Dossier d’œuvre architecture IA29133723 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Fossé antichar, Dunes de Keremma (Tréflez, Plounévez-Lochrist)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Bundesarchiv

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Saint-Pol-de-Léon
  • Hydrographies Anse de Goulven
  • Commune Tréflez
  • Lieu-dit Dunes de Keremma
  • Commune Plounévez-Lochrist
  • Lieu-dit Dunes de Keremma
  • Dénominations
    fossé, champ de bataille

Le fossé antichar des dunes de Keremma a été aménagé par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

Au même titre que les ensembles fortifiés composé de bunkers, les batteries d’artillerie de côte ou les champs de mines permanents, le fossé antichar participait de la défense des dunes de Keremma contre une tentative de débarquement anglo-saxon.

S’il a été partiellement remblayé après-guerre et reste peu lisible sur le terrain du fait de sa végétalisation, c’est le plus grand fossé antichar conservé de Bretagne. A ce titre sa conservation et sa valorisation mériteraient une attention particulière.

Ce dossier d’Inventaire du patrimoine a été créé par la Région Bretagne en 2025 dans le cadre de l'Inventaire des héritages militaires.

Ce fossé antichar a été aménagé par l'Allemagne nazie entre mars 1943 et juin 1944 (il n’apparaît pas sur les plans allemands de minage de mars 1943). Sa fonction est d’interdire - après un débarquement anglo-saxon réussie sur la plage de Keremma ou la grève de Goulven - à des véhicules motorisés de type char de combat, le franchissement des dunes de Keremma. Grâce à son profil particulier, il fonctionne également comme un piège : si le char atteint bien la paroi opposée de la tranchée, il ne peut ni escalader cette paroi ni reculer. Il constitue également un obstacle pour l’infanterie.

Les portions de ligne droite du fossé pouvaient être prises en enfilade par des canons antichars (à l’air libre et retournés), des mortiers ou des mitrailleuses.

Le fossé antichar était précédé par des champs de mines antipersonnel permanents composé d’engins de type S. Minen, "S" étant l’abréviation de Schrapnellminee, mines antipersonnel à éclats dites aussi mines bondissantes. Par l'étude des archives allemandes de minage, on comptabilise au moins 4 740 mines réparties dans cinq champs de mines numérotés "Elorn II/17" - "Nussbaum" (noyer) et "Elorn II/30" - "Linde" (tilleul), "Eiche" (chêne), "Birke" (bouleau) et "Ahorn" (érable).

Routes d'accès aux ensembles fortifiés et accès à la mer étaient également barrées par des obstacles amovibles (barrières, chevaux de frise, tétraèdres et autres rails de chemin de fer plantés à la vertical).

Afin de compléter la défense, certaines zones situées en arrière des dunes pouvaient être noyées.

Après-guerre, le fossé antichar est partiellement remblayé (il sert de décharge) et végétalisé.

Après l’acquisition des dunes de Keremma par le Conservatoire du Littoral en 1987, plus de 300 t de déchets sont extraits du fossé antichar.

Implanté immédiatement derrières les dunes de Keremma, le fossé antichar - long de plus de 5 km - suit un tracé en ligne brisée le long du trait de côte à une distance d’environ 150 m.

D’après les plans-types allemands de fossés antichars (Panzerabwehr - Spitzgraben, littéralement : obstacle antichar - fossé en V), sa largeur théorique devait être de 3,5 m (on mesure une largeur de près de 5 m grâce aux vues aériennes verticales) et sa profondeur minimale de 2,50 m. Son profil est en "V" avec une pente très raide du côté de la mer (côté "ennemi"). Les remblais étaient recouverts de terre végétale et de gazon pour le camouflage.

Certaines portions du fossé sont remblayées, d’autres sont végétalisés ce qui rend difficile son appréhension sur le terrain. Le modèle numérique de terrain à 1 m de l’Institut national de l'information géographique et forestière montre cependant que plusieurs portions du fossé demeurent intactes sous la végétation.

  • Murs
    • terre
  • Étages
    sous-sol
  • État de conservation
    état moyen, vestiges, envahi par la végétation
  • Mesures
    • l : 5 000 m
    • la : 5 m (environ)
  • Précision dimensions

    Mesures obtenus par l'analyse des photographies aériennes verticales anciennes et actuelles.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public, Parcelles appartenant au Conservatoire du littoral.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Éléments remarquables
    fossé, champ de bataille
  • Sites de protection
    site inscrit

Site inscrit en 1973 au titre de la loi du 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels et des sites dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général.

Documents d'archives

  • Bildheft Neuzeitlicher Stellungsbau, 1er juin 1944, extraits des planche 117 et 118.

    Bundesarchiv, Koblenz, Deutschland : RH 11-III/755
  • Panzerabwehrspitzgraben.

    Bundesarchiv, Koblenz, Deutschland : RH_2_410_0041
  • Panzerabwehrgraben.

    Bundesarchiv, Koblenz, Deutschland : RH_11_III_130_0048 ; RH_11_III_130_0050 - RH_11_III_130_0052 ; RH_11_III_130_0054
  • Fonds d'archives du service interdépartemental de déminage en Bretagne (conservé au fort Montbarey à Brest par l'association Mémorial des Finistériens puis déplacé aux Archives départementales du Finistère). Ce fonds est constitué des archives de minage provenant de l'État-major allemand (1942-1944) et des archives du service de déminage français (1944 - vers 1950).

    Archives départementales du Finistère : 2264W
  • Rapport Pinczon du Sel sur les installations du Mur de l'Atlantique (1946-1949). "Le Mur de l'Atlantique. Livre IV : du Mont Saint-Michel à la Laïta" (collection : Service Historique de la Défense de Brest).

    Service Historique de la Défense de Brest
  • Rapport Pinczon du Sel sur les installations du Mur de l'Atlantique (1946-1949). "Le Mur de l´Atlantique. Livre IV : du Mont Saint-Michel à la Laïta" (collection : Service Historique de la Défense du Château de Vincennes). Texte en liasse ; plans et photographies.

    https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=467&titre=rapport-pinczon-du-sel-sur-les-installations-du-mur-de-l-atlantique

    Service Historique de la Défense du Château de Vincennes : SHDMV MV 2DOC 3

Documents multimédia

  • RELIKTE. Remains of european fortifications 1935-1945. Atlantikwall (cartographie).

    https://www.relikte.info/atlantikwall.html

Date(s) d'enquête : 2025; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers