Dossier d’œuvre architecture IA22132768 | Réalisé par
Dupont Flavie (Contributeur)
Dupont Flavie

Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • liste immeubles protégés MH
  • enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne
Manoir de La Rocherousse (Quessoy)
Œuvre étudiée
Auteur
  • Dupont Flavie
    Dupont Flavie

    Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

    Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

    Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Copyright
  • (c) Université de Rennes 2

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Moncontour - Moncontour
  • Commune Quessoy
  • Lieu-dit Rocherousse
  • Précisions

Le nom du manoir de la Rocherousse tire son origine d’un menhir rougeâtre en forme de crapaud, autrefois situé près de l’étang de Quessoy. Selon la légende locale, ce menhir serait apparu après qu'une fée, en route vers le Menez Bré, ait perdu une de ses pierres. Cet incident, source de grande honte pour elle, la conduisit à se cacher sous une pierre, où la reine des fées la découvrit et la pétrifia en crapaud. Le manoir conserve cette appellation en hommage à cette légende et ce menhir, qui fut dynamité après la Seconde Guerre mondiale, bien que quelques fragments demeurent encore sur le site.

Les premiers propriétaires (14e - 1565)

L’existence du manoir remonte au 14e siècle. La seigneurie de la Rocherousse fait partie, à cette époque, de la juveignerie de la seigneurie du Boislgé. Les premiers détenteurs connus de la terre sont les Boisglé, dont les armoiries sont de gueules à trois fleurs de lys d’argent. Le cadet de la famille, héritier de cette terre, ajouta une étoile d’or en chef à ces armes et fit construire les premières douves du manoir. Guillaume du Boislgé, écuyer, est l’un des premiers propriétaires mentionnés en 1370. L’un de ses descendants, Pierre, juveigneur en 1469, épouse Henriette de Rueneuve, dame de Penanros en Nizon. Sans enfant mâle, leur fille, Marguerite, épouse Charles de Keymerc’h vers 1450. À la mort de ce dernier en 1485, le domaine revient à leur fils Louis. Après la mort de Louis en 1524, c’est sa fille Françoise de Keymerc’h qui hérite du domaine. Elle vend le manoir, ses métairies et son moulin à eau à Maître François Budes, seigneur du Tertre Jouhan Sourville, après le décès de son mari.

Les Halgouët (1565 - 1654)

François Budes n’ayant que des filles, c’est sa fille Renée qui hérite du manoir. Elle épouse, par contrat, Philippe du Halgouët le 25 septembre 1565. Celui-ci est maître des Requêtes ordinaires du duc d’Anjou et sénéchal royal de Saint-Brieuc. En 1576, Philippe devient conseiller originaire au Parlement de Bretagne. Lorsqu’Henri II institut le Parlement de Bretagne en 1553, il créer deux types de charges : les charges « originaires » et les charges « non-originaires ». Concrètement, c’est une différenciation selon l’origine du magistrat : bretonne ou française. Cette différenciation est très importante au 16e siècle mais n’est plus qu’une distinction nominale au 18e siècle. Philippe du Halgouët meurt le 22 juin 1604, et son fils Jehan hérite du domaine. Ce dernier, né vers 1575, épouse Louise James vers 1609, fille unique de François, seigneur de la Ville Carrée, qui lui confère une grande fortune. Jehan devient propriétaire de la Rocherousse à la mort de sa mère, Renée Budes, en 1628. Il entreprend de nombreux travaux dès le 11 décembre 1628 avec des maîtres maçons locaux pour réaménager le domaine : amélioration de la cour, des douves, des écoulements d’eaux, démolition du vieux colombier et nettoyage des alentours. Jehan du Halgouët restaure également la chapelle Sainte-Anne en 1605, qui est consacrée le 11 janvier de la même année. En 1777, un document rédigé par François-Louis-Auguste-Joseph Gouyon du Vaurouault, propriétaire du manoir, confirme la chapelle Sainte-Anne comme principale chapelle pour la chapellenie de la Rocherousse et du Boisglé. Un chapelain, Claude-François Rouxel, est nommé pour entretenir le lieu et célébrer une messe quotidienne. Bien que Jehan s'investisse beaucoup dans la restauration, certaines de ses ambitions pour le manoir restent inachevées. Jehan du Halgouët se démet de sa fonction de conseiller au Parlement de Bretagne en 1634, cédant sa charge à son fils. Il décède à Rennes le 18 septembre 1645 et est inhumé à Quessoy. Louise James meurt en 1649. Le couple a eu trois enfants : Philippe II (né en 1609), Guy et Marguerite. Le domaine de la Rocherousse passe à la sœur de Jehan, Françoise du Halgouët, douairière du Bourgblanc, qui y vit jusqu’à sa mort en 1647.

Les Cambout de Coislin (1654-1721)

Philippe II du Halgouët hérite du manoir, il est la troisième génération de parlementaire à y vivre. Cependant, en 1636, il est nommé conseiller au Parlement de Paris, et en 1640, maître des Requêtes. En conséquence, le manoir devient une résidence secondaire, et la gestion est confiée à un fermier général. Philippe II meurt le 23 juin 1647, et son épouse, Louise de Bistrate, également. Le manoir reste inoccupé par la famille, mais il est sous la gestion de fermiers successifs, notamment Maitre Jean Baudet, sieur de la Croix (1654-1663), François Le Moine (1665-1669), Jacques Varin (1687), et Claude Bureaul (1707).

Le manoir appartient à la famille Cambout de Coislin après que Mathurin Jean Georges Plancher, conseiller du roi et sénéchal du duché de Penthièvre, l’achète en 1721. Ce dernier, homme fortuné, est également propriétaire du château de Lamballe. En 1746, la famille Plancher détient toujours la Rocherousse, et Jeanne-Françoise Le Fruglais, seconde épouse de Mathurin Plancher, déclare la propriété dans un aveu. Leur fils, François-Charles-Anne, héritera de la seigneurie et épouse Catherine de Kergu en 1744. À la mort de François-Charles-Anne en 1754, le manoir passe, par alliance, dans les mains des Gouyon de Vaurouault. En effet, Fidèle-Joséphine-Charlotte Plancher, épouse François-Louis-Auguste Gouyon du Vaurouault en 1765.

La Révolution française et la famille Gouyon de Vaurouault (1765-1796)

La Révolution marque un tournant pour la famille Gouyon de Vaurouault, propriétaire du manoir. En mars 1792, le domaine est saisi en raison de l’émigration des propriétaires. Le manoir est vendu le 3 fructidor an 4 (20 août 1796) à Charles Bailly, un habitant de Saint-Brieuc, pour une somme de 31 762 livres. Après la vente, le manoir est négligé, mais pendant la chouannerie, il devient un lieu de refuge pour les royalistes, se fiant aux fortifications du manoir. Malheureusement, un groupe de révolutionnaires arrive à y accéder et massacrent l’ensemble des royalistes qui y dormaient.

(Enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne - les châteaux de parlementaires en Côtes-d'Armor, Flavie Dupont, 2025)

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle , daté par source , (incertitude), , (détruit)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Secondaire : 2e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1605, daté par source
    • 1628, daté par source
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      Halgouët Philippe
      Halgouët Philippe

      Philippe du Halgouët, seigneur de Kergrec'h (1536-1604).

      Né après 1536, il est le fils de Pierre du Halgouët, écuyer et seigneur de Kergrec'h et de dame Anne de Kervénénoy. Il épouse le 25 septembre 1565, Renée Budes, dame de la Rocherousse. Ils vont avoir trois enfants : Françoise, Jehan et René. Ils ont pour résidence principale le manoir de la Rocherousse.

      Philippe du Halgouët est conseiller originaire au Parlement de Bretagne. Il est pourvu le 29 juillet 1576 et résigne en faveur de son fils en 1596. Il est le premier de sa génération à intégrer le Parlement. Sa charge sera transmise sur trois générations. Avant d'être parlementaire, il est maitre des Requêtes ordinaire du duc d'Anjou puis sénéchal royal de Saint-Brieuc. Lors de la Guerre de la Ligue (1589), il reste fidèle au roi Henri IV.

      Il meurt le 22 juin 1604, son fils, Jehan hérite des propriétés de son père et accepte la charge de conseiller originaire au Parlement de Bretagne.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      commanditaire attribution par source
    • Personnalité :
      Halgouët Jehan
      Halgouët Jehan

      Jehan du Halgouët, seigneur de Kergrec'h et de la Rocherousse (1575-1645)

      Né vers 1575, il est le fils de Philippe du Halgouët, conseiller originaire au Parlement de Bretagne et seigneur de Kergrec'h, et de dame Renée Budes, dame de la Rocherousse. Il épouse vers 1608 Louise James, fille et unique héritière de François, seigneur de la Ville-Carée et du Boisglé, écuyer, grand-prévot de Bretagne, gouverneur de Ploërmel et de Saint-Brieuc.

      Ils vont avoir enfants trois enfants dont garçons Philippe II et François et une fille : Marguerite.

      Jehan du Halgouët devient officiellement propriétaire du manoir de la Rocherousse en 1628, au décès de sa mère. Il lance alors une campagne de travaux pour restaurer le manoir de ses parents. Il avait déjà restauré la chapelle Saint-Anne, qui a été bénie le 11 janvier 1605. Cependant, il réside principalement à Rennes, lié à sa charge de conseiller originaire au Parlement de Bretagne. Il est pourvu à la suite de son père, le 14 décembre 1597 et se démet de sa fonction en faveur de son fils aîné en 1634. Il décède à Rennes, doyen du Parlement, le 18 septembre 1645 et est inhumé conformément à son testament à l'église de Quessoy.

      C'est son fils, Philippe II qui hérite des propriétés de son père et de sa tante. En effet, au décès de son père, c'est sa tante Françoise du Halgouët qui a hérité des propriétés de la Rocherousse et autres seigneuries.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      commanditaire attribution par source

Localisation, origines et dénomination :

Le manoir de la Rocherousse se situe dans la commune de Quessoy, dans le canton de Moncontour.

Ses origines remontent au 14e siècle, mais des constructions ne sont attestées qu'au 16e siècle par Philippe du Halgouët. En 1604, il est transmis à Jehan du Halgouët, son fils, et officiellement en 1628 au décès de Renée Budes, mère de Jehan. Dès décembre 1628, des travaux importants sont entrepris. Le manoir est agrandi vers l’ouest, l’extérieur est réaménagé, et la chapelle Sainte-Anne est restaurée en 1605. Les propriétaires suivants, la famille des Coislins de Cambout, les Plancher et les Gouyon de Vaurouault, ne réalisent pas de grands travaux. .

Les aveux des propriétaires sous l'Ancien Régime diffèrent sur la nature exacte du manoir de la Rocherousse : l’un évoque une « maison et manoir noble » (aveu de 1693), tandis que l’autre parle d’une « maison et château » (aveu de 1746).

L'évolution architecturale du manoir :

Malgré les débats affiliés à la dénomination de la Rocherousse, les sources s’accordent sur le reste des détails et cela est confirmé par l’analyse des plans cadastraux de 1843. Le domaine comprenait deux cours. La première, accessible par deux portes en pierre de taille, surement du granite, est séparée en deux par une haie d’épines dont la partie gauche abrite un colombier. La seconde cour, accessible par deux pont-levis, mènent à deux portes d’un bâtiment avec une toiture en croupe rabattue À l’extrémité de ce bâtiment, se trouvent deux autres structures, légèrement moins élevées, servant d’écuries. Ces trois bâtiments, disposés de manière à fermer un côté de la cour intérieure, sont complétés à l’extrémité par des tours circulaires servant à défendre l’entrée. La cour intérieure était entièrement close et entourée de douves de 30 pieds de large (environ 9,8 mètres). À chaque angle de la cour, des tourelles sans couverture sont présentes. Un jardin paysagé, mentionné dans les aveux et figurant sur le cadastre ancien, se trouve à l’arrière du manoir. Il est délimité par des buis et des arbres formant dans tracés l’un carré et l’autre rectangulaire. Les sources attestent deux bassins, l’un dans la cour et l’autre dans le jardin clos au nord-est du domaine. La cour, la tour et le jardin font 16 cordes de long et large (environ 124,576 mètres). Le domaine comptait également un étang et deux moulins à vent et à eau. Il comprenait des terres agricoles, des métairies, et des bois, totalisant environ 44,5 journaux soit environ 15 hectares.

Concernant le manoir, les aveux de 1693 et 1746 mentionnent un bâtiment de 144 pieds (environ 46,7 mètres), entouré de douves et de fortifications. Ces fortifications ont disparu lorsque le manoir devient la propriété d’agriculteurs, qui transforment les jardins en champs. Le manoir est construit en petit appareil de pierre de taille, avec des baies encadrées de granite. Il compte cinq travées réparties sur deux niveaux, soit dix baies alignées sur toute la longueur, et plusieurs baies non alignées, dont deux oculi sur la façade nord, éclairant l’escalier du 17e siècle. Les traces de reprises, sont visibles, notamment entre les parties du 16e et 17e siècle, où un décalage de hauteur et de largeur est constaté liée à la construction du bâtiment du 17e siècle monté à fruit. Un agrandissement vers l’ouest a eu lieu au 19e siècle. Entre 1808 et 1843, il est ajouté un petit bâtiment à l'extrémité est, qui a laissé une trace sur la façade du 19e qu'il jouxtait. Il figure également sur les dessins d'Henri Frotier de la Messelière en 1925 mais n'est plus représenté sur le dessin de Ruffet en 1993. C'est également le cas des deux tours qui encadraient à chaque extrémité le manoir, elles sont présente sur la cadastre 1843 mais absente sur le dessin de Ruffet en 1993. Le manoir présente une certaine uniformité, avec trois niveaux : un étage de soubassement, un étage carré et un étage en surcroît. La partie du 17e siècle est située à un niveau plus bas que celle du 16e siècle, et un sous-sol est visible sur la façade nord grâce à la dénivellation du terrain.

L’intérieur du manoir :

Il est desservi par deux escaliers. Le premier est un escalier en maçonnerie de granite tournant sans jour éclairé d’un oculus à chaque repos. Il dessert le premier étage et les combles de la partie du 16e siècle. Le second est un escalier en bois, tournant avec jour sans repos reliant la partie du 17e à celle du 16e siècle. Il dessert le rez-de-chaussée et le premier étage du 17e siècle. Le rez-de-chaussée comprend cinq pièces. Celles de la partie construite au 17e siècle sont les communs. La première salle se distingue par un foyer relié à un four à pain, tandis que dans la seconde, on trouvait un monte-plat entre le rez-de-chaussée et le premier étage, aujourd'hui disparu. La partie du 16e siècle comprend deux pièces, et l’agrandissement du 19e siècle ajoute une autre salle. Dans la partie du 16e siècle, toutes les salles ont un plafond à la française. La première salle à droite a une grande cheminée non contemporaine de la construction. Le premier étage comprend cinq pièces, probablement des chambres. Elles ont toutes une cheminée et de grandes baies comportant des encoches pour barrer les portes mais il n’y a pas boiseries. L’un des dessins d'Henri Frotier de la Meslières en 1925 met en avant l’une des chambres du manoir. Il représente une cheminée en granite orné d’une couronne sur le trumeau, un plafond à la française, de grandes baies qui sont l'une en face de l'autre, une porte cintrée en granite qui dessert sur une autre pièce et un sol en tomettes de terre cuite en losange. La cheminée est encore présente et entièrement en granite mais elle n’a plus sur son trumeau la couronne d’ornementation, la porte cintrée est composée de granite mais également de briques et le sol est toujours celui de 1925, en tomettes. Les combles, accessibles uniquement par l’escalier d’honneur, comptent cinq pièces. Ces combles, éclairées par des lucarnes, étaient probablement utilisés comme espace de stockage et pour les domestiques.

Un manoir résidentiel fortifié :

Le manoir de la Rocherousse combine confort et fortification, caractéristiques d’un manoir résidentiel du 17e siècle. Il est plausible que la famille du Halgouët, et notamment Jehan, ait conçu le manoir selon ce modèle, en doublant l’espace de vie pour y déplacer les communs et y ajouter deux salles de vie et deux chambres. Il offre un confort représenté par des cheminées dans chaque pièce, de grandes baies, des plafonds élégants à la françaises, des communs et des espaces réservés aux domestiques. Le manoir est illuminé de grandes baies traversantes qui assurent une bonne luminosité. En même temps, le manoir présente des éléments fortifiés tels que des bois dans des encoches pour barrer les baies, une double enceinte fortifiée, des douves, un pont-levis et des tours. Ce modèle, résidence-fortifiée, prôné au début du 17e siècle par l’architecte Jacques Androuet du Cerceau, incarne une période de sortie de troubles, et il est probable que l’architecte ayant travaillé pour Jehan du Halgouët se soit inspiré des traités d’architectures de cette période. Le manoir de la Rocherousse reflète ainsi le modèle de résidence-fortifiée post-guerre de la Ligue.

La restauration du manoir :

La restauration en cours du manoir met en évidence l’état particulièrement dégradé de la partie datant du 17e siècle, en particulier les communs situés à l'étage de soubassement, dont les murs sont noircis et qui souffrent de l'absence de revêtement. Il est également nécessaire de recréer un sol au rez-de-chaussée. Actuellement, la cheminée de la première salle située à l'étage supérieur, équivalent du rez-de-chaussée, semble en lévitation, n'ayant plus de sol sous elle. Les boiseries d'origine et le parquet sont absents, et il semble qu'il n'y en ait jamais eu à la Rocherousse, bien que cela reste une hypothèse. En effet, le bâtiment conserve uniquement les sols de soubassement ou des murs bruts, parfois recouverts d’un enduit de substitution, probablement appliqué au 20e siècle, ce qui empêche de connaître précisément son état d’origine. Toutefois, un schéma réalisé par Henri Frotier de la Messelière en 1925 montre un enduit couvrant les murs de la chambre ainsi qu'un sol non parqueté. L’état actuel du manoir est largement dû à son usage agricole tout au long du 20e siècle, période durant laquelle les portails et les fortifications ont été détruits pour permettre le passage des engins agricoles. En outre, le bâtiment a été abandonné pendant environ trente ans, ce qui a accentué sa dégradation. En 1992, Jean Chapelain, agriculteur, quitte le manoir, débutant ainsi une succession de propriétaires qui n'ont réalisé que peu de travaux de restauration, à l'exception de l'avant-dernier propriétaire, qui a restauré l'ensemble de la toiture et de la charpente. Cette omission a grandement affecté les conditions de conservation du bâtiment. Ce n'est qu'en septembre 2021 que le manoir a trouvé de nouveaux propriétaires. Ceux-ci ont lancé une vaste campagne de restauration qui doit s'achever vers 2030.  La découverte de quenouilles pour l’isolation du sol communique des informations précieuses sur la structure du bâtiment et le soin apporté au confort. Ces observations sont complétées de recherches en archives pour éclairer les choix de restauration.

(Enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne - les châteaux de parlementaires en Côtes-d'Armor, Flavie Dupont, 2025)

  • Murs
    • schiste petit appareil (incertitude)
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Précision dimensions

    L'aveu du 10 avril 1693 indique que le manoir fait 144 pieds de long (environ 46 mètres).

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    inscrit MH, 2002/03/22
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Côtes-d'Armor, 1 E 3388. Aveu seigneurie de la Roche-Rousse. 1693.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1E3388
    AD Côtes-d'Armor, 1 E 3388. Aveu seigneurie de la Roche-Rousse. 1693.
  • Archives de 1791, copie consultée chez l'actuel propriétaire. Concerne le chapelain de la chapelle Sainte-Anne en lien avec la seigneurie de la Rocherousse à propos de l'avenir de ses revenus.

    Collection privée
    Archives 1791, Le chapelain Rouxel.
  • Archives de 1777, copie consultée chez l'actuel propriétaire. Concerne le chapelain de la chapelle Sainte-Anne en lien avec la seigneurie de la Rocherousse.

    Collection privée
    Archives 1777, Le chapelain Rouxel.
  • AD Côtes-d'Armor, 1 Q 2-28. Biens nationaux de seconde origine. 3 fructidor an IV.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1 Q 2-28
    AD Côtes-d'Armor, 1 Q 2-28. Biens nationaux de seconde origine. 3 fructidor an IV.
  • AD Côtes-d'Armor, 3 P 263. Cadastre napoléonien : section E, 2e feuille, 1843.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3 P 263
    AD Côtes-d'Armor, cadastre napoléonien : section E, 2e feuille, 1843.
  • AD Côtes-d'Armor, 1 E 879. Aveu seigneurie de la Roche-Rousse. 1746.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1 E 879
    AD Côtes-d'Armor, 1 E 879. Aveu seigneurie de la Roche-Rousse. 1746.
  • AD Côtes-d'Armor, 1 E 760. Aveu seigneurie de la Roche-Rousse. 1587-1760.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1 E 760
    AD Côtes-d'Armor, 1 E 760. Aveu seigneurie de la Roche-Rousse. 1587-1760;

Bibliographie

  • LE LEVIER, Michel. Quessoy, de ses débuts à 1700. Quessoy : Hôtel de ville, 1992, Br. M 2023.

    Bibliothèque municipale de Saint-Brieuc : Br. M 2023
    LE LEVIER, Michel. Quessoy, de ses débuts à 1700. Quessoy : Hôtel de ville, 1992.
  • Le Penthièvre et le Mené dans la Révolution. Association des Amis du vieux Lamballe et du Penth.1989.

    Collection privée
    Le Penthièvre et le Mené dans la Révolution. Association des Amis du vieux Lamballe et du Penth.1989.
  • ISBN : 2-8554-047-X

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : 35 REN hist
    SAULNIER, Frédéric. Le Parlement de Bretagne, 1554 à 1790. Imprimerie de la Manutention. 1991. 2 vol. 2-8554-047-X
Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 1992, 2025
(c) Monuments historiques
(c) Université de Rennes 2
(c) Région Bretagne
(c) Vieilles Maisons Françaises (VMF)
Dupont Flavie
Dupont Flavie

Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.