Naissance de la « Bunker archéologie » (4) : En Charente-Maritime, le patrimoine fortifié fait l´objet d´un intérêt tout particulier. L´attrait touristique de ce type de patrimoine a donné lieu très tôt à la mise en réseau des forts : La Rochelle, Ile de Ré, Brouage – Fort Chapus- Ile d´Oléron, les forts de l´estuaire de la Charente, Ile d´Aix – Fort d´Enet – Fouras.

Le concept de fortifications du littoral, « Etoiles de pierres étoiles de mer », a été développé très tôt faisant l´objet d´une publication importante dès 1995, « Bastions de mer, le guide des fortifications de la Charente-Maritime ». Cet ouvrage réunissait les fortifications du 16e siècle à la Seconde Guerre Mondiale mais ces dernières étaient reléguées à la fin de l´ouvrage et traitées de manière globale. L´année suivante, l´ouvrage est réédité avec une nouvelle maquette et quelques modifications (nouvelle édition revue et corrigée) sous le titre : « les fortifications du littoral, la Charente-Maritime ». Les ouvrages du Mur de l´Atlantique sont désormais traités géographiquement comme les autres fortifications.

Le principe de cet ouvrage, les fortifications du littoral, est simple, il s´agit d´inventorier et d´étudier les fortifications en les traitant par secteur géographique. L´étude se veut la plus exhaustive et la plus précise possible. Pour cela, des spécialistes de la fortification sous la direction de Nicolas Faucherre, Philippe Prost et Alain Chazette, interviennent chacun dans leur domaine.

Les auteurs ont souhaité distinguer quatre grandes périodes de fortifications : Avant Vauban, Vauban (l´époque Vauban représente 50% des mesures de protection), Après Vauban, Période contemporaine.

De cet ouvrage sur le patrimoine fortifié littoral charentais sont nés une collection et un concept, l´étude des fortifications du littoral. La « Bunker archéologie » a rejoint l´étude des fortifications classiques.

La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Poitou-Charentes - Conservation Régionale des Monuments Historiques - a lancé entre décembre 1998 et décembre 1999 un Inventaire des vestiges du « Mur de l'Atlantique » en Charente-Maritime dans le cadre de la mission d'inventaire du patrimoine en collaboration avec l´Association Estuarium. Il s´agit de définir une stratégie de préservation de ce patrimoine particulièrement exposé à la balnéarisation et à l'érosion de nos côtes. « Plus de 700 ouvrages ont ainsi été retrouvés, recensés, décrits et classés. Une fois la réalité de l'époque et l'état actuel connus, il s'agissait de sélectionner un certain nombre de sites qui soient représentatifs du système défensif littoral allemand durant cette période et proposer une liste d'éléments remarquables à protéger. Longtemps considérés par leur (s) propriétaire (s) privé (s) et par les collectivités territoriales comme de véritables verrues architecturales, ces ouvrages sont désormais reconnus comme des éléments importants du patrimoine historique du 20e siècle et constituent de véritables enjeux d'aménagement du littoral. L'étude met en évidence l'importance du phénomène de réutilisation de ce patrimoine militaire : près d'un quart de ces ouvrages a été affecté à de nouveaux usages, parfois inattendus (résidence principale ou secondaire, studio d'enregistrement, discothèque, musée, garage, cave, mur de varappe, etc.).

53 % des anciens monolithes du Mur de l´Atlantique sont aujourd´hui en ruine. Ils basculent sur les plages, les ouvertures sont condamnées ou ils disparaissent sous une épaisse végétation. Les « réutilisations actives » correspondent à des transformations intégrant les qualités intrinsèques des bunkers ; à savoir : solidité, isolation acoustique et faible amplitude thermique (Ce sont les transformations en résidences principales ou secondaires, les caves). Les « réutilisations passives » correspondent à une utilisation sommaire du monolithe par leur propriétaire : une aire d'entreposage dans la plupart des cas ».

On comptait d´autres bases de sous-marins en Europe : - Trondheim en Norvège (Dora I : 5 alvéoles / base devenu aujourd´hui un site industrielle : stockage. Dora II : 4 alvéoles / base aujourd´hui ruinée). - Bergen en Norvège (Bruno : 6 alvéoles / base aujourd´hui ruinée). - Héligoland (mer du Nord) en Allemagne (Nordsee III : 3 alvéoles / base aujourd´hui ruinée).

20052903047NUCA : Service Historique de la Défense, Château de Vincennes. Fonds de la Marine

20052904211NUCA : Service Historique de la Défense, Château de Vincennes. Fonds de la Marine

20051700018NUCA : Service Historique de la Défense, Château de Vincennes. Fonds de la Marine