Dossier d’œuvre architecture IA29001752 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
Fort Montbarey, Allée de Bir Hakeim (Brest)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Brest
  • Adresse Allée de Bir Hakeim
  • Cadastre DT 0335
  • Dénominations
    fort
  • Appellations
    Fort Saint-Pierre
  • Destinations
    ensemble commémoratif, musée
  • Parties constituantes non étudiées
    batterie, caserne, blockhaus, édifice logistique, puits

"Implanté sur le plateau qui domine la place de Brest à l´ouest, le fort Saint-Pierre en reprend le nom jusqu´à la jusqu´à la visite d´Alexandre-Marie-Léonor de Saint-Mauris, prince de Montbarrey (1732-1796), secrétaire d´État à la Guerre, en 1779. Construit entre 1777 et 1784, cet ouvrage constitue de part sa position avancée "la tête" du camp retranché de Saint-Pierre (1776-1784). Son rôle est de stopper la progression d´un assaillant venant de l´ouest et de contrôler un vallon rejoignant la rade au sud en direction du fort du Portzic.

Plus traditionnel dans son tracé que les forts de Penfeld et de Keranroux, l´ouvrage, large de 110 m, oppose à l´assaillant un front constitué de deux demi-bastions reliés par une courtine. Isolé par un fossé sec de 13 m de largeur, le corps de l´ouvrage abrite en son centre un imposant cavalier d´artillerie en forme de U, détaché de l´escarpe, et dont la gorge est défendue par des meurtrières de fusillade. Ce cavalier, de 75 m d´ouverture et de près de 5 m de haut, reçoit 12 des 32 pièces d´artillerie qui composent l´armement du fort. Comme dans le fort de Penfeld, des casemates à l´épreuve de la bombe sont aménagées dans le cavalier pour accueillir les 671 hommes de la garnison. La défense du fossé est assurée par des galeries de contrescarpe sur les flancs ainsi qu´à la gorge de l´ouvrage. La communication vers le chemin couvert est possible grâce à des caponnières couvertes sur les flancs et une double caponnière sur front. Le chemin couvert est doté de réduits avec meurtrières de fusillade sur les places d´armes.

Soumis aux tirs du cuirassé britannique Warspite en septembre 1944, le fort a perdu la gauche de son cavalier, remplacée par un blockhaus français dans les années 1950. Pour le reste l´ouvrage, propriété de la Marine nationale, demeure bien conservé malgré la végétation sous laquelle il disparaît peu à peu. Il abrite depuis les années 1980 le Mémorial du Finistère et peut être visité".

(Jean-Yves Besselièvre, 2007).

Le Fort de Montbarey a été construit entre 1777 et 1784 dans le contexte de la Guerre d'indépendance américaine qui voit la possibilité d’une attaque anglaise. Il fait partie du camp retranché de Saint-Pierre destiné à protéger, grâce à cinq forts détachés, l’ouest de la ville-arsenal de Brest de troupes ennemies débarquées sur le littoral. Charles Claude Andrault de Maulévrier, marquis de Langeron (1720-1792), lieutenant-général commandant la division de Bretagne, est chargé en 1776 de la conduite des travaux de fortification de Brest. Les travaux sont réalisés "à l’économie", c’est-à-dire que les chantiers sont confiés à l’armée. Appelé à l'origine Fort Saint-Pierre, il doit son nom actuel à la viste en 1779 - alors que la fortification est en chantier - du prince de Montbarrey (1732-1796), secrétaire d´État à la Guerre de Louis XVI.

Selon le programme général de défense des côtes du 1er août 1922, une batterie de défense contre avions (DCA) composée de 4 canons de 75 mm est installée au fort Montbarey (Service Historique de la Marine, 1 BB3, 180 et 181).

Durant la Seconde Guerre Mondiale, le fort sert de camp pour les Républicains Espagnols travaillant pour l’Organisation Todt. En août et septembre 1944, le fort et ses environs subissent d'intenses bombardements aériens. L'aile gauche (au sud) du cavalier d’artillerie est touchée par l'un des obus du cuirassé du HSM Warspite le 25 août. La garnison allemande du fort (bataillon de parachutistes) se rend le 16 septembre après d’âpres combats avec les troupes américaines qui utilisent notamment des explosifs et des chars lance-flammes de type Churchill Crocodile...

Dans le contexte de la Guerre Froide, le fort est choisi en 1953 pour être le centre de commandement de la défense antiaérienne "marine" de l'ouest et du port de Brest. Deux bunkers sont construits à l'emplacement de la partie du cavalier d'artillerie détruit : la dalle de couverture de l'un des deux bunkers est équipée d'un radar de surveillance aérienne ; le second bunker abrite une station de communication.

En 1984, le fort, propriété de la Marine nationale, est mis à disposition de l’association Mémorial des Finistériens. Il abrite le Mémorial des Finistériens - Musée 1939-1946 fondé par Charles Le Goasguen (1920-1995), militaire, Compagnon de la Libération et homme politique français.

  • Murs
    • gneiss maçonnerie
    • granite pierre de taille
  • Toits
    terre en couverture, pierre en couverture, granite en couverture
  • Plans
    plan carré régulier, système bastionné
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • terrasse
  • État de conservation
    mauvais état, inégal suivant les parties, envahi par la végétation
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Peintures de propagande sur les voûtes d'une casemate (repeinte).

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat, , site militaire géré et ouvert au public par l'association Mémorial des Finistériens.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler, à étudier
  • Éléments remarquables
    fort

Documents d'archives

  • Atlas des ouvrages extérieurs de Brest dont la construction a été ordonnée par le Règlement du Roi du 31e Xbre 1776. 1781-1784.

    Archives départementales du Finistère : 9 Fi 1
  • Atlas des ouvrages extérieurs de Brest dont la construction a été ordonnée par le Règlement du Roi du 31e Xbre 1776. 1781-1784.

    Archives départementales du Finistère : 9 Fi 2
  • Cahiers de développement du plan-relief de Brest. Épures, relevés.

    Musée des Plans-reliefs de Paris : Article 4, n° 131

Bibliographie

  • BESSELIEVRE, Jean-Yves. "Les travaux de fortification de Brest à la fin du XVIIIe siècle, 1776-1784". Mémoire de Maîtrise d´Histoire moderne de l'Université de Bretagne Occidentale, sous la dir. de Fanch Roudaut, Brest, 1996.

  • FLOCH, Henri. LE BERRE, Alain. L'enfer de Brest. Août septembre 1944. Bayeux : édition Heimdal, 2001, 304 p.

  • LÉCUILLIER, Guillaume (dir.), BESSELIÈVRE, Jean-Yves, BOULAIRE, Alain, CADIOU, Didier, CORVISIER, Christian, JADÉ, Patrick. Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal. Rennes : éditions Presses Universitaires de Rennes, collection Cahiers du patrimoine, 2011, n° 94, 388 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)

Périodiques

  • BESSELIEVRE, Jean-Yves. "Le camp retranché de Saint-Pierre (1776-1784)". Les cahiers de l’Iroise, n° 179, 1998.

    p. 9-19

Documents figurés

  • Fi. Documents Figurés. 2 Fi. Photographies : format inférieur à 24x30 cm. Photographie, 2e quart 20e siècle, septembre 1944 (bataille de Brest).

    Archives municipales et communautaires de Brest : 2Fi05149
  • Fi. Documents Figurés. 2 Fi. Photographies : format inférieur à 24x30 cm. Photographie, 2e quart 20e siècle, septembre 1944 (bataille de Brest).

    Archives municipales et communautaires de Brest : 2Fi05150

Annexes

  • Précis historique des ouvrages ordonnés par le Règlement du roi du 21 décembre 1776 d'après l'Atlas des places fortes de France de 1777
  • Ouvrages extérieurs de Brest : Mémoire sur le fort de Montbarey, Article 3 du règlement du Roi du 31 décembre 1776 par De Caux, 1er mai 1785
  • Caux (de) (alias Decaux) d'après BLANCHARD (A.), Dictionnaire des ingénieurs militaires 1691-1791, Montpellier, 1981, 2 tomes.
  • Iconographie
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004, 2022
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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