La construction de l’église paroissiale du Bodéo en 1705 a entrainé un renouvellement de son mobilier liturgique. Le programme artistique du choeur et du transept présente un grand intérêt par son unité esthétique, qui s’explique par sa production sur une courte période, dans le premier tiers du 18e siècle.

Le chœur abrite l’ensemble du maitre-autel composé d’un lambris de hauteur à tableaux, du retable, du maitre-autel et de son ciborium. Le retable et les lambris de hauteur de style régence, sont accompagnés de statues du 17e siècle et d’un ensemble de tableaux.

La chapelle sud du transept abrite le retable du Rosaire réalisé en 1713 par le sculpteur Simon Ollivau et le menuisier Jean Blot (classé Monument Historique au titre d’objet le 29 mars 1983). La commande est financée par Charlet Mallet, originaire de Saint-Malo et son épouse Marguerite Le Franc, originaire de Cléhunault, à Saint-Martin-des-prés. La réalisation de l’oeuvre accompagne la fondation de la confrérie par le couple en 1710. Le mobilier de l'église s'est enrichi puisque tout autel de la confrérie devait être surmonté d'une représentation de la Vierge donnant un chapelet à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Comme dans la majorité des cas, c'est un autel secondaire qui reçoit, au Bodéo, cette dévotion mariale. La nouvelle iconographie, diffusée par la Contre-Réforme, s'accompagne d'un nouveau support destiné à la mettre en valeur : le retable. Il est orné en son centre d’un tableau, signé du peintre Dupont de Pontivy (Jean-Baptiste Le Corre), représentant la Donation du Rosaire (1713). Le retable est encadré de deux niches abritant les statues de sainte Marguerite et sainte Marcelle. La chapelle nord du transept abrite un troisième retable de style identique. Les trois statues du 19e siècle, remplacent des statues d’origines disparues. Les deux retables sont architecturés, monochromes et dorés formant une continuité avec le chœur par leur peinture et leur dorure. Ils comportent un soubassement, le tableau central est encadré de quatre colonnes d'ordre corinthien peintes en faux marbre et couronné d'un fronton cintré. Les panneaux latéraux sont occupés par des statues.

Les différents statues du 16e et 17e siècle sont des statues d’appliques en bois, monoxyle et polychrome.

La chapelle des fonts abrite un ensemble de fonts baptismaux hétéroclites, composés d’une cuve en granite et en schiste du 16e siècle et d’une cuve en granite du 19e siècle.

A l’entrée de la nef, se trouve une tribune en bois peinte, sculptée de fleurs stylisée et d’une lyre orne l’ouest de la nef, datant du début 19e siècle.

La sacristie conserve un ensemble de meubles du 17e et du 18e siècle. Les meubles de sacristie sont en bois ciré, composés de battants avec des décors de volutes et de petits pilastres. On retrouve aussi des ferronneries en cuivre pour les gons, serrures et fiches. La sacristie renferme également plusieurs éléments d’orfèvrerie datant de la période de prospérité toilière comme un calice de la fin du 18e siècle, un reliquaire de saint Marien et sainte Marcelle daté de 1674 (classé au titre objet le 29 mars 1983) et un buste reliquaire de saint Théo de la seconde moitié du 17e siècle (classé au titre objet le 29 mars 1983).

Les comptes de fabriques révèlent des éléments mobiliers, aujourd’hui disparus : un tabernacle construit en 1663 et une chaire à prêcher construite en 1677.