Le contexte de l'inventaire : candidature au label "Communes du Patrimoine Rural de Bretagne" (CPRB)
La commune de Pleine-Fougères a candidaté au label "Communes du Patrimoine Rural de Bretagne" (CPRB) en 2021.
Le repérage est la 1ère phase d’attribution du label. Une journée de travail sur la commune, le 15 avril 2021, a permis d’appréhender l’opportunité de la candidature : observation sur l’ensemble du bourg et des villages, de la qualité du patrimoine bâti et paysager selon les critères du label « Communes du Patrimoine Rural de Bretagne ».
Suite au repérage, le 20 avril 2021, le Comité technique a émis un avis favorable à la poursuite de l’attribution du label à la commune de Pleine-Fougères. Cet avis a été validé par le Conseil d’administration de l’association le 10 juillet 2021.
La réalisation d’une étude Label comprend un recensement détaillé, qualitatif et quantitatif, du patrimoine architectural. Celle-ci permet de préciser le nombre de villages retenus et de se déterminer sur l’attribution du label. Deux journées de terrain auront été nécessaires : les 3 et 4 août 2021.
La remise du label a été officialisée, devant le Conseil d’Administration des CPRB, le 4 décembre 2021.
Un inventaire a été ensuite conduit par l'association CPRB en reprenant la méthodologie et les outils de l'inventaire de la région Bretagne.
Présentation de Pleine-Fougères
Située aux confins de la Bretagne et de la Normandie, en Ille-et-Vilaine, Pleine-Fougères est une commune rurale, possédant un patrimoine architectural de qualité, tant en son centre que dans la campagne environnante.
Pleine-Fougères s'étend sur 3198 hectares. Au dernier recensement en 2021, 1972 habitants sont dénombrés. En 1851, la commune compte 3293 habitants, le maximum relevé lors des recensements de population.
La commune fait partie de la Communauté de communes du Pays de Dol et de la Baie du Mont Saint-Michel et à la destination touristique Cap Fréhel – Saint-Malo - Baie du Mont Saint-Michel.
Historique
Le nom de la localité est attesté sous les formes Plana Filicz en 1032, Plena Filgeria en 1086, Plana Fulgeria en 1186, Plène Fogère en 1245, Plainne-Fougière en 1513.
Vers le 6e siècle, saint Samson fonde la paroisse dite de l'Ile-Saint-Samson (ou Saint-Samson-de-l’Isle). On voit d'ailleurs l'emplacement d'une ancienne église édifiée, d'après la tradition, au 6e siècle par saint Samson (premier évêque de Dol) et détruite par les Normands. Cette paroisse est supprimée vers le 14e siècle et dépend au 18e siècle de Cendres en Pontorson (Manche).
L'église de Pleine-Fougères, citée dès 1032, est donnée au milieu du 12e siècle, en 1184, par Guillaume de Dol à l'Abbaye de Saint-Florent en Anjou par Jean de Dol, sous Grégoire VII. La paroisse de Pleine-Fougères dépendait jadis de l'ancien évêché de Dol.
L’ancien Prieuré de Montrouaud. Sa chapelle datait de 1321. Il possédait un manoir prioral, une chapelle privée et un colombier. Une statue de saint Laurent abritée sous une niche en rappelle le souvenir. En l'an 1030, Alain III, duc de Bretagne, confirma toutes les donations faites en son duché à l'abbaye du Mont Saint-Michel. Il donna de plus à ce monastère la seigneurie et la terre de Montrouaud, avec ses appartenances : la terre de Rozel-sur-Couasnon, avec les marais adjacents ; la terre de Lavas, un moulin et quelques autres dépendances. Ce prieuré avait un droit de haute justice.
Une école au 18e siècle. Le chapelain du Plessix, présenté par le seigneur du lieu, était tenu de faire l'école aux enfants de la paroisse (Pouillé de Rennes). Par acte du 20 juin 1722, le seigneur du Plessix-Chesnel fonda une école charitable en la paroisse de Pleine-Fougères. Cette école était tenue par le chapelain du Plessis-Chesnel. En 1748, Julien Briand, prêtre, chargé de cet emploi en place de Louis Cuguen, démissionnaire, prit possession « des héritages affectés auxdites écoles, et consistant en six pièces de terre ». Nicolas Martel, prêtre d'Avranches, lui succéda en 1777 (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Dol). A la fin du 19e siècle, on voit encore auprès du vieux manoir du Plessix-Chesnel une maison qui porte le nom de "ferme de l'Ecole".
Le paysage
Pleine-Fougères présente l’aspect d’un paysage rural bocager, mais ce sont les reliefs qui l’encadrent qui lui confèrent l’essentiel de son caractère paysager. Bordée de massifs, l’unité paysagère peut être observée depuis de nombreux points de vue à partir des versants qui le bordent. Ils offrent des panoramas parfois impressionnants, notamment sur la baie du Mont-Saint-Michel qui prolonge le bassin. Depuis le centre du bassin, les massifs eux-mêmes présentent dans le paysage des coteaux identifiables.
L’altitude de Pleine-Fougères varie de 5 m, à 95 m. Le territoire est un plateau au relief vallonné parcouru de nombreux cours d'eau offrant une vue sur la baie et le Mont Saint-Michel. La commune est traversée par cinq ruisseaux.
Les matériaux extraits du sol ont influencé l’occupation de l’espace, le développement économique, le bâti rural (roche pour les murs…). Le territoire de Pleine-Fougères repose essentiellement sur un sous-sol de schiste.
Divers paysages et milieux naturels se dégagent sur la commune de Pleine-Fougères, liés à la nature du sous-sol. Deux types de paysages contrastés sont observés, avec des implications sur les types de milieux, les activités économiques et l’occupation du sol :
- Un paysage de plateau avec des parcelles agricoles cultivées et bocager ;
- Un paysage de marais.
Le remembrement a eu lieu tardivement en 1989-1990. Les paysages sont ouverts avec des parcelles plus ou moins vastes, à l’exception des bords de vallée. L’importance des territoires agricoles qui représentent 97 % en 2018, une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (97,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,5 %), prairies (17,8 %), zones agricoles hétérogènes (13,7 %), zones urbanisées (2,7 %), forêts (0,3 %). De nombreux cours d’eau sillonnent le territoire offrant de petites vallées. Ces vallées sont les parties basses du relief occupées par des prairies humides. Les vallons sont occupés par des prairies.
Le marais du Mesnil (environ 190 ha) appartient à l’unité paysagère des marais du Couesnon : le marais du Mesnil s’inscrit dans la vallée du Couesnon au sud-ouest de Pontorson en limite du département de la Manche. 103 ha du site se situent sur la commune de Pleine-Fougères (soit 3 % du territoire communal), et 85 ha en Manche, sur la commune de Pontorson. Essentiellement composés de prairies au caractère plus ou moins hygrophile. Les prairies les plus longuement inondées en période automnale et hivernale se concentrent sur le marais de Sougéal et le marais du Mesnil. Ces deux sites font l’objet de mesures de gestion visant à maintenir au maximum des niveaux d’eau intéressants, en particulier pour les oiseaux. Sur le marais du Mesnil les cultures (maïs) occupent la place la plus importante (20% de la superficie du marais). Le marais du Mesnil situé sur la commune de Pleine-Fougères, constitue un vaste ensemble prairial, cerné au sud par le ruisseau du Marais du Mesnil, à l’ouest par un canal reliant le ruisseau avec le canal de la Ville Chérel, au nord-est par l’Ile Saint-Samson, ainsi que par le ruisseau du Chesnelais au sud-est. Un réseau de canaux et fossés sillonne le marais pour l’évacuation de l’eau lors d’inondations hivernales ou estivales (orages). Une faune et flore y sont observées.
Le bourg est centré sur le territoire et est situé sur une crête entre deux vallons. Les 89 villages recensés sont dispersés sur le territoire. A noter une absence d’habitat dans les marais. L’habitat dans la campagne s’est développé à proximité des cours d’eau.
Les enquêtes d'inventaire
Aucune enquête n'a été menée sur le territoire communal hormis un dossier sur l'église paroissiale Saint-Martin-de-Tours de Pleine-Fougères en 1994 lors d'une enquête thématique départementale portant sur l'Inventaire des églises et chapelles d'Ille-et-Vilaine.