Parmi les oeuvres étudiées de l'église de Trévé, on peut signaler plusieurs pièces d'orfèvrerie provenant des ateliers parisiens de Louis Loque, Alexis Renaud et Hippolyte Puche qui se sont succédé à l'adresse du 16 quai Pelletier à Paris : hormis l'intitulé du nom, leurs poinçons sont identiques (balance et étoile) ainsi que la typographie de leur nom. Louis Loque succède à son père Jean Loque, reçu maître en 1777, qui reçoit un poinçon losangé en 1798, portant déjà la balance, et qui sera actif jusqu'en 1821.

(Inventaire topographique, Jean-Pierre Ducouret, 2003)

Les chantiers entrepris sur l’église paroissiale au cours du 18e siècle, s’accompagne d’un renouvellement du mobilier liturgique. Si les archives paroissiales ne mentionnent pas le retable et les lambris du choeur de l'église, le style Régence des sculptures, simple et élégant, permet de le dater du 1er quart du 18e siècle. Les autels latéraux, aujourd'hui disparus, dataient peut-être de la même période puisque le retable de la chapelle du Rosaire est "raccommodé" en 1763. Le choeur est orné d'un aigle-lutrin, construit dans la première moitié du 18e siècle et d'un ensemble de stalles construite au 19e siècle, pour remplacer des stalles construites en 1765. Plusieurs statues d'applique en bois, polychrome, datant du 18e siècle, décorent le choeur et la nef : sainte Marguerite, saint Antoine, saint Marc, Vierge à l'Enfant et le groupe sculptée de l'éducation de la Vierge.

Cependant, l'église abrite aussi de nombreux objets estimés au 16-17e siècle : des fonts baptismaux, un christ en croix en bois, une statue d'applique en bois polychrome d'un apôtre, un bas relief de la crucifixion (situé à l'origine sur le mur sud de la sacristie) et un bénitier en granite.

Le registre de délibérations permet de connaitre certains éléments de mobilier, aujourd'hui, disparus :

En 1741, les délibérants du général s’accordent sur la refonte d’une cloche dont le financement s’appuiera sur les réserves des confréries du Rosaire et des Agonisants. Les inscriptions gravées sur la cloche de 520 Kg montrent que les parrains et marraines de la cloche sont reliés au milieu marchand de Trévé : « L’an 1741, j’ai été bénite par Missire Pierre Jean Houart, recteur de Trévé et nommée par Noble garçon Julien Blanchard fils de noble homme Guillaume Blanchard, sieur du Rétheux et de Delle Jeanne Marie Garnier ; et Delle Marie Goujon fille de noble homme Yves Goujon Sr de la chapelle et de Olive Pereux. Faite au frais de la fabrique. Trésoriers NH Jean Etienne, Sieur des Landes et le Sr Guillaume Rault ». Une nouvelle cloche est fondue en 1757, le marché est passé avec le fondeur Jean Jacob. L’achat de la cloche, s’accompagne de l’achat d’une croix en argent. La délibération du 13 mars 1757 mentionne que la croix en argent portera un Christ et une Vierge et sera financée avec les fonds de la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance. Jean Lathimier, marchand de toiles, est chargé de veiller à la réalisation de la croix.

En 1757, Madame la présidente de Cornulier et le sieur Pierre-Anne Moisan font don d’une lampe en argent à la paroisse.

En 1771, Pierre-Anne Moisan est chargé par le général de renouveler l’encensoir et sa cuillère en argent.

(Enquête thématique, prospérité toilière et chantier paroissiaux, Paul-Alexis Borgo, 2025)