Dossier d’œuvre architecture IA56132348 | Réalisé par ;
Toublanc Léonie (Rédacteur)
Toublanc Léonie

Ingénieur en archéologie au LARA, CReAAH, UMR 6566

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Dorigné Fiona (Rédacteur)
Dorigné Fiona

Stagiaire en Géographie, Nantes Université

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  • enquête thématique régionale
Site archéologique de Péaule
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Université de Nantes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Morbihan
  • Commune Péaule
  • Dénominations
    site archéologique, établissement portuaire
  • Précision dénomination
    supposé

Les éléments archéologiques vont ici dans le sens d’une éventuelle installation portuaire à proximité du promontoire fortifié du Château de Péaule. Les conditions environnementales sont propices à un tel aménagement au nord du site sur la rivière de l'Etier.

Au lieu-dit du Château, un « camp romain » est signalé depuis le XIXe siècle par des érudits (Rosenzweig 1863 : 219-220). Ce promontoire fortifié, est tout d’abord identifié par l’abbé Piéderrière qui en dresse un plan en 1861. Le site tombe peu à peu dans l’oubli avant d’être redécouvert en 2008 par le CERAM. Lors de prospections, M. Gautier dresse un nouveau plan et propose de l’interpréter comme un oppidum, ou un site fortifié gaulois. Il surplombe la vallée d’environ 40 m et offre une vue dégagée sur le cours de la Vilaine (Dufay-Garel et al. 2018 : 184-185). Un premier rempart est identifiable et enserre une superficie de 19 hectares. Conservé sur 3 m d’élévation, il possède un talus de 200 m de longueur, pour une largeur maximale de 10 m. Sur la partie nord de la pente qui mène à l’étier du Trévélo, le rempart est doublé par une autre ligne de défense. Celle-ci mesure entre 6 et 7 m de largeur pour 2 m de hauteur (Dufay-Garel et al. 2018 : 186). Cette dernière épouse parfaitement la topographie du site. Une entrée principale, aujourd’hui totalement détruite, coupe le plateau à l’ouest. Un second rempart, axé est-ouest, vient fermer le sud du plateau. Une fortification secondaire vient clore le sommet du plateau sur une surface de 13 ha. Le cœur de l’occupation pourrait s’y trouver. Une petite enceinte, totalement arasée enserre l’extrémité sommitale du plateau, sur 1,5 ha approximativement. Un dernier aménagement est identifié au nord de l’éperon. Il s’agit de trois talus et fossés qui viennent défendre le secteur le plus facilement accessible du site (Dufay-Garel et al. 2018 : 186). D’après le mobilier recueilli en surface, à l’occasion d’une campagne de prospection réalisée en 2023, le promontoire fortifié est daté de l’âge du Fer, et plus précisément de La Tène finale (Dufay-Garel, Duval 2023). Quelques éléments antiques ont été retrouvés sur le site par l’abbé Piéderrière, laissant présager une fréquentation à l’époque romaine, dans les environs de l’entrée du promontoire. Néanmoins, aucun mobilier antique n’a été mis au jour lors des récentes prospections. L’abandon du site pourrait s’expliquer par le déplacement à une vingtaine de km en amont, à l’Antiquité, du lieu de contrôle et de franchissement à Rieux-Fégréac, mentionné dans la Table de Peutinger comme Duretie (Dufay-Garel et al. 2018 : 189-190). Le site du Château, « de par son ampleur et sa situation géographique, a dû être relié par une voie terrestre » qui aujourd’hui échappe aux archéologues (Dufay-Garel et al. 2018 : 184). L’hypothèse d’un itinéraire reliant l’habitat gaulois et romain de Kerfloc’h (à Plaudren dans le Morbihan) au Château de Péaule a été avancée, sans preuve archéologique. Cependant, l’abbé Piéderrière mentionne au XIXe siècle l’existence d’une voie ancienne reliant le bourg de Péaule au Château (Dufay-Garel et al. 2018 : 184). À l’est du bourg de Péaule, il faut également signaler la présence d’un souterrain mis au jour, en 1909 au lieu-dit de Bolouan, sur une dizaine de mètres de longueur, qui est daté de l’âge du Fer (Galliou et al. 2009 : 231-232).

Enfin, il faut souligner que les campagnes de prospections réalisées ces dernières années dans le cadre de différents projets de recherche ont également permis d’identifier une occupation néolithique assez importante au vu de la densité du mobilier lithique recueilli (Blanchard 2023, Dufay-Garel, Duval 2023).

Si à Péaule aucun vestige archéologique ni mention historique ne signale un port, l’importance du promontoire occupé à la fin de l’âge du Fer suggère l’utilisation des rives de la Vilaine et de son affluent à cette époque. Les zones les plus propices sont localisées sur la rivière de l’Etier. On retiendra particulièrement celle située au niveau d’une anse au nord du promontoire du Château. Une autre correspond à l’emplacement de l’actuel port de Foleux, à proximité d’une chapelle médiévale (Tranchant 2017 : 92).

  • Période(s)
    • Principale : Protohistoire , (incertitude)
    • Principale : Néolithique

Péaule est une ville bretonne située dans l’estuaire de la Vilaine, en amont du barrage d’Arzal. Comme à Marzan, une de ses communes voisines, la nature du sous-sol est principalement caractérisée par une roche métamorphique. Ce site d’estuaire est également marqué par une côte sédimentaire, composée de dépôts estuariens et d’alluvions fluviatiles. Le plateau où se développe aujourd’hui le bourg culmine à 85 m NGF. Les pentes sont un peu accentuées, ce qui est dû à un relief prononcé, mais la présence de nombreuses vallées offre des accès praticables. Dans ce secteur, l’hydrologie est propice à une érosion. La modélisation des conditions favorables à l’implantation portuaire, d’après une série de critères naturels (géographiques, topographiques et météorologiques), permet de reconnaître deux secteurs particulièrement propices à Péaule, tous deux implantés au point de confluence entre la Vilaine et son affluent le Trévélo (ou rivière de l'Etier). Le premier est localisé à hauteur d’une petite anse, au nord du promontoire fortifié du Château. Le second est signalé de l’autre côté de la rivière, sur la commune voisine de Béganne, là où se développe l’actuel port de Foleux.

  • État de conservation
    vestiges
  • Sites de protection
    zone de protection
  • Précisions sur la protection

    Zone de présomption de prescription archéologique

Bibliographie

  • Dufay-Garel Y., Daré S., Peres T., Triste A., 2018, « Recherches sur deux habitats groupés de la cité des Vénètes à la fin de l’âge du Fer (iie-ier siècle av. J.-C.) : les sites de Kerfloc’h à Plaudren et du Château à Péaule (Morbihan) », Revue archéologique de l’Ouest, 35, p. 173-198. [https://journals.openedition.org/rao/5314]

  • Galliou P., Daré S., Naas P., Gautier M., Triste A., 2009, Morbihan, Carte archéologique de la Gaule, Paris : Académie des inscriptions et belles-lettres, p. 168-169.

  • Rosenzweig L., 1863, « Répertoire archéologique du département du Morbihan », rédigé sous les auspices de la Société polymathique de ce département, Paris, Imprimerie Impériale, p. 199-200 ; p. 219-220.

  • Tranchant M., 2017, Les ports maritimes de la France atlantique. Volume I : tableau géohistorique, Presses Universitaires de Rennes, p. 73-110.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Université de Nantes
(c) Région Bretagne
Toublanc Léonie
Toublanc Léonie

Ingénieur en archéologie au LARA, CReAAH, UMR 6566

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Dorigné Fiona
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