Dossier d’œuvre architecture IA02000001 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, fortifications littorales / the Atlantic Wall Linear Museum
Führerhauptquartier (FHQ) « Wolfsschlucht II » : Quartier-général d´Hitler de Margival
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton France
  • Commune Margival
  • Dénominations
    ensemble fortifié, abri, blockhaus, casemate, édifice logistique, centrale électrique, poste d'observation, rampe de lancement
  • Destinations
    promenade

Le FHQ (Führerhauptquartier) "Wolfsschlucht II" dit quartier général d'Hitler à Margival est situé à une dizaine de kilomètres de Soissons dans l´Aisne, Picardie. Le Führerhauptquartier situé à égale distance de Dunkerque et Caen semble avoir été construit pour coordonner une contre-attaque à un débarquement qui devenait, au fil des mois de 1944, de plus en plus probable. FHQ (Führerhauptquartier) "Wolfsschlucht II" (repaire du loup). Le "chantier de Soissons" porte le numéro 61 (Einsatzgruppe West) ; 00 ; 33 (Oberbauleitung). Le Führerhauptquartier "Wolfsschlucht II" de Margival a été construit entre 1942 et 1944. Un premier bâtiment avait été réquisitionné à Margival en décembre 1941. - En février 1942, le tunnel du Vauxaillon est réquisitionné et la ligne de chemin de fer Paris-Laon par Soissons interrompue. - A partir de mars 1942, le préfet de l'Aisne parlera du "chantier de Soissons". - Le réseau ferroviaire existant est étendu et complété par la mise en service du réseau des "voies Decauville" (d'une largeur de 60 cm) utilisées habituellement pour les campagnes betteravières. Les matériaux de construction (ciment, gravier, sable, acier, matériaux de second œuvre...) arrivent ainsi au pied des ouvrages. - Fin 1942, le "chantier de Soissons" mobilise plus de 12 000 travailleurs volontaires ou réquisitionnés. L'organisation Todt se plaint à plusieurs reprises du manque de main-d'œuvre qualifiée. De nombreuses firmes allemandes travaillent au chantier : Siemens, AEG, Brandt, Seidenspinner, Ziethen, Zedlmeyer... ainsi que des firmes belges comme Schmidt... - En 1943, le chantier du Führerhauptquartier de Margival semble prendre son rythme de croisière... en dépit des bombardements alliés sur les réseaux de communication. - Le chantier de Margival (gros-œuvre) est achevé au début de l'année 1944 tandis que la construction de la ceinture de protection extérieure : batteries antiaériennes et casemates antichars se poursuit... - 7 mars 1944 : les habitants de Margival et de Neuville-sur-Margival (petits villages composés respectivement de 270 et 99 habitants en 1944) reçoivent l'ordre du préfet de l'Aisne de quitter leurs maisons... situées désormais en zone militaire allemande. La zone est évacuée le 12 mars à 18 heures. - Le 8 avril : c'est au tour des habitants de Sorny, Terny-Sorny, Laffaux, Vuillery, Vregny et Vauxaillon de quitter leurs biens... Le Führer se déplaçant uniquement en "train spécial" baptisé ironiquement "Amerika" puis "Brandenburg" en octobre 1943, il convient d'assurer une sécurité maximum au convoi lors de ses étapes. Chaque haut dignitaire allemand disposait de son propre train spécial (Goering, Keitel et Himmler). Le train spécial d'Hitler était composé de deux locomotives, un wagon blindé surmonté d'une batterie antiaérienne (Flak) de 20 mm, un premier wagon à bagages, un wagon servant de poste de commandement de "campagne", le wagon spécial du Führer, le wagon de son groupe de sécurité, un wagon-restaurant, deux wagons-lits pour les invités personnels du chancelier, un wagon "salle de bains", un deuxième wagon-restaurant, deux wagons-lits pour le personnel de bord, un wagon pour le service de presse, un deuxième wagon à bagages et enfin un deuxième wagon blindé doté d'une batterie antiaérienne. Le Führerhauptquartier "Wolfsschlucht II" de Margival a semble-t-il été projeté en prévision de l'opération Seelowe (Lion de mer) : invasion de l'Angleterre, mais les travaux ne commencèrent que beaucoup plus tard... En effet, l'Oberbauleitung (direction supérieure de l'organisation Todt) "Wolfsschlucht II" implanté dans la région de Soissons apparaît seulement à la fin de l'année 1942. Un autre chantier de construction de Führerhauptquartier : "Wolfsschlucht III" est lancé en parallèle près de Montoire dans la région de Vendôme... Au terme de la guerre, Hitler aura fait construire plus d'une vingtaine de Führerhauptquartier, certains dits "de campagne", d'autres plus durables en béton, disposant d'un aérodrome, d'une gare ou d'un tunnel de protection pour le train spécial.... - Führerhauptquartier de Bad Polzin à la frontière germano-polonaise. - Führerhauptquartier "Felsennest" à 70 km au sud-ouest de Bonn et à 50 km de la frontière belge. - Führerhauptquartier dit "Waldwiese" puis "Wolfsschlucht I" à Brûly-de-Pesche en Belgique. - Führerhauptquartier de "Tannenberg" en Forêt-Noire. Hitler ne passa dans son quartier général de Margival qu'une seule journée : le 17 juin 1944, pour s'entretenir avec ses généraux de la suite à donner aux opérations.

Le cœur du quartier général situé à proximité immédiate du tunnel de Vauxaillon (long de 647 mètres et fermées par deux portes blindées) comprenait une trentaine d'ouvrages bétonnés et des ouvrages secondaires en bois (baraques et pavillons...). Un premier cercle de protection visait à interdire les accès au centre de la forteresse : il est composé de casemates pour canons antichars, de cloches blindées (encore en place) et de nombreux postes de mitrailleuse. Des abris à munitions et à personnel sont aménagés dans les anciennes carrières déjà utilisées pendant la première guerre mondiale. Ce camp intérieur compte une centaine de blockhaus. Un deuxième polygone défensif est composé de batteries antiaériennes (4 batteries lourdes : 8,8 cm et 10,5 cm et 22 batteries "légères" : 2 cm et 3,7 cm), il mesure 10 km de long pour 3 à 7 km de large.

  • Murs
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, sous-sol
  • Couvertures
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie électrique
    • produite à distance
    • produite sur place
    • générateur
    • moteur thermique
    • moteur électrique
  • Typologies
    forteresse, Festung
  • État de conservation
    mauvais état, menacé
  • Techniques
    • décor rupestre
    • peinture rupestre
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, site archéologique, à signaler

Situé dans l'Aisne près de Soissons, dans une région céréalière et betteravière, le quartier général d'Hitler est lové dans une faille profonde où passait la voie ferrée Paris-Soissons-Laon. Le paysage est vallonné, seules quelques casemates émergent çà et là : près d'un carrefour ou sur une hauteur... La nature semble avoir végétalisé les blockhaus qui, aujourd'hui, ont disparu du paysage. Etat de conservation très variable, le "centre" du quartier général transformé en camp militaire après la 2e guerre mondiale puis en quartier général de l'OTAN (de 1955 à 1968) est actuellement en reconversion. De nombreux blockhaus (casemates antichars, batteries antiaériennes et abris) sont disséminés autour du quartier général.

Documents d'archives

  • L’Atlantikwall et les défenses de la côte méditerranéenne française. Etat-major de l’Armée, 2e Bureau, février 1947.

    Service Historique de la Défense du Château de Vincennes

Bibliographie

  • CHAZETTE, Alain. Atlantikwall-Südwall, Sur les traces du temps. Paris : éditions Histoire et Fortifications, 2002. 367 p.

  • MURAWSKI (A.), W2, Wolfsschlucht 2, Margival, grand quartier général de Hitler en France, Auto-édition, 1994.

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Inventaire général
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Groupe de Recherche sur l'Architecture et les Infrastructures
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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