D'un côté est figurée la Sainte Trinité qui fait écho au vocable sous lequel est placée l'église paroissiale de Kerfeunteun. Le Christ et Dieu le Père sont assis côte à côte sur un trône. Jésus fait le signe de bénédiction de la main droite et tient un livre ouvert sur son genou gauche. Dieu le Père pose sa main gauche sur le globe terrestre. Une colombe renversée s'élève au-dessus de leurs têtes.
De l'autre côté est représenté saint Corentin, premier évêque de Quimper, portant les attributs épiscopaux : la crosse et la mitre. A ses pieds git le poisson miraculeux qui, selon la tradition, apparut dans une fontaine près de son ermitage.
Une mandorle faite de branches d'or guipé (broderie en relief exécutée à l'aide de fil de métal précieux sur bourrage de carton) encadre les personnages. Ces derniers sont décrits comme "drapés", dans un livre de compte tenu par les carmélites, mentionnant la vente de cette bannière à la paroisse de Kerfeunteun. Cette expression renvoie au fait que les sujets ne sont pas brodés mais confectionnés à partir de pièces de tissu. Ici il s'agit d'éléments de satin d'un seul tenant, peints de façon très légère, découpés et appliqués sur le velours. Pour éclairer la maîtrise d'une telle technique, appelée le pinceautage, Chistiane Guillou, auteur de travaux approfondis sur les bannières de Bretagne, invoque la tradition d'artiste peintre du Carmel.
Chargée d'études à l'Inventaire