La base de Saint-Nazaire a servi d´abri aux sous-marins de la 6e flottille baptisée « Hundius » (basée aussi à Dantzig) et la 7e flottille surnommée « Wegener » (basée aussi à Kiel). Les flottilles sont transférées en Norvège en août 1944.Les sous-marins allemands se sont notamment illustrés dans la bataille de l'Atlantique visant le blocus de la Grande-Bretagne. De 57 sous-marins fin 1939, l´Allemagne va passer à 91 unités en 1941, 382 unités en 1942 et culminer à 431 sous-marins en 1943. AOK 7 - 7° Armee-Oberkommando - HQ (Hauptquartier) Le Mans Festung Saint-Nazaire 25 A.K. (Armeekorps) XXV KVA-C2 (Küsten Verteidigung Abschnitt) KVG Loire / Saint-Nazaire (Küsten Verteidigung Gruppe) 275° Infanterie-Division. Stp. (Stützpunkt) Nz (Base de sous-marins de Saint-Nazaire). Dès 1940, le port de Saint-Nazaire qui dispose déjà des infrastructures de la Compagnie Générale Transatlantique est choisi par Hitler pour abriter une demi-douzaine de sous-marins. L´organisation Todt effectue les premiers sondages géologiques au début de l´année 1941. Les travaux débutent en mars de la même année : le chantier mobilise une main d´œuvre très importante (environ 5 000 travailleurs volontaires ou requis). Le bassin face à l´ancien quai Henri Chevreau est vidé, le sol creusé de 8 mètres pour établir solidement les fondations de l´ouvrage tandis que la construction du coffrage débute le chantier est approvisionné par une voie ferrée traversant le site. La base est inaugurée le 31 juin 1941 en présence de l´amiral Doenitz et du Docteur Fritz Todt lui-même alors que seules trois alvéoles sont achevées. Le premier sous-marin à trouver refuge à Saint-Nazaire est le U-203 commandé par Rolf Mützelburg. La base de sous-marins devient une ville dans la ville et ne craint (presque plus) les attaques antiaériennes. La vieille ville sera détruite par les bombardements. Dès l´été 1941, débute la construction de 11 alvéoles supplémentaires (dont 6 alvéoles double). La base de Saint-Nazaire d´une capacité de 20 sous-marins est achevée en juin 1942. La base est de nouveau agrandie en 1943 et 1944 : espace de stockage de carburant, logements du personnel d´entretien . dotés de caponnières de défense. La dalle de couverture de la base d´une épaisseur de 3,5 mètres à l´origine sera portée à 3,85 mètres (début 1942) puis 5,55 mètres (juin 1943) et complétée en août 1943 par une structure de type « Fangrost » destinée à faire exploser les bombes avant qu´elles n´atteignent la dalle de couverture proprement dite. Dans le même temps, le poids moyen des bombes alliées passe d´1 tonne à 5,5 tonnes (bombes Tallboy : « grand garçon ») de dernière génération. Dans la nuit du 27 au 28 mars 1942, la cale sèche dite « forme écluse Joubert » est la cible d´un raid nommé « opération Chariot » par les commandos britanniques. Le vieux destroyer « Campbeltown » bourré d´explosif explose à proximité de l´écluse Une écluse fortifiée de 155 mètres de longueur est construite en 1943-1944 dans l´axe de la base de sous-marins. Les terrasses de la base et de l´écluse sont dotées d´une importante défense antiaérienne. La base de sous-marins de Saint-Nazaire est finalement investie le 11 mai 1945. Avec 32 000 soldats allemands et 124 000 civils enfermés, cette poche était la plus importante.
- enquête thématique régionale, fortifications littorales / the Atlantic Wall Linear Museum
- (c) Inventaire général, ADAGP
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
France
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Commune
Saint-Nazaire
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Lieu-dit
Ville-Port
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Adresse
Boulevard de la Légion d'Honneur
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Dénominationsabri, blockhaus, dock, édifice logistique, centrale électrique, poste d'observation
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AppellationsFestung Saint-Nazaire, forteresse
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Destinationsmusée, promenade
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
- Secondaire : 3e quart 20e siècle
- Secondaire : 4e quart 20e siècle
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Dates
- 1940, daté par travaux historiques
- 1941, daté par travaux historiques
- 1942, daté par travaux historiques
- 1943, daté par travaux historiques
- 1944, daté par travaux historiques
-
Auteur(s)
-
Auteur :
Organisation Todtingénieur militaire attribution par travaux historiquesOrganisation TodtCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
-
Auteur :
Les bases de sous-marins ont été réalisées selon des plans-types par l´organisation Todt. En fonction du nombre de sous-marins qu´elle est censée accueillir, l´architecture de la base est déclinée en « alvéoles ». A chaque base correspond son nombre d´alvéoles : Brest en compte 15, Lorient : 21, Saint-Nazaire : 14, La Pallice : 10 tandis que Bordeaux : 11. L´alvéole est le seul lien entre le blockhaus et la mer ; un bateau-porte en l´isolant peut la transformer en cale sèche. La base est reliée à la terre par la voie ferrée qui la traverse. Véritable colonne vertébrale, la voie ferrée doit approvisionner la base qui est conçue comme une « ville-arsenal ». De chaque côté de cette ligne de communication avec le monde extérieur, on trouve : - côté mer : les alvéoles et les sous-marins. - côté terre : les ateliers, logements et espaces de vie (dans les étages). La société est reproduite sous le béton, on retrouve une hiérarchisation dans la structure socioprofessionnelle, chacun a sa place et participe à sa manière à l´effort de guerre. L´industrialisation de la guerre semble avoir déteint sur les hommes. La cathédrale de béton semble être le seul refuge viable dans des villes soumises au feu du ciel. L´idéologie nazie sert de ciment à la population de la base. C´est à cause des bases de sous-marins que les villes sont bombardées mais paradoxalement, il n´y a que les bases qui survivent à l´enfer les habitants se terrent dans les caves et les abris de la défense passive tandis que les batteries antiaériennes de la base de sous-marins se mettent en branle. C´est le seul signe d´activité de la base depuis l´extérieur. La base comprenait 20 stations de pompage pour vider les alvéoles, une soixantaine d´ateliers, une centaine de magasins, 150 bureaux, 92 chambres individuelles et collectives pour les équipages et le personnels d´entretien Une fois les lourdes portes blindées fermées, que ressentait-on à l´intérieur de ces bases les vibrations des bombardements ne se communiquaient-elles pas à l´eau des bassins ? En fait, sous le béton, la ville continue de « vivre » : les ateliers avitaillent et réparent les sous-marins sous une lumière artificielle. La base, « autonome » dispose de sa propre centrale électrique. Le temps était-il perçu de la même façon à l´intérieur qu´à l´extérieur de la base ? Lorsque l´on parcourt la base de sous-marins de Brest encore en activité, il est étonnant de voir que la Marine a installé des « Algeco » (construction modulaire temporaire) et les a camouflés en « maisons » à l´aide d´une peinture en trompe-l´œil. A Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux, les bases implantées dans un bassin et accessibles par une écluse ne sont pas sujettes aux marées. Les écluses, point faible du système, se verront fortifiées tardivement en 1943-1944 (elles sont ordonnées dès avril 1942). A Brest et Lorient, les alvéoles sont disponibles en fonction de la hauteur d´eau. Les sous-marins doivent attendre le bon créneau horaire pour entrer dans la rade-abri où ils constituent des proies faciles pour l´aviation alliée. Lorient est la plus aboutie des bases de sous-marins : ils disposaient là en effet d´un véritable « slip way ». Les villes de Dunkerque, Le Havre et Cherbourg disposaient de bases plus réduites pour les vedettes rapides. Les dimensions des bases françaises dépendent du nombre d´alvéoles. Elles varient de 10 à 21 alvéoles. La hauteur moyenne des bases est de 18 mètres. La base, selon les souhaits de ses concepteurs, devait être modulable et facilement agrandie. Afin d´économiser l´acier et le béton, des alvéoles doubles sont conçues. - Lorient (21 alvéoles) : 60 623 mètres carrés (surface répartie sur 3 ouvrages), KEROMAN I (5 alvéoles) : 120 mètres (longueur), 85 mètres (largeur). KEROMAN II (7 alvéoles) : 120 mètres (longueur), 138 mètres (largeur). KEROMAN III (7 alvéoles) : 138 mètres (longueur) par 170 mètres (largeur). SLIP WAY : 2 Dombunkers. SCORFF : 2 alvéoles de mouillage. - Brest (15 alvéoles) : 52 000 mètres carré (surface), 333 mètres (longueur), 192 mètres (largeur). - Saint-Nazaire (14 alvéoles) : 39 000 mètres carré (surface), 300 mètres (longueur), 130 mètres (largeur). - Bordeaux (11 alvéoles) : 43 000 mètres carré (surface), 245 mètres (longueur), 165 mètres (largeur). - La Pallice / La Rochelle (10 alvéoles) : 35 000 mètres carré (surface), 195 mètres (longueur), 165 mètres (largeur).
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Murs
- béton armé
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Toitsbéton en couverture
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étagesrez-de-chaussée, 2 étages carrés
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Couvertures
- terrasse
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Énergies
- énergie électrique
- produite à distance
- produite sur place
- générateur
- moteur thermique
- moteur électrique
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Typologiesbase de sous-marins
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État de conservationbon état, restauré
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Techniques
- décor rupestre
- peinture rupestre
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Statut de la propriétépropriété publique
propriété de la commune
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Intérêt de l'œuvrevestiges de guerre, site archéologique, à signaler
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Éléments remarquablesensemble fortifié
Située sur l´Atlantique, à l´embouchure de la Loire, la base de sous-marins de Saint-Nazaire a pour particularité d'être la seule base de sous-marins située en plein centre ville. La guerre a fait disparaître l´ancienne gare maritime remplacée par un « mur de béton ». Deuxième particularité, la base fait actuellement l'objet d'un programme d'aménagement urbain : le « projet ville-port ». Une rampe conduit au toit de la base aménagé en observatoire La base semble « revivre » et devient un lieu de promenade et de rencontre. Un important travail pédagogique a été fait pour rendre l´histoire de la ville de Saint-Nazaire et de sa base de sous-marins – cause de tous ses maux, accessible à tous. Le choix d´une signalétique de type « industriel » fait de marquages verticaux et horizontaux est un exemple remarquable de réappropriation du bâti, tout en rappelant le caractère industriel de la base. La structure de type « Fangrost » destinée à faire exploser les bombes avant qu´elles n´atteignent la dalle de couverture de la base devient aujourd´hui un lieu de rêverie... les jeux d´ombre et de lumière permettraient l´installation d´expositions temporaires La vue de l´ancienne base de sous-marins depuis l´écluse bétonnée nous ramène à la fonction première de l´ouvrage : servir d´abri. Les navires, petits ou grands qu´ils soient de plaisance ou destinés à un usage professionnel ont remplacé les « loups gris » (surnom des sous-marins).
- (c) Inventaire général, ADAGP
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Documents d'archives
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L’Atlantikwall et les défenses de la côte méditerranéenne française. Etat-major de l’Armée, 2e Bureau, février 1947.
Bibliographie
-
BRAEUER, Luc. Guide souvenir, Le Grand Blockhaus, Musée de la Poche de Saint-Nazaire. Batz-sur-Mer, chez l'auteur, 2002, 33 p.
-
BRAEUER, Luc. Guide souvenir, La base sous-marine de Saint-Nazaire. Batz-sur-Mer, chez l'auteur, 2003, 33 p.
-
CHAZETTE, Alain, DESTOUCHES, Alain, PAICH, Bernard. Album Mémorial Atlantikwall, Le Mur de l´Atlantique en France 1940-1944. Bayeux : édition Heimdal, 1995, 480 p. ISBN 2-84048088-3.
-
CHAZETTE, Alain. Atlantikwall-Südwall, Sur les traces du temps. Paris : éditions Histoire et Fortifications, 2002. 367 p.
-
FAUCHERRE, Nicolas, PROST, Philippe, CHAZETTE, Alain. Les fortifications du littoral, La Bretagne Sud. Chauray-Niort, collection : les fortifications du littoral. 1998, 279 p., ISBN 2-910137-24-4.
-
GAMELIN, Paul. Les bases sous-marines de l´Atlantique et leurs défenses. Éditions des Paludiers-la Baule, 1981, p. 22-29, 68-98, 99 p.
-
GAMELIN, Paul. Le Mur de l´Atlantique. Les blockhaus de l´illusoire. Édition Daniel et Cie, collection : "Archives de Guerre", 1974, 88 p.
-
Pierres de mer, "Le patrimoine immobilier de la Marine nationale". Collectif sous la dir. de la Commission du patrimoine de la Marine et du Service des Travaux immobiliers maritimes avec le concours du Service historique de la Marine, Paris, Association pour le Développement et la Diffusion de l'Information Militaire, 1996, collection : les Armes et les Hommes.
Périodiques
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ALLAMAN (M.), "Saint-Nazaire retrouve son port et sa mémoire", Diagonal, n° 136, mars-avril 1999, édition Direction de l´architecture et de l´urbanisme, Paris-La-Défense, p. 20-23.
-
PALLUD, Jean-Paul. "U. Boote ! Les sous-marins allemands". Éditions Heimdal, 39-45 Magazine, hors série n° 9, février mars 1989, n. p.
-
PALLUD, Jean-Paul. "U Boote Les sous-marins allemands. 2 - Les bases : Brest - Lorient - Saint-Nazaire - La Pallice - Bordeaux". Éditions Heimdal, 39-45 Magazine, hors série, s. d., 192 p.
Documents figurés
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"Rapport Pinczon du Sel", vers 1946-1947, Service Historique de la Marine, Vincennes. Plans.
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"Rapport Pinczon du Sel", vers 1946-1947, Service Historique de la Marine, Vincennes. Photographies.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.