Le lycée Joseph Loth à Pontivy possède des collections d’objets pédagogiques à la fois de sciences physiques et chimiques, et de sciences naturelles. La visite a été effectuée le 24 juin 2019.
Historique
Le lycée de Pontivy (anciennement Napoléonville) est, avec le lycée de Rennes, un des deux premiers lycées ouverts sur le territoire breton. La première rentrée a lieu en 1806. D'abord implanté dans l'ancien couvent des Ursulines, le lycée est reconstruit, sur place, à partir de 1885. Comme de nombreux lycées, il se dote de collections destinées à l’enseignement des sciences physiques et des sciences naturelles.
De nombreux registres des entrées et des sorties des objets dans les collections, notés « Journal du cabinet de physique et de chimie et de collections d’objets d’histoire naturelle », sont conservés au sein des laboratoires. Le plus ancien remonte à 1880.
Les objets de la collection d'instruments scientifiques sont dans un très bon état de conservation et sont exposés dans un grand meuble vitrine d’une salle de classe de physique-chimie. La collection de sciences naturelles est conservée dans le laboratoire de SVT.
Description
Une collection d’instruments issue du cabinet de physique
Le lycée expose ses instruments scientifiques les plus anciens dans un meuble vitrine d’une salle de classe du bâtiment N. Il s’agit pour la plupart d’instruments scientifiques datant du 19e siècle au 20e siècle et remontant au cabinet de physique dédié à l’enseignement spécial du lycée impérial. En 2017, certains de ces instruments ont été valorisés par des ateliers lors de la Fête de la science.
Les instruments concernent de nombreuses disciplines :
- Plusieurs balances dont une balance de précision sous vitrine de Deleuil (fin du 19e siècle) et une balance de précision et sa boîte de masses marquées de Brewer Frères pour la discipline pesanteur-mécanique-mesure.
- Un appareil de Masson, des aréomètres de Baumé et une presse hydraulique pour la discipline hydrostatique-hydrodynamique
- Un baromètre enregistreur de J. Richard et un baroscope pour la discipline propriétés des gaz.
- Un alambic pour l'essai des vins de Dujardin-Salleron avec sa notice, un alambic (breveté Richard), un anneau de s’Gravesande, un appareil de Hope, un appareil pour déterminer le degré cent du thermomètre, des densimètres (essentiellement des alcoomètres), un hygromètre d’Alluard, un hygromètre de Daniell, des modèles de moteur et un pyromètre à levier pour la discipline chaleur.
- Un appareil de Norremberg, des boussole d’arpenteur, une cuve prismatique ouverte, une fente réglable, une lentille-prisme dans une chambre noire portative, des miroirs (plans, concaves, convexes), un miroir tournant, un prisme à angle variable et plusieurs autres prismes pour la discipline optique-géodésie.
- Plusieurs boussoles notamment une boussole (ou compas) de marine de la maison Molteni (fin du 19e siècle) pour la discipline magnétisme.
- Une bouteille de Leyde, un électroscope, des hémisphères et sphères creuses de Coulomb pour la discipline électricité statique.
- Un appareil de Faraday, un appareil de résistances à cinq bobines, une balance de Cotton, des galvanomètres notamment un galvanomètre Deprez d’Arsonval de J. Carpentier (datant de 1899 d’après le memorandum), une pile Daniell, un récepteur et des manipulateurs système Morse, des ampèremètres et des voltmètres anciens pour la discipline électricité dynamique.
- Un appareil intermittent de Kipp, un ballon à pointe, une cornue en grès et un réfrigérant à serpentin pour la discipline chimie.
Dans l’ensemble, les fabricants de ces objets sont connus : A. Richard, Ateliers Pekly, Chauvin & Arnoux, L.-J. Deleuil, Dujardin-Salleron, J. Carpentier, Jeulin et la maison Molteni. Certains instruments ne disposent d’aucune signature de constructeur. A noter la présence de 26 diapositives en verre du début du 20e siècle, édités par divers fournisseurs (Radiguet & Massiot, maison Deyrolle).
Des collections de sciences naturelles anciennes et classiques
Les collections de sciences naturelles sont conservées dans le laboratoire de SVT et dans une salle de classe (bâtiment N). Elles sont classiques des premiers lycées impériaux et regroupent essentiellement des modèles d’anatomie clastique, des spécimens de zoologie et de géologie. Certains sont fixés sur un socle en bois, peint ou vernis, parfois protégés d’une cloche en verre ou en plexiglas.
Le laboratoire conserve un modèle d’anatomie clastique du cerveau, réalisé par les établissements du Docteur Auzoux, quelques modèles de mâchoires et un squelette indien fourni par le Comptoir d’histoire naturelle N. Boubée et Cie.
De nombreux spécimens de zoologie, essentiellement de l’embranchement des vertébrés, sont conservés. Le lycée dispose ainsi de nombreux squelettes entiers (carpe, kangourou, singe, chat, catamaran, oiseau, raies, vipère) ou partiels (pattes de chat, de mouton, de cheval, de bovin et de sanglier ; crânes de félin, de mouton, de cheval, de porc, de chien, de dauphin). Certains spécimens sont naturalisés : tortues, vipères, lézards, caïman, quelques poissons (perche, anguilles, esturgeon), mulot, putois, belette, écureuil et de nombreux oiseaux (bouvreuil, canard siffleur, chardonneret, chouettes effraies, combattant, coucou, courlis cendré, épervier, faucon, fou de Bassan, guillemot, mouette, perdrix, pic-vert, pie et rouge-gorge). Aucun spécimen en bocal n’a été conservé.
Le laboratoire dispose aussi de coléoptères goliaths naturalisés (embranchement des articulés), mis sous cadre par la maison Deyrolle.
La collection de géologie-minéralogie se compose essentiellement de roches et est exposée dans une salle de classe, à proximité du laboratoire.
A partir des registres conservés, il est possible de dater certains spécimens conservés. Le faucon naturalisé est acquis en 1880 et le squelette de kangourou en 1884. Certains spécimens tels que le squelette de carpe, le squelette de vipère sous cloche et la tortue naturalisée sont acquis dans la deuxième moitié du 19e siècle (entre 1866 et 1880) auprès de la maison Tramond. Une partie des collections a pu être acquise au moment de la reconstruction du lycée, en 1885. Dans l’ensemble, les autres fournisseurs de ces objets sont connus : Comptoir central d'histoire naturelle N. Boubée et Cie., établissements du Docteur Auzoux et maison Deyrolle. Certains objets ne disposent d’aucune signature de fournisseur.
Chargé d'études à l'Inventaire