Cet ensemble fortifié constitue l’un des nombreux "nids de résistance" (Widerstandsnester) du Mur de l’Atlantique en Bretagne. Rattaché à l’armée de Terre (Heer) de l’armée du IIIe Reich (Wehrmacht), il est numéroté "Mo 63a" d'après l'état du 15 janvier 1944. L’abréviation "Mo" fait référence à la ville de Morlaix, retenue comme nom pour l’un des groupes défensifs côtiers (Küstenverteidigungsgruppe - Morlaix) s’étendant sur le littoral, de Louannec à l’est, à Cléder à l’ouest.

L’objectif de cet ensemble fortifié implanté sur la Palud de Saint-Julien était triple : défense antiaérienne, défense maritime et position de barrage sur la route de la Corniche reliant Morlaix à Carantec.

Ces quatre canons de 4 cm (Bofors ?) croisant leurs feux avec les canons de Brignonic à Plouezoc’h (d’après le rapport Pinczon du Sel, cette batterie antiaérienne se composait fin 1942 de 4 canons de 8,8 cm et 3 canons de 2 cm), permettaient de protéger la base aérienne de Morlaix. En 1944, la défense de la base aérienne de Morlaix devait être renforcée par la batterie antiaérienne du Ménez conçu pour des canons de 10,5 cm, mais restée inachevée.

Un canon de 10,5 cm mobile sur roues en position de campagne battait également la rivière de Morlaix à la Palud.

A 700 m à l’ouest-nord-ouest, le château de Roz ar Scour est réquisitionné par l’Allemagne nazie. Intégré au système défensif et numéroté "Mo 63b", il a servi de poste de commandement au IIIe bataillon du régiment de grenadier 899 (Grenadier-Regiment 899) de la 266e division d’infanterie (266. Infanterie-Division). Les champs situés au nord du château de Roz ar Scour, entre le trait de côte et la route de la Corniche, étaient défendus par 571 mines antichar modèle 1943 protégés par une clôture qui formait le champ de mines "Elorn I/92".

Dès la Libération, les installations militaires sont documentées par la Marine nationale dans le rapport Pinczon du Sel (1946-1947).

Dans la seconde moitié du 20e siècle, la majorité des infrastructures est détruite, mais une cuve disloquée restait visible sur l’estran en 2002. Victime de l’érosion marine, la cuve implantée sur la Palud (propriété de la commune de Taulé), le bunker-observatoire et les trois dernières niches à munitions (propriété privée) ont été déconstruites dans le premier quart du 20e siècle.