Historique :
La décoration du Collège d'enseignement technique, aujourd'hui lycée professionnel Bertrand Du Guesclin, au titre du 1% artistique, était à l'origine composée de deux œuvres : une sculpture d'Yves Bonnard et une toile marouflée de Claudine Henry. La deuxième a disparu lors de la restructuration du foyer des élèves.
L'architecte Yves Guillou a dans un premier temps proposé le sculpteur Michel Elia pour un bas-relief en granit bleu de 5,2 m X 1,1 m, mais la commission de la création artistique, réunie le 9 mai 1962, a refusé cette proposition. Une photographie de la maquette transmise par cet artiste figure en illustration de ce dossier.
Yves Guillou a donc proposé, dans un second temps, deux œuvres, pour un montant de 19159 F chacune : un bas-relief d'Yves Bonnard et une toile de Claudine Henri qui a été marouflée sur le mur du foyer. Réunie une deuxième fois, le 15 octobre 1963, la commission a agréé le premier, non sans réserves, mais demandé une autre maquette à la peintre.
Au cours d'une troisième et ultime réunion, le 15 janvier 1964, la commission a enfin agréé Claudine Henri.
Description :
Sculpture "l'envol"
L'arrêté ministériel en date du 8 novembre 1963, signé par Bernard Anthonioz, "chargé de mission pour la création artistique", décrit la sculpture :
"Un bas-relief en granit de 1,5 X 5 m environ, qui sera placé sur le mur du bâtiment d'internat du Collège d'Enseignement Technique de garçons d'AURAY.
Sujet / l'envol".
Si l'emplacement n'a pas posé pas de souci, pas plus qu'il n'en avait posé au Conseil général des bâtiments de France, la commission réunie le 15 octobre 1963, nuançait : "La maquette appelle certaines réserves, cependant, M. Adam accepte de diriger l'artiste dans la réalisation de son travail." Le sculpteur Henri-Georges Adam, membre de la commission, y siégeait ce jour-là.
La description fournie par l'architecte précisait le matériau : du "petit granit belge", dans un autre document il est question de "granit belge de Soignies", qui est en fait de la pierre bleue de Belgique, une pierre naturelle calcaire, très compacte, de teinte naturelle gris-bleu à noir.
Pour commenter l’œuvre, l'artiste indiquait : "Le sujet proposé L'ENVOL, exprime l'impulsion donnée par l'école à ses élèves au seuil de leur vie adulte." On est passé d'un projet figuratif à un projet totalement abstrait, tout en conservant une "justification" à caractère scolaire.
Toile marouflée : le cirque
Concernant la toile de Claudine Henry, la commission avait estimé, 15 octobre 1963 : "La maquette manque de qualité décorative. Les personnages ont, notamment, une trop grande échelle. L'artiste devra étudier un projet entièrement différent".
Elle notait avec regret, au sujet de ces deux décorations, : "qu'il n'y a pas d'unité d'inspiration entre les deux projets présentés". Une remarque pour la forme...
In fine, lors d'une troisième et dernière session, le 15 janvier 1964, le compte-rendu, laconique, indiquait : "Un premier projet de l'artiste avait été refusé lors de la séance du 15 octobre 1963. La nouvelle maquette est nettement meilleure : elle est acceptée.
Il est rappelé qu'il s'agit d'une peinture à l'huile sur toile marouflée, de 2,10 m x 8,50 m environ, qui serait placée dans le foyer des élèves.
Sujet : le cirque. Prix : 19 159 Fr."
Autre décoration
Dans ce "lycée des métiers d'art", bien d'autres éléments participent à la décoration, mais une sculpture en béton attire particulièrement l'attention entre l'administration et la cour. Il s'agit d'une création issue d'un travail d'élèves, vers 1978, encadrés par deux enseignants de sculpture, MM. Yannick Huiban et Joël Le Priellec. La maquette a été sélectionnée parmi les projets des élèves. Elle a ensuite été agrandie. Des moules ont été construits dans l'établissement, puis le ciment coulé et les pièces redressées et peintes en blanc.
Chargé d'études à l'Inventaire