En comparant les cadastres d'époques différentes,de 1834 et l'actuel, le bourg présente une physionomie relativement identique. Le bourg se développe au cours du 19e siècle et surtout au 20ème siècle (lotissements).
Au début du 19e siècle
Sur le cadastre de 1834, le centre du bourg est occupé par l'église Saint-Martin entouré du cimetière, le presbytère situé au nord est et les halles (aujourd'hui démolie).
Un habitat dense et imbriqué est implanté autour de ces anciennes halles.
Des villages sont situés à proximité du centre : Budan, La Ville Honnête, Villebermont.
De nombreux fournils étaient dispersés dans le bourg.
La seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle
Le bâti existant est remanié ou reconstruit. De nouvelles constructions viennent s’ériger le long des voies de communications en continuité du noyau central, avec les caractéristiques de l’époque c’est-à-dire en front rue ou en léger retrait, en mitoyenneté, avec les jardins à l’arrière.
Les villages de Budan, La Ville Honnête et Villebermont sont alors englobés dans l'agglomération. Des rues nouvelles sont également créées à l'ouest du bourg comme la rue du Clos Rocheux.
Les commerces et boutiques
De nombreux bâtiments de l’époque étaient des commerces affichant l’élégance de leur devanture comme en témoignent les devantures de boutiques aujourd'hui existantes et les cartes postales du début du 20e siècle qui montrent une activité commerciale assez intense. Pour marquer cette activité, la façade se pare d'une grande ouverture vitrée à l'encadrement en granite avec une menuiserie en bois qui forme la devanture. Un bandeau, où était inscrit le nom du commerce, faisait office d’enseigne pour identifier le commerce. Cet élément est à conserver lors de travaux sur la façade. Certains commerces possédaient une belle devanture ouvragée en bois peint. La commune a mis en place une charte des devantures commerciales.
Les maisons d’angle résultent directement des remaniements apportés au bourg au milieu du 19e siècle, avec la construction des routes. Placées au croisement des axes principaux, elles ont une place de choix pour installer des commerces.
Des bâtiments publics sont construits
- halle-mairie : Elle a été construite à la fin du 19e siècle à l'emplacement de trois maisons figurées sur le cadastre de 1834. Cette halle-mairie est constituée de deux bâtiments : un premier abrite la mairie, l'autre une halle aux marchés avec de grandes arcades autrefois ouvertes. Les habitants des campagnes environnantes venaient y vendre leurs récoltes. La halle abrite aujourd'hui le musée Henri Onnée, avec des maquettes d’une ferme miniature contenant des objets de la vie quotidienne en 1900.
- Le collège François Brune présente une belle organisation des bâtiments en U et arbore de belles façades ouvragées en schiste et briques.
- Les gendarmeries : une première gendarmerie à cheval et pied est abritée dans le bâtiment à l’est de l’église. Puis au début du 20e siècle, en 1903, un nouveau bâtiment est construit à l’entrée ouest du bourg. Le bâtiment possède un fronton triangulaire avec l’inscription « RF Gendarmerie nationale". Il se compose de deux niveaux + combles et cinq travées. De nombreux détails parsèment la façade : le jeu de la brique sur les linteaux, le fronton, les corniches moulurées, les petites lucarnes, les souches de cheminées.
- La gare des voyageurs et la gare du tramway sont construites avec l'ouverture de la voie ferrée.
- Le monument aux morts est inauguré en 1919.
Les écoles primaires
L’école primaire Sainte Marie s'est installée dans une ancienne du bourg. Les bâtiments ont été remaniée en prenant l'architecture scolaire normée de la fin du 19e siècle-début du 20e siècle. La façade arbore un fronton triangulaire avec une niche à statue religieuse. Le bâtiment accolé vers le sud possède une croix sur sa façade. Il s’agit certainement du logement des religieuses.
L’école primaire publique comprend un bâtiment de la fin du 19e ou du début du 20e siècle malheureusement avec une façade cimentée.
L'habitat
Les maisons du 19e siècle et du premier quart du 20e siècle
A partir du 19e siècle, les voies de communication se développent. Ainsi le bourg de Pleine-Fougères voit s’édifier le long des routes principales un bâti aux caractéristiques de cette époque. Ce sont des habitations influencées par l’architecture urbaine avec des constantes de styles caractéristiques qui se maintiendront tout le 19e siècle avec un essor important vers le 3e ¼ du siècle et qui se prolongeront même au début du 20e siècle, provoquant une certaine uniformisation des bourgs bretons : Volumétrie et mitoyenneté du bâti ; Construction en front de rue ; Maison constituée d’un rez-de-chaussée + étage + comble ou maison à rez-de-chaussée+comble sur 2 niveaux et 3 travées ; Composition symétrique des façades entre travée et niveau ; Encadrement des baies en granit et linteau en granit, chainage des angles en granite ; Présence d’une lucarne pour éclairer le comble ; Introduction d'un nouveau matériau : la brique.
Les maisons de « maître »
Elles datent de la fin du 19e siècle et début du 20e siècle. Elles sont composées d’un rez-de-chaussée, d’un étage et de combles et caractérisée par une toiture à quatre pans dits « à croupe ». D’imposantes souches de cheminées démontrent la présence de cheminées à chaque étage. La toiture arbore des lucarnes pour éclairer un grenier.
Ces maisons se caractérisent par : Une volumétrie imposante ; Une rigueur symétrique de la façade ; Une toiture à croupe (à 4 pans) ; De larges cheminées ; Des lucarnes ouvragées pour éclairer les combles ; Parfois des balcons laissant la part belle au travail de ferronnerie. Par exemple rue surcouf, rue Duguay-Trouin, rue de Rennes.
Les maisons type balnéaire ou Folie
La date de construction de ces bâtiments semble remonter à la charnière des 19e et 20e siècles. En effet, l'usage de la brique sur la façade (linteaux, bandeaux, corniche) à des fins décoratives ainsi que le traitement particulièrement soigné des toitures évoquent cette époque de construction. Ces éléments ne sont pas sans rappeler l'architecture balnéaire qui se développe à la même époque en bord de mer. En effet, l'architecture de ces bâtiments rappelle celle de nombreuses villas balnéaires construites à la même époque avec les toitures à croupes et en pavillon. Une Folie est une maison de villégiature ou de réception construite depuis le 17e et principalement au 19e par l'aristocratie ou la bourgeoisie aisée en périphérie des villes. Initialement isolées dans la campagne, les folies furent rejointes ultérieurement par l'urbanisation extensive. Celles-ci connurent une diffusion d'autant plus grande que l'attrait romantique des bords de mer et de la montagne se combinait avec les possibilités nouvelles de transport du 19e siècle. Le 19e siècle, emporté par la vague romantique et réagissant à la Révolution Industrielle, construisit de nombreuses folies, pavillons originaux favoriser par le train. Par exemple rue François Carré, rue du Clos Rocheux,