Dossier d’œuvre architecture IA62000004 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, fortifications littorales / the Atlantic Wall Linear Museum
Wiese / B 711 : Base V3 de Mimoyecques (actuellement musée)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton France
  • Commune Landrethun-le-Nord
  • Lieu-dit Musée
  • Adresse
  • Dénominations
    ensemble fortifié, abri, blockhaus, casemate, édifice logistique, centrale électrique, poste d'observation, rampe de lancement
  • Appellations
    Base de Mimoyecques
  • Destinations
    musée, promenade

Base de lancement des armes « V » : « Vergeltungswaffen », Mimoyecques était codée « Wiese » (prairie). Implantée à 8 km de la mer, la base de lancement est protégée des bombardements navals. L´objectif était de bombarder la ville de Londres située à 170 km de distance grâce aux « V3 ». En raison de la dispersion relative des rampes, une superficie de 25 km carrée de cible était prévue sur Londres. Contrairement aux ouvrages du Mur de l´Atlantique, la base de Mimoyecques comme les batteries lourdes du Pas-de-Calais et les autres rampes de lancement d´armes stratégiques ont un but offensif. Il s´agit de faire régner une « guerre terroriste » sur Londres reposant sur une menace diffuse mais permanente (suivant le principe bien connu de la « grosse Bertha » durant la Première Guerre Mondiale…). Le principe du « V3 » repose sur un tube de canon de 100 à 150 mètres de longueur à charges multiples permettant d´accélérer considérablement la vitesse du projectile… Le « Hochdruchpumpe » (HDP) surnommé le « Tausendfüssler » (le mille-pattes), est expérimenté à Hillersleben dès le début 1944. Le calibre du canon est de 150 mm, le projectile muni d´ailerons est propulsé comme un harpon… à plus de 1500 mètres seconde. Base de lancement des armes « V » : « Vergeltungswaffen », Mimoyecques était codé « Wiese » (prairie). Projeté par Hitler dès la fin de l´année 1942, le choix du site est arrêté après sondage géologique en avril 1943. Les travaux menée par l´organisation Todt débutèrent en juin 1943 pour s´achever théoriquement en décembre de la même année… Dés le 18 septembre 1943, le site de Mimoyecques est repéré par l´aviation anglaise : la première attaque aérienne a lieu le 5 novembre 1943 (plus de 350 tonnes de bombes sont déversées sur le site). A raison de deux installations de 5 rampes distantes de 1 000 mètres et armées de chacune de 5 tubes de canons, le nombre de canons disponible devait être de 50. Finalement, en raison d´approvisionnements insuffisants, l´organisation Todt se concentrera sur l´achèvement d´une seule installation de 5 rampes soit 25 canons pointés vers l´Angleterre. Les essais de cette arme expérimentale se poursuivent jusqu´en juin 1944… le 6 juin, la base de Mimoyecques subit un bombardement massif à l´aide de bombes « Tallboy » (« grand garçon ») de 5,5 tonnes. Conçue pour pénétrer les plus gros blockhaus, notamment les dalles de couvertures des bases de sous-marins, la vitesse de pénétration des bombes est de l´ordre de 1 200 km /heure à l´impact… Finalement, les canadiens prennent l´ouvrage par la terre le 5 septembre 1944 : les canons ne furent jamais mis en place…. En mai 1945, devant la menace que représentaient les bases de Mimoyecques et de Wizernes pour l´Angleterre, le Général de Gaulle en collaboration avec la « British Bombing Research Mission » ordonne le pétardage du site. La base de « V3 » de Mimoyecques après de lourds travaux de dégagement et de mise en sécurité est ouverte à la visite depuis 1984.

La base de lancement de « V3 » de Mimoyecques était composé de cinq galeries souterraines orientées vers Londres. Les rampes de lancement semi-souterraines étaient inclinées à 50° vers l´objectif. Cette configuration de rampe en galerie inclinée à pour but de mieux dissimuler et protéger l´aire de lancement. Comparé à un encuvement où l´on peut orienter l´arme à 360°, ou à une casemate dont l´embrasure définit le champ d´action, la rampe de lancement en privilégiant la protection contre les attaques aériennes ne peut atteindre qu´un seul objectif : Londres, fixé dès la construction du complexe. Le base souterraine regroupe aussi des galeries de service, de maintenance, des abris sur deux niveaux (à 30 et 100 mètres de profondeur) et un poste de commandement. Le gigantesque blockhaus de Mimoyecques représente 120 000 mètres cube dont 50 000 mètres cubes de béton armé. La dalle de couverture en béton du complexe mesure plus de 5 mètres d´épaisseur tandis que l´orifice de sortie des rampes de lancement était protégé par un volet blindé mobile de 20 cm d´épais. Le site est traversé par une voie ferrée reliée au réseau national, destinée à l´approvisionnement du complexe souterrain.

  • Murs
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, sous-sol
  • Couvertures
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie électrique
    • produite à distance
    • produite sur place
    • générateur
    • moteur thermique
    • moteur électrique
  • Typologies
    rampes de lancement, usine
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée (incertitude)

  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, site archéologique, à signaler
  • Éléments remarquables
    ensemble fortifié

Située dans le Pas-de-Calais entre Landrethun-le-Nord et Leubringhen, la base de lancement de « V3 » de Mimoyecques a été implantée dans une petite colline crayeuse culminant à 100 mètres au dessus du niveau de la mer. Construction de la base souterraine de Mimoyecques entre juin 1943 et septembre 1944. Site internet : www.basev3-mimoyecques.com (site officiel).

  • HAUTEFEUILLE, Constructions Spéciales : histoire de la construction par l´organisation Todt, dans le Pas-de-Calais et le Cotentin, des neuf grands sites protégés pour le tir des V1. V2. V 3 et les productions d´oxygène liquide, Paris, 1985, 315 p.Photographie.

Documents d'archives

  • L’Atlantikwall et les défenses de la côte méditerranéenne française. Etat-major de l’Armée, 2e Bureau, février 1947.

    Service Historique de la Défense du Château de Vincennes

Bibliographie

  • HAUTEFEUILLE, Constructions Spéciales : histoire de la construction par l´organisation Todt, dans le Pas-de-Calais et le Cotentin, des neuf grands sites protégés pour le tir des V1. V2. V 3 et les productions d´oxygène liquide, Paris, 1985, 315 p.

Documents figurés

  • Fonds Rémy Desquesnes (collection particulière). Photographies.

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Inventaire général
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Groupe de Recherche sur l'Architecture et les Infrastructures
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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