Au début du 19e siècle, le type de magasin à poudre dessiné par Vauban et amélioré au 18e siècle est toujours utilisé par les ingénieurs militaires : chambre de stockage voûtée éventuellement divisée horizontalement par un plancher, piédroits épais munis de contreforts, une seule porte en pignon, éclairage par fenêtres hautes en pignon, évents d'aération en baïonnette, plancher sur vide sanitaire, enceinte de sûreté. L'usage des contreforts disparaît au cours de la première moitié du siècle.
Le Comité des fortifications, dans la lignée de son action normalisatrice ayant produit les plans-types de casernes à l'épreuve en 1843-1845 et de réduits de batteries et de postes gardes-côtes en 1846, arrête en 1848 un plan-type de magasin à poudre. Ce modèle diffusé par l'instruction du 19 mars 1848 se situe toujours dans la tradition du magasin à poudre vaubanien. Le plan-type ne fixe que les dispositions communes à tous les magasins. Les dimensions de ceux-ci varient en fonction de la contenance. Ils peuvent être à un seul niveau ou à deux niveaux. Une variante introduite dans les forts où la place manque fusionne l'enceinte de sûreté avec les piédroits de la voûte sous la forme de galeries latérales. Lorsque ces magasins sont transformés en magasins enterrés après 1870, ces galeries existantes s'intègrent dans la gaine d'isolation.
Dans les années 1860, l'apparition de l'artillerie rayée amène à concevoir des magasins mieux protégés, enterrés sous des massifs de terre. Ils sont les précurseurs des magasins du type de 1874.
Historien, président de l'Association "1846, La fortification du 19e siècle : connaître et partager".