Dossier d’œuvre architecture IA29002311 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Fort de Lanvéoc (Cr 308), Pointe de Lanvéoc (Lanvéoc)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Crozon
  • Hydrographies Rade de Brest
  • Commune Lanvéoc
  • Lieu-dit Pointe de Lanvéoc
  • Cadastre OB 1

Fermant l’anse du Fret à l’est, la pointe de Lanvéoc demeure un élément important de la défense de la rade au 18e siècle car elle permet d’empêcher le mouillage où le repli d’une flotte ennemie dans la rivière Aulne. Mais ce poste est également essentiel à l’acheminement par mer de troupes vers ou depuis Brest.

L’ouvrage bâti par l'ingénieur du génie Louis-Lazare Dajot (1717-1786), directeur des fortifications de Bretagne, se compose d’une redoute centrale érigée au sommet d’un promontoire sur lequel subsistaient les vestiges d’un château médiéval. Isolée par un fossé sec, cette redoute abrite sur sa face ouest, sur deux niveaux, des casemates à l’épreuve de la bombe (datées de 1774). Sa face nord, parallèle à la côte, reçoit une batterie de huit mortiers tandis que sa face sud, côté terre, dispose d’un épais parapet protégeant huit canons. Une enceinte composée de trois fronts bastionnés irréguliers permet de résister à un coup de main du côté de la campagne. La nécessité de s’adapter au terrain irrégulier explique le tracé complexe de l’enceinte dont les bastions latéraux, constitués de gradins munis de traverses, épousent la falaise. Une vaste batterie de canons dominant la rade est établie au nord ; elle croise ses feux avec ceux de l’île Longue (Jean-Yves Besselièvre, 2007).

En 1858, le fort est armé cinq canons de 30 livres et cinq obusiers de 22 cm.

Des modifications importantes sont réalisées en 1878-1879. Le fort est alors doté de trois batteries de gros calibre ainsi que d’un magasin à poudre. Si une nouvelle entrée monumentale est élevée en 1878 (datée par chronogramme), trois casemates-logements sont datées de 1879. Deux des trois batteries participent également de la défense terrestre de la presqu’île de Crozon.

De 1914 à 1918, le fort sert de camp d’internement à des prisonniers austro-allemands. Dans les années 1930, il abrite une batterie antiaérienne (quatre canons de 75 mm) avant d’être occupé par l’armée allemande à partir du 19 juin 1940. Codée "C 308", la position accueille une batterie antiaérienne composée de pièces de 40 mm Flak 28 de la 4 / Marine-Flak 804. Quelques positions d’infanterie prenant la forme de créneaux en béton armé ont été aménagées sur les bastions.

L’ensemble du fort, situé à proximité de la base de Lanvéoc-Poulmic, a été violemment bombardé en 1944.

Toujours propriété du ministère de la Défense, la porte monumentale visible de l’extérieur a été intégrée à la Route des fortifications de la Presqu’île de Crozon en 2007.

  • Murs
    • granite maçonnerie
    • moellon
  • Toits
    granite en couverture, terre en couverture
  • Plans
    système bastionné
  • État de conservation
    désaffecté, état moyen, inégal suivant les parties
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • chronogramme
  • Précision représentations

    Date : "1879".

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    fort, porte, batterie

Il s'agit d'un site en terrain militaire (Groupe d'Études Sous-Marines de l´Atlantique / GESMA) : l'accès est interdit sans autorisation préalable. Site intégré (la porte monumentale visible de l'extérieur et l'ancienne batterie à la Route des Fortifications de la presqu´île de Crozon créée en 2007.

Documents d'archives

  • Collection Nivart. MS144_200. Projets généraux pour la défense de Brest et de la rade. Ouvrages proposés par M. de la Rosière et par MM. Filley et Dajot.Plan, support papier, 0,454 x 0,629 mètre, 3e quart 18e siècle, 1772.

    Service Historique de la Défense du Château de Vincennes : SHDMD07001849_P

Bibliographie

  • TRUTTMANN, Philippe (Colonel). "Architecture militaire" in La Presqu´île de Crozon, histoire, art, nature, (sous la dir de L. Calvez), Paris, Nouvelle librairie de France, 1975, p. 345-362.

  • JADÉ, Patrick. "Les ouvrages de fortification littorale du port de Brest - 1872-1917. La défense des côtes en France à l'âge industriel". Mémoire de maîtrise d'Histoire Contemporaine de l´Université de Bretagne Occidentale, sous la dir. de M.-T. Cloître, 2004, 293 p. et 141 p.

  • FRIJNS, Marco, MALCHAIR, Luc, MOULINS, Jean-Jacques, PUELINCKX, Jean. Index de la fortification française. Métropole et Outre-mer. 1874-1914. Vottem (Belgique) : autoédition, 2008, 832 p.

  • LÉCUILLIER, Guillaume (dir.), BESSELIÈVRE, Jean-Yves, BOULAIRE, Alain, CADIOU, Didier, CORVISIER, Christian, JADÉ, Patrick. Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal. Rennes : éditions Presses Universitaires de Rennes, collection Cahiers du patrimoine, 2011, n° 94, 388 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)

Annexes

  • le fort de Lanvéoc par philippe Truttmann
  • "La défense de la rade par Dajot (Lanvéoc, Île-Longue, Armorique, Corbeau)" par Jean-Yves Besselièvre, 2007
  • Evolution de l'armement du fort de Lanvéoc (1893-1914)
  • Iconographie
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006, 2024
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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