La décoration au titre du 1% artistique, du lycée Eugène Freyssinet, est composée de deux ensembles de sculptures monumentales en granit : le premier, situé à l'entrée, est composé de trois sculptures verticales dont l'une évoque "un oiseau, ailes écartée" ; le second, implanté dans la cour, représente une "table de conférence" accompagnée de bancs. Pour leur auteur, le sculpteur Henri-Georges Adam (1904-1967), ces œuvres rappellent d'une part "le vieux sol breton" et d'autres part "les échanges entre professeurs et élèves".

Il s'agit des dernières œuvres réalisées de son vivant* par l'artiste, décédé le 27 août 1967, alors qu'il allait installer cette décoration.

Henri-Georges Adam est également graveur, auteur de tapisseries monumentales... C'est l'un des plus grands sculpteurs français du 20e siècle. Il est Commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d'honneur et dans l'Ordre National du Mérite. Il a également reçu de nombreuses distinctions : Prix Blumenthal (1938) ; Lauréat français pour le concours du prisonnier politique (Londres, 1952) ; Grand Prix du Japon et de Yougoslavie pour la gravure (1957), Grand-Prix de Sculpture à la biennale de Padoue (1961).

Le 1er septembre 1967, sur le canal 01 de l'ORTF, a été diffusé un reportage télévisé consacré à l'inauguration posthume du "monument" d'Henri-Georges Adam au lycée Freyssinet. Le film a disparu, mais la notice RXF02005315 de l'INA et la presse locale (Ouest-France, samedi 2 septembre 1967, édition de Saint-Brieuc) indiquent la présence de M. Bernard Anthonioz pour représenter le ministre d’État André Malraux.

A la demande ce dernier, Henri-Georges Adam repose au cimetière du Mont-Saint-Michel.

Le Musée National d'Art Moderne a consacré, au printemps 1966, une exposition à Henri-Georges Adam. Cent soixante-six de ses œuvres ont alors été présentées, dont un groupe sculpté intitulé "Le Grand Oiseau de Granit". La parenté de celui-ci et le 1% du lycée Freyssinet est manifeste.

Dans la préface du catalogue, Bernard Dorival, Conservateur du Musée National, évoquant ses sculptures en pierre, estime : "(...) c'est, par-delà l'âge du bronze, dans une sorte d'âge de la pierre qu'Adam trouve son climat". Il rencherit : "Mais voici qu'à renouer avec la plus ancienne humanité, Adam en confère à son art quelques-unes des vertus de la statuaire préhistorique (...) ses statues s'enveloppent de mystère, de magie, souvent même de grandeur sacrée (...)".

Dans la notice biographique qui constitue l'essentiel du texte du catalogue, son épouse évoque, pour caractériser les années 1963-1966, sa collaboration avec les architectes — citant parmi eux Yves Moignet — "qui ont permis à Adam de donner sa mesure dans la sculpture monumentale dans l'architecture." Avant d'ajouter : "Il continuera dans les prochaines années à collaborer avec les architectes, acceptant et jugeant nécessaire la discipline du travail d'équipe et trouvant sa force dans le creuset des recherches formelles qu'il continue à prospecter en toute liberté".

*A titre posthume, d'autres sculptures ont été réalisées, d'après ses maquettes, sous la supervision de son épouse Yvette.