• enquête thématique départementale, Inventaire des églises et chapelles d'Ille-et-Vilaine
  • enquête thématique régionale, Inventaire des lieux et objets de pardon et de pèlerinage sur Vitré communauté
Prieuré de bénédictins, église paroissiale Notre-Dame-du-Roc (Montautour)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ille-et-Vilaine - Vitré Est
  • Commune Montautour
  • Adresse rue de la mairie
  • Cadastre 1823 A1 23  ; 1969 A 36
  • Dénominations
    prieuré, église paroissiale
  • Genre
    de bénédictins
  • Vocables
    Notre-Dame-du-Roc
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, cimetière, croix monumentale

Le pèlerinage à Notre-Dame-du-Roc

L'origine du pèlerinage

Appelé indifféremment pardon ou pèlerinage au fil des siècles, le culte de Notre-Dame-du-Roc est très ancien. Le cartulaire de Redon mentionne qu'au 11e siècle, le Pape accorde le même privilège à l'église Notre-Dame-du-Roc qu'à l'abbaye de Redon : celui de se substituer au pèlerinage de Rome en allant trois fois dans la même année en pèlerinage à Notre-Dame-du-Roc.

Bien que le pèlerinage ait été important au Moyen Âge, la Révolution en accentue l'aspect païen. Après la Révolution, M. Rollandin, recteur de Montautour de 1810 à 1835, s'efforce de mettre fin à ce qu'il considère comme des débordements profanes lors du pèlerinage.

L'impulsion des 19e et 20e siècles

Les 19e et 20e siècles sont marqués par une série d'impulsions qui redynamisent, développent ou réactivent le pèlerinage. Celui-ci est célébré lors de la fête patronale, c'est-à-dire le dimanche qui précède ou qui suit le 2 juillet, jour de la Visitation de la Vierge jusqu'en 1969.

Un privilège perpétuel est accordé le 8 avril 1865 par le Pape Pie IX à l'autel de la Vierge Marie. Ce privilège est transféré au maître-autel sous le nom de Notre-Dame-du-Roc par le Pape Léon XIII le 15 mars 1884. C'est ce privilège et cette reconnaissance par le Pape qui relance le pèlerinage. Ce privilège est mentionné par un panneau en bois dans la chapelle nord de l'église.

Le pèlerinage connaît un essor particulier à la fin du 19e et au début 20e siècles. Ceux de 1873 et 1907 sont souvent cités par la presse locale comme les plus importants. En 1873, le livre de paroisse de Notre-Dame-du-Roc mentionne plus de 10 000 pèlerins. Ce nombre important est dû à la reconnaissance du pèlerinage par le Pape, mais également à la reconstruction de l'église dont une partie prend fin en 1872. Au début du 20e siècle, la dimension festive du pèlerinage se manifeste plus ouvertement. En 1913 par exemple, le bourg est entièrement décoré par des guirlandes et des oriflammes. Un feu d'artifice et des illuminations sont organisées en soirée et des sociétés savantes sont invitées. Chaque année, une statue de substitution dite de Notre-Dame-du-Roc, datée de la deuxième moitié du 19e siècle, est processionnée le jour de la Visitation.

Selon l'article du 10 juillet 1936 du Ouest-Eclair, le pèlerinage n'a plus lieu de 1913 à 1935. Ce n'est qu'en 1936 à l'initiative de l'abbé Faverais, arrivé à Montautour l'année précédente, que le pèlerinage à Notre-Dame-du-Roc est de nouveau organisé. C'est d'ailleurs à son initiative que la statue historique de Notre-Dame-du-Roc est reconstituée en 1937. C'est cette statue qui est représentée sur la bannière offerte en reconnaissance de la protection de Notre-Dame-du-Roc lors des bombardements de 1944. Plusieurs années après, en 1953, la statue de 1937 est couronnée officiellement par le cardinal Roques, événement illustré par la baie 9 des vitraux de la nef de l'église. Des articles de journaux mentionnent, vers le milieu du 20e siècle, la grotte de Lourdes, en contrebas de l'église, devant laquelle une messe se déroulait. Il n'y a, aujourd'hui, plus de messe à cet endroit, bien que celle-ci continue à être entretenu.

À son arrivée à Montautour, le père Raymond Brand cherche également à maintenir et renforcer le pardon de Notre-Dame-du-Roc. Dès les premières années, il cherche à mettre en place, selon ses termes, un "vrai pèlerinage". En 1965 et 1966, celui-ci se déroule sur trois jours, du vendredi au dimanche toujours aux alentours du jour de la Visitation. Plusieurs processions ont lieu sur l'esplanade, dans le bourg, puis la statue est placée dans les rochers. Un relais du pèlerin existait également près du presbytère pour accueillir les pèlerins venant de plus loin et des ventes de d'objets de piété, des fanions et des écussons étaient présente.

Après le départ du père Brand, l'église est fermée, initialement en raison des travaux de restauration importants de la nef et des combles, qui ont eu lieu au début des années 2000. Elle est ensuite réouverte grâce à l'implication des paroissiens. Récemment, la statue historique de Notre-Dame-du-Roc est de nouveau portée en procession dans l'optique de relancer le pèlerinage tel qu'il se déroulait au 20e siècle. Il se déroule désormais le 15 août, jour de l'Assomption de la Vierge.

Lors des Journées Européennes du Patrimoine 2024, une animations a été menée par le Service de l'Inventaire mettant en avant notamment les démarches de collectage et d'Inventaire participatif sur la commune reflétant une forte imprégnation des habitants.

(Boisson Enora, Inventaire des lieux et objets de pardon et de pèlerinage, 2024.)

La première église est donnée en 1040 à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon qui l'unit peu de temps après au prieuré de Châteaubourg. Elle se composait d'une nef séparée du choeur par un arc triomphal et accostée d'une chapelle au sud, appartenant probablement aux seigneurs de la Rivière Rabault. En 1836, ajout d'une chapelle au nord. En 1858, construction de la tour. Démolition et reconstruction totale de cette église, sauf la tour, entre 1868 et 1876 sur les plans d'Albert Béziers-Lafosse, architecte à Rennes.

Barbedor Isabelle, Orain Véronique, Menant Marie-Dominique, Ducouret Jean-Pierre. Inventaire des églises et chapelles d'Ille-et-Vilaine, 1883, 1994

Plan en croix latine, voûte d'ogives, clocher-porche, chevet plat.

  • Murs
    • schiste
    • quartzite
    • granite
    • appareil mixte
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • noue
    • pignon découvert
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • Vierge
  • Précision représentations

    Support : sommet du clocher.

  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Livre de paroisse, 1835 - 1929, ADIV 5V 190/1

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 5V 190/1

Bibliographie

  • JEGO, Jean-Baptiste, Le pèlerinage de Notre-Dame du Roc de Montautour, Rennes, Riou-Rezé, 1949, 16p.

    Bibliothèque des Champs Libres (Rennes) : DL 30316
  • GUILLOTIN DE CORSON, Amédée, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes : Fougeray, 1880 - 1886, vol II, p. 208-211

    Bibliothèque des Champs Libres (Rennes) : 346829/2

Périodiques

  • "Le pèlerinage de Notre-Dame du Roc à Montautour", L'Ouest-Eclair, 10 juillet 1936, p.9

    Bibliothèque des Champs Libres (Rennes) : 9532
  • P. C., « Notre-Dame-du-Roc, à Montautour », Semaine religieuse du diocèse de Rennes, 1879-1880, pp. 597-599

    Bibliothèque des Champs Libres (Rennes) : Cote non relevée
  • "Paroisse Notre-Dame de Montautour", d'un clocher à l'autre..., juin 1865

    Archives diocésaines de Rennes : VII, 12, 2, 5, B

Annexes

  • Etude d’inventaire sur le canton de Vitré-Est, 1983 et enquête thématique églises et chapelles d'Ille-et-Vilaine, 1994 :
Date(s) d'enquête : 1983; Date(s) de rédaction : 1983, 1994, 2024