Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine - stagiaire - à la Région Bretagne.
- inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
- enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Lannion
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Hydrographies
Le Léguer
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Commune
Ploubezre
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Lieu-dit
Runfao
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Cadastre
OC
297
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Dénominationschâteau fort, demeure
L’édification du château de Runfao à Ploubezre pourrait remonter à la première moitié du 13e siècle. Peu de vestiges subsistent à l’exception de la base d’une tour située au nord-est et de son conduit de latrines. Son emprise est en revanche bien connue par le cadastre parcellaire de 1826.
La demeure seigneuriale aurait été démantelée en 1525.
Le site est notamment mentionné par Benjamin Jollivet (1859) et Joachim Gaultier du Mottay (1884). En 1996, il est recensé par Erwan Chartier dans son étude sur les châteaux forts et habitat seigneurial fortifié en pierre dans la région du Trégor-Goëlo. La même année, il est mentionné sur la Carte archéologique nationale. Une vaste zone de présomption de prescriptions archéologiques englobe ses abords depuis 2020.
Créé en 2014 dans le cadre de l'Inventaire topographique du territoire de Lannion-Trégor Communauté, ce dossier d’Inventaire du patrimoine a été mis à jour par la Région Bretagne en 2024 dans le cadre de l'Inventaire des héritages militaires (Châteaux forts et demeures fortifiées du Moyen Âge dans le territoire du département des Côtes-d'Armor). En matière de cartographie, il profite de l’expertise de Clément Kervot, étudiant en archéologie en stage au service de l’Inventaire du patrimoine culturel.
Dévolution
Les terres nobles de Runfao sont détachées de la seigneurie de Tonquédec au profit d’une cadette (fille de Geslin de Coëtmen) qui a épousé dans la première moitié du 13e siècle Geoffroy III de Dinan-Montafilant.
En 1340, Marie de Dinan (née en 1316, fille de Roland III de Dinan-Montafilant et de Thomasse de Chateaubriand), dame de Runfao et de Goudelin épouse Jean 1er, seigneur de Coëtmen, vicomte de Tonquédec.
Françoise de Dinan épouse Jean de Proisy, baron de la Boue qui reçoit en usufruit Runfao.
En 1525, Jean de Laval, seigneur de Châteaubriand-Montafilant procède au rachat de Jean de Proisy. Philipette de Montespédon épouse Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, hérite de cette seigneurie qui passe ensuite à la famille de Scépeaux. Guy III de Scépeaux, époux de Marie de Rieux est seigneur de Runfao en 1597. Sa fille épouse Henri de Gondy…
La seigneurie
La seigneurie de Runfao s’étend sur le territoire de Pluzunet, Rospez, Prat, Botlézan, Lannéven, Plouaret, Ploumilliau, Loguivy-Lès-Lannion, Saint-Michel-en-Grèves et sur une partie de Plouzélambre. Elle possède la haute, basse et moyenne justice avec patibulaire à quatre piliers s’exerçant au milieu du 18e siècle à Kerampont dans la paroisse de Loguivy avec usage de la prison de Lannion. En 1782, la seigneurie de Runfao appartient à René-Joseph Le Prestre, comte de Châteaugiron, époux de Agathe de Trécesson.
Le château
Le château est probablement édifié dans la première moitié du 13e siècle et modifié/transformé dans les siècles suivants. Il est signalé comme démantelé en 1525 (Barbier, 1960). Selon l'histoire locale, ses pierres ont servi à l'édification du manoir de Kergrist situé non loin de là.
L’édifice est figuré sur le cadastre parcellaire de Ploubezre de 1826 et associé au toponyme "Ruines du Château de Runfau".
Selon le répertoire archéologique publié par Joachim Gaultier du Mottay en 1884, le site a livré des "substructions, briques, tuiles, ciment en grande quantité, dans l'enceinte des dépendances de l'ancienne forteresse".
Une partie des parcelles du château de Runfao (dont celle du château proprement dit) appartiennent au département des Côtes-d’Armor, les autres appartiennent à un propriétaire privé.
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Période(s)
- Principale : 13e siècle, 14e siècle
- Principale : 15e siècle , (incertitude)
- Secondaire : 1er quart 16e siècle
Le château
Dominant la vallée sur une éminence rocheuse située à 77 m au-dessus du niveau de la mer, le château est implanté sur la rive occidentale du Léguer. Il commande un point de franchissement sur le Léguer. Son nom est Runfau, Runefau, Runfao qui signifie en breton, la colline (run) du hêtre (faou).
Le château est de plan grossièrement rectangulaire avec une tour d’angle au nord-est et peut-être un châtelet au sud. Son accès se faisait par un chemin venant du sud. Près du chemin, une parcelle se nomme Parc [Park] ar Pors, le Parc (dans le sens de champ) de la porte. La superficie totale du château, selon le cadastre de 1826 (parcelle n° 602), est d’environ 1700 m2.
En juin 2024, le site apparaît entièrement boisé et végétalisé. Dominant un à-pic, la base de la tour d’angle figurant sur le cadastre ancien est visible au nord-est. Son parement extérieur en pierre de taille semble avoir été démonté. Elle comprend une fosse de latrines en maçonnerie.
Au sud du château se dresse la chapelle de Saint-Fiacre, une fontaine de dévotion et une demeure et un colombier (ruiné en 1826, situé entre les parcelles n° 614 et 633). Un chemin creux descend de la chapelle Saint-Fiacre au Léguer. En contrebas se trouve le moulin à eau de Kergrist (reconstruit au 18e siècle).
Liste des microtoponymes d’après le cadastre parcellaire de 1826 (section C1 dite de Saint-Fiacre)
288 : Ar c’hlos [kloz] bras (le grand clos)
289 : Roz ar Loguelis (la pente de la petite parcelle)
290 : Ar Loquel Pellan [pen len ?] (la petite parcelle du bout de l’étang ?)
291 [621 et 622] : An ti [ty] coz (la vieille maison)
292 : Prad bras milin Kergrist (le grand pré du moulin de Kergrist)
293 : Ar park Nevez (le nouveau parc)
294 [599 et 603] : Roz ar Castel (la pente du château)
295 [610] : Loquel ar Castel (la petite parcelle du château)
296 : Le Roz bihan (la petite pente)
297 [600, 601 et 602] : Parc ar Castel (le champ du château)
298 (598) : Parc ar Pignon, parc du pignon (S’agit-il du pignon d’un bâtiment du château ? En breton, pignouer signifie, montoir, un petit escalier de pierre, pour permettre de monter à cheval sans l’aide de l’étrier)
299 : Ar Loguel Huellan (la petite parcelle d’en haut)
300 : Ar Loguel kreiz (la petite parcelle au centre)
301 : Ar Loguel Izellan (la petite parcelle d’en bas)
302 : Loguel Par an Duc (la petite parcelle parc au duc)
303 : Parc an Duc (parc au duc)
304 (ex 588) : Brouscoat Parc an Duc (brouskoad) (broussailles ou taillis du parc au duc)
305 (ex 587) : Parc ar Pors, (parc de la porte)
329-332 : Ar Pradennou (les petites prairies)
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Murs
- moellon
- maçonnerie
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État de conservationvestiges, menacé
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Précision dimensions
La superficie totale du château, mesuré d'après le cadastre de 1826 (parcelle n° 602), est d’environ 1 700 m2.
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Statut de la propriétépropriété du département
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Intérêt de l'œuvresite archéologique, à signaler
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Éléments remarquablestour, latrine
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Collection particulière
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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CHARTIER, Erwan. "Prospection thématique. Châteaux forts et habitat seigneurial fortifié en pierre dans la région du Trégor Goëlo". Tome 1-4, 1996.
p. 148-155 -
BOTREL, Yannick. Les justices seigneuriales de l'évêché de Tréguier. Guingamp, éditions de la Plommée, 2002.
p. 216-217
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.
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