Le 28 avril 1971, la Commission nationale chargée de l'étude des projets de décoration dans les édifices publique donne son agrément à une sculpture de Claudine Henry (née en 1930), après avoir écarté la candidature de Jean-Pierre Pophillat (1937-2020), tant pour son absence de "véritable intégration" qu'en raison d'"expresses réserves sur les qualités plastiques de la maquette présentée qui ne répondent pas aux objectifs du 1%".
Le rapporteur Maurice Allemand (1906-1979), Inspecteur principal de la création artistique, estime (rapport daté du 26 avril 1971) que la composition de cette artiste "est bien rythmée et de couleur agréable", mais émet de fortes réserves car "il est inadmissible de construire tout express un mur placé à peu de distance d'un bâtiment, d'autant qu'il ne serait décoré que d'un côté"
A l'accoutumée, après ce type de rejet, l'architecte est appelé à proposer un autre artiste. Ce n'est toutefois pas nécessaire ce jour-là, car la commission a auparavant délibéré sur le projet de décoration de l'école nationale de perfectionnement de Plœmeur, dont l'architecte est également Yves Guillou (1915-2004). Elle avait alors écarté la candidature de Claudine Henry "non en raison de son manque de qualité, mais afin que le crédit 1% ne soit pas divisé et permette la réalisation d'une seule œuvre plus importante" qui avait été confiée à Marie-Thérèse Pinto (1894-1980).
Il n'est cependant pas souhaité que le projet de Claudine Henry pour Plœmeur, un signal en béton, de 2,5 m, recouvert de mosaïque de pâte de verre, soit repris tel quel. La Commission "invite l'architecte à envisager avec l'artiste sa réalisation en tôle laquée ou émaillée, à la place de la mosaïque prévue, et à soumettre le résultat de cette étude au service de la Création artistique."
A la suite de l'intervention du Directeur départemental de l’Équipement, faisant remarquer qu'"un tel matériau se comporterait mal en climat marin", " un signal en béton recouvert d'une composition de mosaïque de pâte de verre" est de nouveau envisagée (arrêté préfectoral du 14 mars 1972), puis ce projet est abandonné pour des raisons de coût. A la suite de ces évolutions, le service de la création artistique (rapport de l'inspecteur H. Troche) accède aux demandes de l’architecte tant à propos du matériau de la sculpture, du "ciment blanc ou mignonnette" que sur la modification de son emplacement, suite à l'ajout de constructions nouvelles.
Claudine Henri réalise cette sculpture en 1974. Elle est placée sur une pelouse, à l'entrée du lycée.
Chargé d'études à l'Inventaire