des conditions favorables à l’implantation portuaire, d’après une série de critères naturels (géographiques, topographiques et météorologiques), permet de reconnaître trois secteurs particulièrement propices à Marzan. Le premier correspond à une anse localisée en contrebas du château de l’Isle, sur la rive droite de la Vilaine. Le deuxième se situe au lieu-dit du « Stéry », sur 450 m de longueur et sur la rive gauche. Le dernier est localisé plus au sud, au débouché d’une voie antique, également sur la rive gauche de la Vilaine.

  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
    propriété d'une personne privée (incertitude)
  • Sites de protection
    zone de protection
  • Précisions sur la protection

    Zone de présomption de prescription archéologique

Bibliographie

  • Galliou P., Daré S., Naas P., Gautier M., Triste A., 2009, Morbihan, Carte archéologique de la Gaule, Paris : Académie des inscriptions et belles-lettres, p. 168-169.

  • Triste A., Daré S., Brunie I., 2010, Autour du Golfe du Morbihan et à l’est de Vannes, Rapport de prospection inventaire, CERAM, p. 7-57.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Université de Nantes
(c) Région Bretagne
Toublanc Léonie
Toublanc Léonie

Ingénieur en archéologie au LARA, CReAAH, UMR 6566

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Dorigné Fiona
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Stagiaire en Géographie, Nantes Université

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